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Sceptique
29 janvier 2012

Les droites et les centres ont-ils une autre voie que de se serrer les coudes?

Une certaine rivalité, ou même, une rivalité certaine, caractérise, dans notre paysage politique, les relations entre les droites, regroupées dans l'UMP et quelques courants, et les centres..."centrés" sur quelques personnalités comme François Bayrou, Hervé Morin, Jean-Louis Borloo.

Ce sont des différences de "philosophie politique" qui ont, peu à peu, depuis 1958, naissance de la Vème République, musclé la droite de gouvernement, en en faisant une force structurée, ne cherchant pas longtemps son leader, et travaillant pour lui, avec un dévouement de jésuites, tandis que la mouvance centriste, se préférant "bonne compagnie", refusait habituellement toute forme d'organisation pyramidale, malgré la doctrine chrétienne-démocrate qui les unissait.

À l'exception de l'intermède giscardien, de 1974 à 1981, les centres constituèrent une force d'appoint utile et modératrice à la mouvance gaulliste prééminente des deux cohabitations des années Mitterrand, et des deux ans de la présidence de Jacques Chirac, élu Président en 1995, et privé de majorité en 1997. En 2002, Jacques Chirac récupéra les "coudées franches", et confia le poste de Premier Ministre au centriste Jean-Pierre Raffarin.

En 2007, une UMP regroupant les gaullistes et un contingent étoffé de centristes gagnés à la dynamique unitaire, sous la direction de Nicolas Sarkozy, plaça en première position du second tour son chef et candidat. Les centristes, menés par François Bayrou, n'étant pas au second tour, leurs électeurs se reportèrent sur Nicolas Sarkozy et contribuèrent à sa victoire finale, mais sans en avoir reçu la consigne de leur leader éliminé. Quant aux députés centristes élus aux législatives de 2007, une majorité d'entre eux formèrent le "Nouveau Centre", qui rallia la nouvelle majorité présidentielle.

En cette année 2012, d'élection présidentielle, l'action délétère de la crise mondiale et l'impopularité des réformes indispensables assumées par Nicolas Sarkozy l'ont affaibli, lui personnellement, et la majorité qui le soutient. Mais, malgré quelques corrections dictées par la raison et la prudence, le programme annoncé par le candidat du Parti Socialiste, pièce maitresse de l'opposition, est indiscutablement redistributeur et négationniste, à la fois de la crise et des difficultés structurelles de l'économie française. François Hollande et ses soutiens proposent un "remake" un peu édulcoré de François Mitterand. Tous les témoins de cette époque ne sont pas morts ou frappés de maladie d'Alzheimer. L'inadaptation de ce programme à la réalité d'aujourd'hui est caricaturale. Ils en ont le frisson.

Donc, tout en continuant à défendre leur propre ambition et leur propre thérapeutique, les leaders centristes qui sont candidats, Hervé Morin, et surtout François Bayrou, sont bien obligés, au vu des sondages, d'envisager leur absence au deuxième tour. Et l'UMP, qui soutiendra la candidature, non encore déclarée, du Président Nicolas Sarkozy, sait qu'Il aura besoin des voix centristes pour être réélu, et, du soutien des députés centristes que seront portés à l'Assemblée Nationale en Juin prochain. 

C'est pourquoi, sans attendre de reconnaissance* des intéressés, la Commission d'investiture de l'UMP n'a pas opposé de candidats aux leaders centristes qui assument, ou qui ont assumé, des ambitions présidentielles. Sans l'avouer, les gaullistes et les centristes sont d'accord sur les risques majeurs d'un succès de l'opposition dans le contexte économique et financier qui affecte toute l'Union Européenne, zone Euro ou non. Au sein de l'Union Européenne, ce sont les économies les plus distributrices, les plus sociales, qui sont en difficulté, qui font l'objet d'une grande méfiance de la part des prêteurs. La France, qui a hérité de ses expériences de gauche des handicaps très lourds, qui aurait besoin de plus de modernité que de retour au "bon-vieux-temps", ne peut se permettre une récréation supplémentaire.

Avant le premier tour, le retrait des candidats de droite qui ne peuvent espérer atteindre 5% des voix serait raisonnable. Et, au deuxième tour, pas une voix ne devra être perdue par le rassemblement d'une nouvelle majorité autour de son candidat naturel au deuxème tour. L'hypothèse de la nécessité d'un Front Républicain contre la candidate de l'extrême-droite ne nécessitera pas une longue réflexion.

Sceptique

*Inconnue dans nos moeurs politiques. 

 

 

