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Sceptique
29 août 2012

Gogo et Démago sont dans une auto....

C'est la panne sèche. "Mettons de l'eau", dit Démago!

Il y a "populisme" et populisme", le mauvais, bête et méchant, de la droite, qui court sus aux roms et aux immigrés, et le bon, bête et gentil, qui fait l'aumone de l'argent des autres.

À propos de cette baisse de quelques centimes d'un carburant dont notre civilisation est devenue dépendante, les commentaires des citoyens sérieux sont sévères, mais ils ne représentent qu'une frange impuissante.

Le sondage publié par La lettre de l'Express, hier soir, a la fraicheur de la naïveté. 15% des lecteurs désapprouvent implicitement, en comptant plus sur la raison des conducteurs que sur ces piecettes que vont économiser les automobilistes. Les 85% restants comportent un bloc de 51%, de l'ensemble, qui trouvent que les pétroliers auraient du être rançonnés davantage. Les pétroliers, dans la nomenclature malfaisante des français, c'est Monsieur de Margerie, le PDG de Total. Monsieur de Margerie, suppôt du Diable, fabrique son pétrole en Enfer. 

La France est un paradis. Par définition, elle n'a pas de pétrole. Mais elle ne manque pas d'idées, et cette dernière est tout sauf fatigante. Si vous vous demandez pourquoi les distributeurs ont accepté de prendre à leur charge trois des six centimes de baisse forfaitaire, vous vous représentez un épicier de quartier qu'on menace d'un contrôle fiscal, d'une inspection des services d'hygiène, ou de la concurrence et des prix. Pensons aussi à la corde sentimentale, encore capable de vibrer à ce niveau dans l'organisation. Souvenons-nous que dans les années 50(19..), en pleine inflation d'après guerre, Antoine Pinay avait obtenu une baisse volontaire de 5% des prix de détail. À cette époque, le commerce n'était encore assuré que par des "petits" commerçants.

"Encore un peu de temps, Monsieur le bourreau!" Entre les besoins d'argent des producteurs, les prouesses techniques coûteuses des pétroliers, et la soif de ces carburants "incontournables", des nouveaux riches, le pétrole ne peut que poursuivre sa hausse. Qui s'accélère dès que le canon tonne quelque part, trop près des lieux de production, et des passages maritimes obligés.

La hausse a déjà rentabilisé des explorations de gisements sous-marins profonds, et la mise en exploitation des sables et schistes bitumineux du Canada et des États-Unis, ainsi que des gaz de schistes, potentiellement très abondants. Ce qui n'est pas encore rentable, c'est la production de carburant synthétique. Passons vite sur les résistances menées par les écologistes contre ce contournement par la technique de la dérobade de la nature. Leur fragile rempart cédera dès que la pénurie sera réelle.

Donc, cette baisse artificielle du prix des carburants, en France, n'est que de la poudre aux yeux, pour quelques semaines, de rentrée. S'il est de bon ton d'évoquer le sort des pauvres travailleurs qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler, ce qui a mis à sec les trésoreries des français, c'est le surcoût énergétique de leurs dernières vacances. Les quelques dizaines d'euros qu'ils vont économiser pendant les trois mois qui viennent seront une petite consolation. La paranoïa française, orientée vers le gouvernement et ses complices, baissera d'un ton.

Sceptique

 

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Commentaires
S
Quand Sarkozy annonçait 1,5% pour défendre son bilan et son budget, l'opposition en faisait des gorges chaudes, et lui accordait 0,5%. Quel bouleversement positif et réel a "boosté" notre économie dans la nuit du 6 au 7 Mai pour étayer la conviction du vainqueur d'avoir en mains une croissance de 2%?<br /> <br /> Je renvoie tous les candidats dos à dos. J'y ajoute les électeurs, qui manquent globalement de "raison", se laissent séduire par les promesses intenables des uns et des autres, qui n'ont pas entendu les 2%conditionnels de François Hollande.. <br /> <br /> Il y a deux liens avec des sites "économiques" sur mon blog. Visitez les.
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J
Le sujet du billet étant la question du prix de l'essence, je ne voudrais pas entamer ici de débat de nature politique, d'autant qu'en général cela se borne à l'affirmation pure et simple des opinions des uns et des autres sans beaucoup d'argumentation.<br /> <br /> La seule remarque que je ferai aux précédents commentaires, c'est que Hollande, pendant la campagne, a martelé que, sans croissance autour de 2% (je crois), ses projets ne pourraient être tenus. Il n'a pas dit, c'est vrai, ce qu'il ferait si la croissance tombait à zéro, comme c'est le cas aujourd'hui, mais il est clair qu'il sera amené à serrer les boulons. D'où aussi son activité sur les questions de croissance en Europe.<br /> <br /> Ou alors, votre conviction c'est que même avec 2% de croissance ses projets sont "intenables" ? A moins que simplement ils ne vous plaisent pas, croissance ou pas ?
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S
François Hollande n'a pris aucun risque dans son combat contre Sarkozy, et n'a pas lésiné sur les promesses intenables. Comme le remarque Jean-Jacques, il est allé jusqu'au bout, jusqu'à maintenant. <br /> <br /> Il est sûr qu'il va y avoir un arrêt brusque, et un retour en arrière. Mais à ce moment là, ce seront les syndicats qui s'opposeront à une éventuelle opération d'assainissement des finances publiques. Aura-t-il la détermination de s'y opposer, comme Sarkozy l'a fait pour la réforme des retraites?<br /> <br /> Un autre problème sérieuse est l'indiscipline qui règne au gouvernement. Chacun dit ce qu'il veut, et annonce qu'il va le faire, de sa propre autorité.
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P
Il ne s'agit pas de "président tout blanc ou tout noir", mais qui dit la vérité et ne se lance pas toujours dans des promesses difficiles à tenir. Aujourd'hui Hollande dit en "privé" qu'il faudra prendre des décisions impopulaires, soit, mais pourquoi ne pas l'avoir dit pendant sa campagne.(il aurait tout de même gagné puisque les Français voulaient à tous prix se débarrasser de Sarkozy) A cacher ainsi la réalité infantilise au lieu de responsabiliser les citoyens.
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J
Je n'ai jamais adhéré à un parti politique, parce que, dans un parti, il faut alors adhérer à tout le programme du parti, et non juste à ce qui nous convient.<br /> <br /> C'est pourquoi, sur la question du jour, bien qu'ayant voté Hollande en toute connaissance de cause et non "naïvement" ou comme un gogo, j'avoue que cette mesure de baisse provisoire du prix des carburants apparaît comme une bêtise incompréhensible. La seule justification que j'y trouve, c'est de vouloir quoi qu'il arrive respecter une promesse de campagne. C'est quand même un peu bref quand par ailleurs on cherche désespérément des milliards à économiser, qu'on sait que cela n'aura quasiment aucun impact sur les consommateurs, et que la France a déjà les prix les plus bas d'Europe ou presque.<br /> <br /> Pour le reste, on reparlera une autre fois de la démagogie et de l'hypocrisie, il n'y a pas de président tout blanc ou tout noir, on le sait bien...
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Sceptique
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