Présidentielle 2012:Noël en Mai.

Approchant de sa première étape, redoutable pour tous les candidats, le premier tour, la campagne présidentielle évolue vers un ridicule perçu par tous les commentateurs, surtout étrangers. Les commentateurs français, forcément engagés, par, ou pour, un des deux camps, mettent un mouchoir sur leur désapprobation, et font taire leur raison. Bien sûr, les membres du parti adverse ne lésinent pas sur les critiques, mais ils ne sont pas crus, car, de mauvaise foi.

François Hollande, faisant la synthèse (sa passion), de ce qu'il pense intimement, mais ne pèse que son propre poids, avec ce que pensent les membres de son équipe, et ses futurs alliés... et créanciers, a fait la liste des changements qu'il mettra en route dès son élection (possible). Ils consisteront à revenir sur les dernières mesures de Nicolas Sarkozy, cherchant à rendre un peu de compétitivité à notre industrie "courante", majoritaire et au bord de l'asphyxie. Le transfert de charges sur la consommation sera annulé, les efforts sur la fonction publique, hypertrophiée à tous les étages, le seront aussi. La réforme des retraites sera rectifiée à la marge, quoi qu'il doive en coûter*. Il y a tellement de riches en France qu'il y aura de quoi payer la note. Enfin, cette année, et celle qui suivra!

Au cours de sa tournée dans les départements d'outremer de l'Océan indien, il a chaudement approuvé les revendications de ses futurs électeurs en leur disant combien leurs demandes d'assistance de la part de la très avare métropole sarkozienne, étaient légitimes. Les problèmes structurels de l'économie de ces dom-tom ont été  mis à notre débit de "zoreilles"** impénitents. Il avait tenu le même discours dans nos départements caraïbes, et aux "outremers" exilés en France métropolitaine.

Nicolas Sarkozy, a, pour sa part, annoncé un effort d'économies de l'État, combiné à un effort fiscal, visant à parvenir à un équilibre budgétaire avant la fin de son deuxième mandat. Il a aussi misé sur les effets positifs d'un tour de vis sécuritaire, à l'encontre des quelques islamistes délirants, qui tirent des plans sur une comète tricolore totalement islamisée. Nos DCRI et DGSE ne perdaient rien de leurs "kriegspiels", mais les laissaient s'amuser. Le passage à l'acte de l'un d'eux à Toulouse et Montauban a mis fin à cette liberté surveillée, désavouée par un Front National qui en fait son argument de poids.

Mais, lui aussi, à la Réunion, a joué à la Dame Tartine, promettant la dispense de charges pour une sorte de Contrats de Première Embauche, qui ont valu tant d'ennnuis à Dominique de Villepin, à la fin de la Présidence de Jacques Chirac. À l'échelle de l'UMP réunionnaise, la proposition a plu.

J'ai entendu, dans le cadre d'un reportage sur ces visites des candidats favoris à la Réunion et à Mayotte, un jeune réunionnais dire avec candeur "qu'à Maurice (l'île voisine ex-française, puis, anglaise et, enfin, indépendante) les choses se passaient bien, et qu'il n'y avait pas de raison que la Réunion ne fasse pas de même". Des motifs d'âge géologique font différer les deux îles***, et les différences politiques, entre dépendance et indépendance font le reste! L'île Maurice n'est pas sous perfusion, ses fonctionnaires autochtones ne sont pas surpayés sous prétexte d'exil! Ses industies fabriquent ce qu'il faut pour ses habitants et les flots de touristes qui viennent jouir de ses plages et de ses lagons. Et quant à ceux qui sont sans emploi, ils n'ont pas le RSA, ni les allocations familiales.

Nos Dom-Tom sont à l'abri de barrières douanières censées protéger leurs productions locales. Elles ne servent qu'à renchérir les importations, dont leurs consommateurs dépendent totalement.

Ces consommateurs sont cependant avisés. Il préféreront toujours les généreux aux radins.

Sceptique

*Autour de 50 milliars, selon une source web

**"zoreilles" est le sobriquet réservé aux blancs, à la Réunion, en souvenir des planteurs blancs qui en étaient pourvus, alors que leurs esclaves pouvaient en être privés, pour cause de tentative d'évasion.

***Plus ancienne de quelques millions d'années, et stabilisée(il n'y a plus d'activité volcanique), l'île Maurice a un relief adouci, et des récifs coralliens plus élevés qui protègent des lagons plus profonds. Ses plages sont aussi plus larges. La Réunion est plus sauvage, a un relief plus difficile, un sol volcanique pas encore stabilisé, et très peu de plages bien protégées (uniquement sur sa côte ouest, "sous le vent"). Son volcanisme est encore très actif, et susceptible d'être dangereux pour des touristes imprudents. Dès qu'il y a une éruption, c'est la ruée, tenue à distance par toutes les forces de police de l'île.