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Commentaires
S
Non seulement aucune solution n'est parfaite, mais, en plus, aucune, même raisonnable, ne recueille l'accord de toutes les parties. <br /> <br /> Notre pays souffre de handicaps spécifiques liés à sa géographie et à son histoire, continuellement tiraillée entre tendances centrifuges, et réactions centripètes, rétablissant un État fort. <br /> <br /> Ayant une mémoire intacte de la IVème République, je ne veux à aucun prix un retour à ce système. À cet égard, j'en suis venu à voir dans la décentralisation un désastre. Elle a reconstitué le système féodal, en lutte systématique contre l'État.<br /> <br /> Ce qui est en jeu dans cette élection qui s'approche, c'est, plus que les problèmes socio-économiques dont nous parlons, le problème institutionnel: sauver la Vème République, ou passer à une VIème retrouvant les délices de la IVème. <br /> <br /> Si, pour ma part, je reste fidèle à Nicolas Sarkozy, qui n'a pas démérité, dans le contexte mondial que nous traversons, je dois bien prendre en compte son impopularité et examiner de près le paysage politique d'aujourd'hui. Malgré mon estime pour l'homme Hollande, c'est la coalition qu'il mène* qui me le fait rejeter. Ce qu'il reste de raison est à droite et au centre. C'est une coalition à re-former. Si, au soir du 22 Avril, j'ai à choisir entre Bayrou et un autre, je choisirai Bayrou. Après, de toute façon, il ne restera pas beaucoup d'années à vivre!<br /> <br /> *En bonne place, la calamiteuse Martine Aubry.
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F
C'est pire que vous ne le croyez, je le crains, mais heureusement, cela ne sera pas appliqué.<br /> <br /> <br /> <br /> L'idée que la politique familiale, de même que la santé (et surtout celle-ci), soit portée par l'Etat et non par les employeurs et salariés, c'est une idée de bon sens — et François Bayrou l'a défendue à de nombreuses reprises depuis de longues années… Mais ce transfert représenterait des sommes énormes, si bien qu'aucun Etat européen à ma connaissance n'en est venu à bout. Il faut créer des impôts considérables en face.<br /> <br /> <br /> <br /> Concrètement, la France a besoin d'augmenter ses recettes de l'ordre de 50 milliards par an, à condition d'économiser environ 50 milliards de dépense, pour retrouver son autonomie de décision. Nous ne voyons pas comment trouver des 50 milliards de recettes sans augmenter la TVA. Voici que Nicolas Sarkozy vient d'utiliser cette marge de manoeuvre, non pour éviter la faillite, mais pour donner 13 milliards aux employeurs ! et 0 aux salariés, qui en revanche vont subir la hausse des prix correspondante !<br /> <br /> <br /> <br /> Quant au foncier, il ne faut évidemment pas bloquer les loyers (si ça semble marcher en Allemagne, c'est parce le foncier bâti est surabondant face à une démographie en baisse). Il faut construire. Et les dispositifs pseudo-incitatifs lancés par M. Sarkozy en 2007 ont échoué (comme prévu par à peu près tout le monde sauf lui), il l'a reconnu lui-même lors de l'émission, rendons-lui cette justice. Mais le principe de sa nouvelle idée, la hausse des "COS" de 30%, c'est, selon tous les articles qui en parlaient, de forcer la main aux communes, contrairement à ce que vous semblez espérer. (ceci dit, si je me trompe, je suis preneur de la source).<br /> <br /> <br /> <br /> Là où un PLU permettait de bâtir un immeuble de 5 niveaux (R+4), ce qui est classique dans le centre de villes peu denses où on veut que la lumière atteigne la rue, ce serait désormais d'office R+5 ou R+6.<br /> <br /> <br /> <br /> La priorité pour urbaniser de façon attractive et durable, ce n'est pas d'empiler plus de logement là où il y en a déjà ; c'est de convertir les friches urbaines, notamment industrielles, et de combler les "dents creuses" (terrains inemployés alors qu'ils sont bien desservis) nombreuses dans une ville comme Argenteuil malgré la pression des promoteurs. L'Etat peut en donner les moyens règlementaires aux communes. Ce serait mieux que de leur forcer la main en cassant de fait les limites de densité imposées par les PLU.
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S
Dans un premier temps, Sarkozy n'enlève des charges patronales que la partie "Allocations Familiales". Pourquoi cette mesure d'intérêt national doit être payée par les entreprises? Il faut diminuer les charges des entreprises, en commençant par les moins logiques. Beaucoup d'artisans n'embauchent pas d'aides parce que leur affaire cesse alors d'être rentable. Il y a donc une anomalie. Votre raisonnement me parait plus socialiste que centriste: il revient à l'État et à l'État seulement de corriger les insuffisances ou les retards de l'économie française, à l'exception des loyers, activité honteuse des propriétaires bailleurs, qu'il faut bloquer.<br /> <br /> Ce sont les promoteurs, qui après avoir acheté les terrains, font des programmes de construction. Une densification de la construction, qui fait aussi partie du programme de François Hollande mais par d'autres moyens, permet d'augmenter l'offre et de faire baisser les prix de revient. Je vous accorde que l'extension de cette mesure aux quartiers pavillonnaires est difficilement utilisable. Les municipalités garderont le pouvoir de s'y opposer.
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F
Pourquoi le centre soutiendrait-il la politique de la droite ?<br /> <br /> <br /> <br /> Hier soir, nouvelle démonstration du sarkozysme en action : 13 milliards de cadeau fiscal (plus exactement "social") aux entreprises, mis à la charge des ménages ; plus de 500 milliards (estimation difficile, certes) de valeur foncière offerte sans contrepartie aux propriétaires de terrains constructibles (qui sont en gros la moitié la plus fortunée de la population).<br /> <br /> <br /> <br /> Et de combien le risque de faillite publique a-t-il été réduit ? De rien. Quel progrès social, développement durable, économique, en attendre ? Pas grand chose.<br /> <br /> <br /> <br /> Que la droite s'obstine dans le "tout pour ceux qui ont déjà", libre à elle. Mais je vois mal en quoi le centre devrait faire autre chose que construire un changement radical par rapport à ce gouvernement !
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Sceptique
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