Le nouveau François Bayrou arrive....
François Bayrou donnait cet après-midi une importante conférence de presse, qui a eu les honneurs de LCI. "L'éternel" candidat a bien sûr surfé sur la dégradation de la note financière de la France, en daubant les annonces démenties de Nicolas Sarkozy, mais en ciblant les responsabilités cumulées pendant toute l'ère socialiste, étalée sur vingt ans de l'histoire politique.
Cinq d'histoire réelle, supplémentaires, et les difficultés réelles du rival heureux (en 2007), confronté à la crise et à une "opposition-faite-pour-s'opposer", lui ont permis de pointer des erreurs qu'il évitera de commettre, et de se positionner comme le recours entre les ennemis d'hier et d'aujourd'hui, la droite sarkozyste et la gauche socialiste.
Glorifiant la France des ingénieurs des années 60, et accusant la "période des années 80 et 90" (besoin d'un dessin?), d'avoir laissé tomber l'industrie et laisser proliférer à sa place la financiarisation, qui a absorbé beaucoup de talents sortis des Grandes Écoles, il se propose de réhabiliter et de restaurer l'outil de production, de revenir à un "made in France" glorieux.
Instruit par expérience personnelle, au Ministère de l'Éducation, de la capacité de nuisance des syndicats, il annonce qu'il aura la prudence de les associer à la gestion des entreprises d'une certaine dimension. Il imagine d'avance le patriotisme entrepreneurial de ces représentants ouvriers, et la transformation magique des rapports sociaux. Le partage du management, voilà la recette.
Quant à celles de l'État, qu'il faudra bien redresser, il recourra à la fiscalité traditionnelle de l'IRPP et de l'Impôt sur la Fortune, avec deux tranches "marginales" de 45 et de 50% pour le premier. Pour le second, l'ISF, "qu'il faut maintenir tant qu'il y a la crise", je ne suis plus sûr des chiffres proposés.
François Bayrou, ne semble plus douter d'être l'homme providentiel qui rassemblera les français saisis par le doute. Il se voit déjà "tout en haut de l'affiche", porté par une vague d'espérance. Il se voit comme atouts la souplesse (oh, oui!) et le pragmatisme. C'est le "roseau pensant" de Pascal. Pascal mettait-il les chefs d'état dans le lot?
Sceptique