DES VOTES-SANCTION, DÉJÀ!
Notre pays est-il gouvernable? La question mérite d'être posée. La majorité actuelle, sous la conduite du Président de la République élu, François Hollande, était sûre de sa réussite, immédiate, totale. 2017 verrait le quitus à la gauche et le renouvellement triomphal du mandat de François Hollande. Ce qui n'allait pas n'était que de la faute de la majorité précédente, et de son chef, Nicolas Sarkozy. Il avait "tout faux". Le 20/20 du successeur était assuré avant la fin de 2012.
Trois bonnets d'âne en une seule soirée, et tout ça, comme le soulignent les médias, malgré la crise interne de l'UMP, qui aurait du nuire aux candidats s'en réclamant. Des médias non moins unanimes à dauber sur les couacs multiples du nouveau pouvoir. Les casseroles accrochées aux vestons s'entrechoquent dans un bruit infernal.
Pourtant, un infléchissement de la politique du nouveau pouvoir est déjà perceptible. Pas encore une sourdine aux cocoricos. Lesquels commencent à être couverts par les cris de triomphe (lequel?) de l'extrême-gauche, qui croit pouvoir tirer profit des bévues de la gauche de gouvernement. Quant aux Verts, ils ont déjà enfilé leurs gilets de sauvetage.
Le retournement rapide et ample de l'opinion n'est pas sans poser de questions. Sur notre aptitude à la démocratie, sur l'intérêt porté à la nécessaire politique, au sens noble du terme. Tout se passe comme si la gauche avait été investie sur un coup de tête, et désavouée sur un suivant. Il me semble que le désaveu du pouvoir précédent a été moins rapide. Le bourrage des crânes a été plus laborieux.
Ces trois votes-sanction d'hier soir, trois ballotages très favorables et très parlants, qui montrent une sévérité pour le gouvernement, mais aucun recours au Front National, devraient inciter à la réflexion les dirigeants de l'UMP. Ils ne sont pas dans la nécessité se parer des plumes du Front, de flatter le chauvinisme et la xénophobie, dont le retour en cas de crise est toujours prompt. Ce sont des réflexes et non des idées.
C'est une opportunité qui se présente à Jean-François Copé, de faire un geste pacificateur et unificateur. Que l'UMP s'occupe de ses amis. Ses ennemis? Eux-mêmes s'en chargent!
Sceptique