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Sceptique
10 août 2012

Rififis à la roseraie de Matignon

Dès avant les législatives, et, bien sûr, après, la discipline, appelée aussi, solidarité gouvernementale, ne paraissait pas être le fort de l'équipe constituée par Jean-Marc Ayrault et le Président François Hollande. Paroles et initiatives précipitées et malencontreuses n'ont pas tardé, donnant le sentiment que les nouveaux ministres se considéraient comme les propriétaires de leur charge. Cela paraissait particulièrement vrai chez ceux qui s'étaient considérés comme "présidentiables", à un moment ou à un autre. Il leur restait quelque chose de leur ambition frustrée.

Péché de jeunesse ou manque d'autorité de la hiérarchie, le confesseur encore en titre, le "Monde", en a des larmes. Après les cacophonies écologiques et les mises au piquet d'industriels en difficultés, comme si les effets de la crise pouvaient se guérir par "des coups de pied où je pense", voilà qu'un nouvel édito interpelle la Garde des Sceaux Christiane Taubira, que sa haine méprisante pour la présidence et le gouvernement précédents, lui fait oublier les positions prises par le candidat élu, François Hollande.  De son propre chef elle décide que les Centres d'Éducation Fermés, destinés aux mineurs délinquants récidivistes "ne sont pas une solution", et "qu'il faut sortir du fantasme". Le Premier Ministre a du lui rappeler qu'elle avait pour mission d'en doubler le nombre dans les cinq ans, de la manière qui lui conviendrait.

Sa mauvaise humeur suinte aussi en direction de son collègue de l'Intérieur, Manuel Valls, qui "profite" de décisions de justice pour démanteler des camps sauvages de roms, au grand soulagement des riverains et des édiles protestant dans le vide.

L'investissement de la sécurité et du respect des lois a toujours été le point faible de la gauche pour des raisons idéologiques coriaces. Elle est en permanence tentée de ne pas y croire.Pour des raisons tactiques et opportunistes, aussi, comme la captation de la sympathie des idéalistes, qui refusent ce qu'ils considèrent comme la xénophobie franchouillarde. La mésaventure de 2002 a encore sa place, encombrante, dans l'esprit des plus responsables. Manuel Valls n'ayant jamais manifesté de faiblesse sous ce rapport, est justement le garant de la fermeté du gouvernement sur ce front de l'insécurité, de la délinquance et des flux migratoires. Il doit contribuer à maintenir le capital de confiance populaire qui a fait le victoire de François Hollande. Le fait-divers n'est en rien négligeable en politique, en proportion de sa médiatisation assurée et de son impact émotionnel .

Mais cette politique qui semble marcher dans les pas de Nicolas Sarkozy fait hurler Mélenchon, et grincer des dents les Verts. Si le premier a pris la ferme résolution de ne pas se salir les mains, les seconds ne vont pas pouvoir se limiter à la chlorophylle. 

Sceptique

Note du 11 Août 2012: Dans le Monde daté du 9 Août 2012, un "collectif", défenseur des roms, prend une position contraire, faite de déni des nuisances et des troubles de l'ordre public causés par cette communauté nomade, et d'affirmation que l'échec de la sédentarisation, qu'elle désirerait ardemment, ne serait du qu'à la prolongation de  l'interdiction d'embauche des ressortissants de ces derniers arrivés dans l'Union Européenne(Roumanie et Bulgarie). Qu'il suffirait donc, pour régler le problème, de lever cette interdiction.Pourquoi pas? Il y a fort à parier qu'entre l'incompétence de ces nomades pour des métiers ordinaires, et la méfiance que leur réputation suscite, il faudra établir une discrimination positive en leur faveur, ou, même, leur offrir, par privilège exceptionnel, des postes de fonctionnaires. Je suis abasourdi par ce déni de la réalité, par cette pensée magique.

Note du 16 Août 2012: L'affaire du démantèlement des campements roms n'a pas fini de faire des vagues. Une page "débats" du "Monde" est consacrée à la tempête. Pour commencer, les édiles des grandes villes tenues par le P.S. "persistent et signent". Le recours à la force publique était juste et nécessaire. "Rien à voir" avec les propos catégoriques de Nicolas Sarkozy sur la question. "Gott mit uns!", le PS new-look est la fille cadette de l'Église..pour quelques jours! Les responsables d'Emmaüs sont dans leur rôle en affirmant que personne ne devrait se plaindre de la présence des roms, et provoquer leur expulsion. Quant à Arno Karsfield, il fait un amalgame de circonstance, mais  erroné, entre l'antisémitisme et le sentiment antiroms.Ils n'ont ni les mêmes causes, ni les mêmes auteurs, ni les mêmes contenus. L'élément commun introduit par la persécution nazie ne suffit pas à les confondre.

 

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