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Sceptique
20 novembre 2012

UNE FRACTURE, ÇA SE RÉPARE!

La société française a une longue tradition de divisions, et une autre, d’unions, en pointillé. Le journaliste Rochefort écrivait, il y aura bientôt deux siècles, que « la France était peuplée de trente millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. » Depuis, les deux nombres ont plus que doublé.

Ce qui vient d’arriver au parti gaulliste, pourtant réputé pour sa discipline , son organisation pyramidale, son acceptation des personnalités affirmées et ambitieuses, était attendu et d’avance déplorable. Les traits gaulois se sont exprimés au grand jour. Il y a eu des chocs frontaux, et des coups de pied dans les tibias. Mais on peut couvrir le tout de l’étiquette démocratique.

La défaite de la droite, après celle de son homme fort, élu Président de la République en 2007, a conclu une longue série de défaites locales, favorisées par les excès de la décentralisation, imaginée pour corriger les excès de la centralisation, léguée par l’ancien Régime et ses successeurs républicains. Il ne pouvait qu’y avoir conflit entre l’action principalement distributrice des collectivités locales, et le pouvoir chargé des affaires nationales, faisant valoir les obligations à cette échelle, qui ont les doux noms de lois à observer et d’impôts à payer.

Le changement, c’est le retour au pouvoir de l’ancienne opposition, partie prenante des votes sanction contre le pouvoir central tenu depuis dix ans par la droite. C’est maintenant elle qui va édicter les devoirs et les contraintes qui vont concerner l’ensemble des citoyens français, dont la conception personnelle de la République s’apparente très souvent au Palais de Dame Tartine ou à l’Abbaye de Thèlème. Ils ne croient plus au Paradis !

« Ils » ont été élus en raison de leurs promesses, consolantes de la réalité vécue par les français pris dans la crise internationale. « Ils » ne vont pas pouvoir les tenir, puisqu’elles sont intenables, et ils vont devoir agir de la manière la plus désagréable pour la majorité des citoyens français. Les votes sanction seront pour eux, maintenant. Et le problème de l’opposition, c’est d’en profiter au mieux, et, pour cela, d’inspirer confiance.

Si tous les protagonistes de l’élection interne du Président de l’UMP sont d’accord pour en faire leur priorité, les blessures infligées font encore mal aux vaincus. La nature du conflit n’était pas seulement individuelle. Elle contenait aussi des divergences argumentaires, bien que de chaque côté la compétence, l’aptitude à l’exercice du pouvoir fussent égales. C’est bien pour cette raison que les scores ont été proches de l’égalité ! Mais il y avait cent voix de plus d’un côté, et elles ont désigné le vainqueur.

La politique, comme passion humaine, est partagée par un certain nombre d’adeptes, qui ne sont pas du même avis, qui sont en concurrence, mais qui ne veulent pas « tuer » l’objet de leur passion. Elle survivra, pour la satisfaction de ses acteurs, et pour celle, aussi, du peuple qui leur délègue les corvées, avec la plus vigilante ingratitude.

Sceptique

 

 

 

 

 

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