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Sceptique
21 janvier 2013

NOTRE SOLITUDE AU MALI EST ELLE UNE DÉFAILLANCE DE L'EUROPE?

Nous sommes partis tous seuls, appelés en urgence par le Chef de l'État du Mali, voyant débouler vers Bamako deux colonnes de djihadistes motorisés et sur-armés, ayant bousculé les garnisons maliennes postées sur leurs parcours.

Quelques raids aériens et d'hélicoptères de combat suffirent à arrêter l'envahisseur. Qui n'avait pas les moyens de répliquer.

Mais il fallait, d'un point de vue plus militaire que politique, exploiter ce premier succès, en délogeant l'adversaire des positions conquises sur le Mali, le seul légitime, défendu par la France dans le cadre d'une mission des Nations-Unies.

Cette contre-offensive, seule l'armée française, pouvant regrouper, dans un premier temps, des contingents présents sur le continent africain, était en mesure de la commencer. Mais un nouvel objectif, plus ambitieux, mais plus radical, celui de reconquérir la partie séparée du Mali par l'occupation djihadiste encadrée par AQMI, avait complété le premier, imposé par l'attaque "éclair" des islamistes, et limité, pendant quelques heures, à un simple coup d'arrêt.

Je pense que nos politiques, au sommet desquels le Président François Hollande, et nos généraux, ont réalisé que les contingents des pays de la CEDAO ne pourraient pas constituer une armée avant plusieurs mois, c'est à dire l'été, saison nettement plus difficile dans cette région, et qu'il valait mieux exploiter immédiatement le succès initial, ne pas laisser se reprendre l'assaillant. Reconquérir la partie saharienne du Mali, puis y installer l'armée malienne et ses alliés mandatés par l'ONU, permettrait de gagner de précieux mois. Cette décision, qui posait le problème de l'acheminement des hommes et du matériel nécessaires, nécessitait une aide logistique de la part de nos alliés d'Europe et des États-Unis. Elle ne nous a pas été refusée, et même les russes ont offert leurs services. Ce qui a du être fort embarrassant!

Mais d'autre participation, point. Ce n'est ni dans le projet de l'Union Européenne, ni même dans les buts de l'OTAN. Notre solidarité avec nos anciennes colonies reste notre affaire*.

Il ne faut pas en vouloir à nos partenaires européens. S'ils ont été des colonisateurs, ils ont tourné la page, sans regrets et sans remords. S'ils n'ont pas participé à l'aventure qui a fait l'histoire du 19ème siècle, ses séquelles leur sont indifférentes. 

Il semble que notre décision politique et militaire n'a pas de rapport avec la razzia d'otages entreprise par AQMI sur une installation gazière en territoire algérien. Mais cet acte et ses suites ne peuvent que souder les pays menacés à des degrés divers par les éléments djihadistes qui s'y forment, ou qui s'y introduisent. Il solidarise, déjà, la France et l'Algérie, attaquée et victorieuse sur les assaillants, et ayant une frontière avec le Mali. Le problème posé par cette occupation étrangère du Nord-Mali justifie une coalition de tous les pays limitrophes, se donnant pour but d'en finir avec ce mouvement armé et fanatique, haïssant et méprisant tout ce qui n'est pas lui. C'est un mouvement non nationaliste, se réclamant d'une religion transcendant tout sentiment national, et, à ce titre, attaquant les états.

Le succès de la résistance collective, euro-africaine, à cette entreprise subversive, sera au bénéfice de tous, comme bien d'autres, locales, à l'origine.

Sceptique

*La question de l'intendance nous préoccupe. Elle suivra, il le faudra bien. Mais qui sera déshabillé?

 

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