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Sceptique
24 août 2012

Anders Breivik reconnu coupable et condamné.

Anders Breivik, le tueur en masse de l'île d'Utoya, en Norvège, mais aussi le poseur de bombe visant le gouvernement du pays, vient de se voir notifier qu'il était considéré comme sain d'esprit, ce qui entrainait la reconnaissance de sa culpabilité, et la peine maximum prévue, 21 ans de prison.

C'était ce qu'il demandait, refusant une déclaration de son irresponsabilité pour maladie mentale, et il était  prêt, dit son avocat, à faire appel d'un jugement d'irresponsabilité.

Je me réjouis de cette condamnation. Pour ses victimes et leurs familles. Mais, pour autant, je ne peux le considérer comme sain d'esprit. Ses actes sont l'aboutissement d'un délire paranoïaque, ayant envahi toute sa pensée, balayant tout doute, tout scrupule, toute notion morale, dont il a eu nécessairement connaissance. Les actes sont à la mesure de l'envahissement total par l'idée fixe, la "monomanie" (terme créé par Esquirol, Psychiatre du 19ème siècle).

Cependant, cette construction délirante, entièrement réalisée avec un cerveau sain, sans altération anatomique ou fonctionnelle, est à tout moment critiquable par le sujet qui utilise ainsi sa machinerie cérébrale. Cette critique est facilitée par celle de ceux auxquels le sujet va livrer tout ou partie de son délire. Même très bien choisi, il y a une faible probabilité pour que le mis en confidence adhère parfaitement au délire, à un niveau avancé d'élaboration. L'enquête et le procès ont montré que Brejnik n'a jamais confié à personne son projet et ses motivations. Sa méfiance, donc la part de doute qui subsistait, l'a fait se taire, absolument.

Il fuit en avant sa culpabilité en justifiant ses actes, en revendiquant sa normalité. Cette particularité de la paranoïa est reconnue par la psychiatrie française. La punition est nécessaire à la sortie du délire, à sa reconnaissance comme tel.

Pas sain d'esprit, mais accessible à la punition, donc. En écrivant cette formule, j'ai conscience de son étrangeté. Mais n'est-ce pas là le trait principal de la maladie mentale, la rupture avec la société, la bizarrerie, l'inaccessibilité à l'entendement commun?

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