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Sceptique
3 avril 2012

Crimes terroristes de Toulouse: l'opposition frustrée.

Nos médias ont d'honorables correspondants dans presque toutes nos administrations, et même, la Loi les protège. Mais ils n'en ont pas dans nos services secrets. La tradition du secret, du devoir de réserve, s'y est maintenue (ou s'y est rétablie!).

Pour contourner ce manque de ligne directe entre la DCRI et les médias, l'opposition a voulu profiter de sa position majoritaire au Sénat, en convoquant les patrons de la DGSE et de la DCRI pour un contrôle...de la légalité de leurs actions. Le gouvernement s'y est opposé, et il en a le droit. Il existe déjà une commission parlementaire représentant les deux assemblées, et elle s'est saisie de cette affaire. Mais elle est tenue au secret de ses observations et des échanges ave les responsables de ces services.

C'est peut-être choquant pour des démocrates, en tout cas, frustrant, mais un minimum de secret, pendant un minimum de temps, est une nécessité pour les États. De toute façon, là où le contrôle démocratique est plus clairement inscrit dans la constitution, et plus rapidement mis en oeuvre, il ne semble pas que la sécurité soit moins facilement manipulée par le pouvoir politique, ou par les services de sécurité eux-mêmes. Dans notre pays, il semble plutôt de tradition que c'est le pouvoir politique du moment qui dispose de la bonne volonté de ses fonctionnaires, civils ou militaires. La couleur du pouvoir ne fait rien à l'affaire.

Par contre, les risques de l'indiscrétion, de la mise sur la place publique des affaires sensibles et en cours, sont admis par les deux blocs politiques, majorité et opposition. Car leur exploitation médiatique n'est pas maitrisable. La concurrence y est trop forte.

L'imaginaire trouve son compte dans ce contrôle d'une partie de l'action politique. Ce que l'État ne dit pas, "on" le dit à sa place, avec, parfois, une force et une vraisemblance suffisantes pour que la rumeur lancée soit défendue comme une vérité. Dans l'affaire qui vient d'émouvoir toute notre société, le clivage n'a pas tardé: les uns trouvent que le travail des services de renseignement, puis de la police spécialisée (RAID) a été correct de bout en bout, que c'est l'absence du risque zéro qui a laissé passer le terroriste à travers les mailles du filet de sécurité. Les autres concluent des passages à l'acte d'un homme repéré par les services de police, que ceux-ci ont failli, jusque et y compris la réduction au silence de l'acteur. Il en est de même pour tout événement de ce genre: il y a toujours un complot d'un État provocateur, qui laisse sciemment commettre un crime pour consolider sa réputation.

L'affaire "Merah", du fait de sa gravité, n'échappera pas aux tentatives de manipulation, de distillation de rumeurs destinées à faire sortir les responsables de leur réserve. Mais, pour le moment, elle ne "pourrit" pas la campagne.

Sceptique

Note du 7 Avril 2012: La deuxième vague d'arrestations de sympathisants de l'islamisme radical n'a pas abouti à des "mises en examen". "Un coup d'épée dans l'eau" se sont exclamés nos médias. Tant qu'il n'y a pas d'ébauche de passage à l'acte, il n'y a pas de délit à se régaler des sites djihadistes. Il ne manque pas non plus de sites d'extrême droite, où on peut tremper sa haine. Mais gouverner, c'est prévoir, et prévenir ces rêveurs qu'on les a à l'oeil.

 

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