Ne suivons plus le boeuf!
Même si le "terrorisme" en question est subtil et, paradoxalement, non sanguinaire, j'en vois quand même le bout de l'oreille très "up to date". Quant au titre, il se réfère à un slogan inverse, de l'époque où les éleveurs de boeufs trouvaient que les consommateurs français n'étaient pas encourageants.
Les temps ont changé, et le "Monde" daté du 19 Avril 2012 publie le même jour la profession de foi d'Éva Joly, et la description d'un gros péché français contre la pauvre planète, le goût criminel pour la viande (et la vie, comme on va voir!).
"La viande plombe le bilan carbone des Français". Pas seulement, en fait. À partir d'un tableau faisant défiler les différents âges de la population française responsable (les sujets mineurs, non comptés, doivent être considérés comme victimes des agissements des adultes et de la mauvaise éducation qu'ils vont leur donner), la liste complète des "empreintes carbone" est établie. La place de la viande est significativement plus importante que toute autre, mais n'est pas majoritaire.
Le bilan carbone de la respiration, de la circulation sanguine, et du maintien de la température du corps, 24 heures sur 24, est pudiquement laissé de côté. Tant il est vrai qu'une étude de ce genre sur les occupants des cimetières ne rimerait pas à grand chose.
Mais entre le matin et le soir, chaque français en vie (j'insiste bien) va consommer des produits qui auront nécessité la combustion ou la métabolisation* d'une certaine quantité de carbone, avec rejet de CO2 à la clé. De plus, chaque français, après avoir mis au monde, nourri, habillé, chauffé, et équipé un ou plusieurs enfants, et leur avoir transmis les horribles habitudes, se console de leur éloignement en prenant en charge un chien ou un chat, exclusifs carnivores. Et satisfaits grâce à des rayons spécialisés dans tous les commerces d'alimentation, des plus petits aux plus grands.
Chaque français consomme en moyenne 700 kgs par an de produits divers, correspondant à 1tonne et demie de carbone transformé en CO2, soit l'équivalent d'un aller retour Paris-Pékin...soulignent les auteurs.
On voit tout de suite l'intérêt d'une disparition des francais de la population mondiale. Non seulement 97.500.000 tonnes de CO2 ne seraient plus rejetés dans l'atmosphère, mais cette dernière serait également soulagée des aller-retours Paris-Pékin, devenus inutiles.
Ultime avantage de la disparition des français: leur Commissariat général au Développement Durable et son propre bilan carbone deviendraient, eux aussi, "ipso facto", inutiles, et feraient partie du grand nettoyage!
Sceptique
*Le mot n'est pas beau, mais il est précis.