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Sceptique
18 février 2012

La crise, les Églises, les États.

Il ne s'agit plus ici des contenus, mais des contenants. Ces affaires concernent l'Europe et des Églises comme institutions, indépendantes des États qui les abritent. Ces Églises, à ce titre, "d'indépendance", ne payent pas d'impôt sur leur patrimoine, parfois immense, ni sur le revenu qu'elles en tirent. Leurs rapports avec leur État sont conflictuels dès qu'il s'agit de "gros sous". Ce dernier, confronté à la crise et à des déboires financiers dont la crise n'est pas la cause, mais les rend insupportables, est tenté de tirer la manche de son Église, et de lui demander un don, ou de payer l'impôt.

Comme la fourmi, l'Église n'est pas prêteuse, et en plus, fait la morale. En Grèce, l'Église grecque, en tout cas. L'État est aux abois. Pour s'en sortir, il est obligé de mettre tous les grecs au régime sec, surtout ceux qui dépendent directement de lui, fonctionnaires et retraités, dont l'appauvrissement affecte le commerce et toutes les activités tertiaires. L'Église grecque, certes, accomplit sa mission d'église en nourrissant les plus pauvres, comme le font chez nous les Restos du Coeur et d'autres organisations caritatives, religieuses ou laïques. Mais elle refuse de contribuer au sauvetage de la nation grecque et fait de vifs reproches au Gouvernement pour ce qu'il fait subir au peuple. Avec, apparemment, l'approbation des victimes, qui, avec l'Allemagne pleine aux as et orgueilleuse, et l'Union Européenne qui lui obéit, dispose de ce qu'il faut à vouer aux gémonies.

En Italie, c'est l'Église Catholique qui bénéficie de l'extraterritorialité pour une grande partie de ses biens, et ne paye pas d'impôt foncier, ni même d'impôt sur le revenu de ces biens, comme des couvents reconvertis en hôtels de luxe. Sans se fâcher, le nouveau chef du Gouvernement, Mario Monti, a prévenu l'Église qu'il ferait voter l'abolition de ces privilèges. Les dignitaires de l'Église ont manifesté de la bonne volonté. Ils paieront les taxes qui leur seront demandées.

En France, nous n'avons pas ce problème. Tous les biens de l'Église et des congrégations ont été dévolus à l'État par la loi de 1905. Ce sont maintenant l'État et les communes qui ont la charge de leur entretien, ce qui, entre la diminution des populations des communes rurales, et la déchristianisation globale, pose un problème réel. Il faut maintenir en état des églises qui ne sont plus desservies, et pour cela, "faire la manche" auprès du Département ou de l'État. Quant aux acquisitions de l'Église postérieures à 1905, elles sont soumises au régime général. Pour les raisons citées plus haut, l'Église de France n'est plus riche. Heureusement, d'un autre côté, nous ne sommes pas dans l'état financier de la Grèce ou de l'Italie.

Un qui a vraiment de la chance, c'est Vladimir Poutine. L'Église Russe, qui a toujours eu des rapports de complicité ou de soumission avec l'État russe, doit beaucoup à Vladimir Poutine, qui a fait reconstruire toutes les églises démolies par Staline, et elle n'est pas ingrate. Comme lui n'a pas besoin d'argent, mais de voix pour redevenir Président de la Russie, son Église mettra toute son influence au service de son élection. Amen!

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