Brèves d'actualité(II)
Une enquête bien menée
En même temps que s'est ouvert à Oslo le procès du fanatique et provocateur Breivik, reconnu responsable de ses actes, une affaire de moindre dimension, mais plus énigmatique, a trouvé sa solution en quelques jours d'une enquête intensive, sur laquelle le Ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, "a mis le paquet".
Je ne sais pas si c'est le Ministre, qui, au vu des conclusions des policiers sur trois meurtres mystérieux au scénario semblable, a conclu qu'il s'agissait d'un "serial killer", ou si ce sont les policiers qui lui ont fait part de leur conviction. Toujours est-il qu'il ne l'a pas repoussée, et qu'en professionnel avisé, il a ajouté aux moyens locaux un nombre conséquent d'enquêteurs sur l'affaire, avec une obligation de résultat: pas de nouveau meurtre!
L'enquête était troublée par ce qui semblait être une erreur initiale. Il n'y avait pas trois meurtres commis avec la même arme, mais quatre. Et pour le premier d'entre eux, la police et la Justice tenaient un suspect, qui pouvait avoir un mobile, et qui avait avoué!
L'hypothèse d'un "ami"(vraiment fidèle et dévoué!), brouillant les pistes en tuant, au hasard, avec la même arme, pour disculper l'assassin de la première victime, était en balance avec une autre moins glorieuse: de faux aveux obtenus par un interrogatoire trop orienté et trop insistant, comme l'opinion voudrait que la police ne fasse plus ce genre d'erreurs.
La capture du tueur en liberté, la récupération de l'arme, constituaient les pièces manquantes de l'enquête. Ce sont choses faites. L'arme est bien celle qui a tué quatre victimes apparemment sans lien entre elles. Le tueur était connu des forces de police pour des actes ou des attitudes violentes. Il ne semble pas, aussi, exempt de troubles mentaux, mais très différents de celui du tueur d'Oslo.
Je retiens de ce qui a été rendu public une passion pour les armes, ayant éveillé la suspicion des armuriers sollicités.
Or, depuis que l'homme fait de ses mains des objets utiles, la proportion des armes parmi ces créations a été longtemps majeure. Pour la chasse d'abord, pour régler les comptes avec les semblables, assez rapidement (à l'échelle de la préhistoire!). L'âge du bronze et du fer, coïncidant avec le développement de sociétés dominées par les guerriers, ont fait des épées le symbole de la....virilité. En l'occurrence, trop de ressemblance ne nuit pas!
L'apparition de l'arme à feu a plutôt renforcé ce symbolisme par l'ajout du mode d'emploi. Toute arme à feu renvoie à la virilité de son porteur, tout usage évoque la puissance du tireur. Le tueur en série est d'abord un impuissant (réel ou affectif), qui se console, ou se venge, ainsi.
Sceptique