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Sceptique
5 janvier 2012

Sea-France: il y a maldonne. Arrêtons les frais!

Dans un précédent billet, je saluais l'idée de ces marins privés de leur outil de travail par la faillite de leur entreprise, filiale de la SNCF, de constituer une SCOP, une coopérative ouvrière, comme il y en a un certain nombre en France.

La principale difficulté était qu'il n'avaient pas le premier sou pour racheter, ou louer, les bateaux de la compagnie, et que les syndicats qui défendent les salariés n'en ont pas assez, non plus, pour soutenir ce genre de solution.

La situation des salariés de Sea-France s'acheminait vers le licenciement pur et simple, aucun repreneur sérieux ne se proposant de reprendre l'affaire et de la faire fonctionner avec l'ensemble des salariés. Je soulignais que les difficultés de tout armement français à soutenir une concurrence était le statut particulier des équipages navigant sous notre pavillon. La formation d'une scop aurait permis de contourner cette difficulté.

C'est alors que, préoccupé par cette situation, qui vient s'ajouter à la dégringolade générale de nos activités "secondaires", le Président Nicolas Sarkozy a voulu apporter son soutien, un soutien compatible avec notre droit et le droit européen. Il a imaginé que les salariés de l'entreprise pourraient recevoir une indemnité de licenciement substantielle, au delà des obligations des entreprises, afin qu'ils puissent l'investir dans leur chère SCOP, et reprendre le travail en étant leurs propres patrons.

Mais ce n'était pas du tout ça qu'ils voulaient. Ils voulaient que l'argent leur soit prêté, par l'État, et qu'ils se lancent dans l'aventure sans prendre le moindre risque. S'ils échouaient, l'État en serait pour sa pomme. Il est présumé en avoir l'habitude.

Il était évident que tous n'auraient pas été au rendez-vous, que certains préféreraient investir autrement leur indemnité, et que l'affaire était donc risquée. Le risque est l'affaire des patrons, pas des salariés. C'est une autre culture.

"Ils" ont donc fait savoir qu'ils refusaient cette offre.

Alea jacta est!

Sceptique

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Commentaires
B
Captives, comme vous dites, avec un monopole sous prétexte de continuité territoriale.
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S
L'avantage, théorique, de la scop, c'était que les salariés pouvaient choisir, pour sauver LEUR entreprise ede travailler plus et gagner moins. Le défaut de compétitivité de l'armement sous pavillon français, ce sont les avantages statutaires de marins français. C'est pourquoi in n'en existe pratiquement plus, en dehors des lignes captives comme les liaisons métropole-corse.
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B
Et surtout le refus de dégraisser quelques emplois. Si la société antérieure allait mal, j'ai peine à croire qu'elle fera des bénéfices en conservant exactement la même masse salariale.
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S
Merci pour votre commentaire. Il s'y ajoute quelques éléments nouveaux, sous forme de "bruits". Bruits de méthodes musclées ou de favoritisme à l'embauche de la part du syndicat majoritaire. Ce que je retiens, c'est le refus de prendre des risques, refus antinomique qu projet de fonder une SCOP.
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B
Tout à fait d'accord. L'esprit d'entreprise n'est pas enseigné en France aux élèves durant leur scolarité secondaire. On préfère les rassurer (les endormir ?) avait le conte de fée de l'état providence...
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Sceptique
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