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Sceptique
29 décembre 2011

Égypte: "le CSFA "DOIT PARTIR", dit Le "Monde"

En Tunisie, l'armée n'a pas défendu Ben Ali. Elle ne lui devait aucune faveur particulière.

En Libye, l'armée rebelle est venue à bout d'une armée "régulière", choyée et sur-armée par Khadafi, mais avec le soutien aérien des français et des anglais, sous la bannière de l'OTAN.

En Syrie, l'armée est le moyen le plus utilisé par un régime qui a bénéficié de la garantie politique de la Russie et de la Chine. L'ONU et son Conseil de Sécurité n'ont pas pu s'en approcher. La Ligue Arabe, oui, mais sous contrôle du pouvoir syrien. 

Et en Égypte? La révolte populaire a obtenu la destitution d'Hosni Moubarak, son procès, et des élections pour une Assemblée Constituante. Mais l'armée, représentée par Le Conseil Supérieur des Forces Armées, tient toujours le vrai pouvoir. Comme une vague, la foule qui manifeste Place Tahrir, se brise sur les fusils et les matraques des militaires. Il n'y a pas de doute, tant que l'armée se maintiendra au pouvoir réel, la révolution ne sera pas achevée. Habituellement, les militaires s'emparent du pouvoir aux dépens d'une révolution trop faible pour le garder. Là, nous assistons à une résistance des militaires, détenteurs du vrai pouvoir depuis soixante ans, et constituant un "état dans l'État". 

L'observateur occidental tient pour une incapacité d'exercer le pouvoir la brutalité uniforme des militaires envers tous ceux qui s'agitent, et la panne durable de l'économie égyptienne, en particulier son activité touristique. Comme si des touristes allaient s'aventurer dans un pays dont les violences et les désordres nourrissent les médias.

Depuis Nasser, les officiers de l'armée ont fourni à l'Égypte tous les chefs d'État qui se sont succédés. Anouar Al Sadate, prenant acte de la défaite répétée de l'armée égyptienne face à l'israélienne, a proposé un traité de paix, qui lui a permis de récupérer les parties occupées du Sinaï, et l'usage de ses ports de Charm-el-Cheikh et de El Arish. Il a été assassiné par des éléments extrémistes de l'armée, mais son adjoint Hosni Moubarak a pris sa succession et a fait la même politique, de rapprochement avec l'Occident et de paix avec l'État d'Israël. L'armée a été de ce fait garante de cet état de paix, et en a reçu sa récompense sous forme d'un soutien financier important de l'allié américain. 

On ne peut perdre de vue, balayer d'un revers de main, l'atout que constitue l'armée égyptienne dans la stabilité de cette partie du proche-orient. Surmontant ses sentiments intimes, elle n'est pas tentée par l'aventure d'une rupture de la paix avec Israël et une reprise des hostilités au moindre incident. Or, les civils qui veulent le pouvoir au nom de la démocratie, sont nombreux à rêver d'en découdre avec l'État juif. Il n'y a sans doute pas que les généraux égyptiens qui désirent la tranquillité! Les américains tiennent un double langage. Apôtres de la démocratie, ils ont aussi la responsabilité de contenir les démangeaisons guerrières de leur allié, Israël. Qui n'est pas prêt à sacrifier sa sécurité à une paix qui serait devenue fictive.

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