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Sceptique
28 janvier 2013

"TOUJOURS RAISON JETER"?

La précédente, son contraire, était "sous le coude", depuis longtemps. Serait-elle définitivement périmée?

Il y a comme une nostalgie, qui reprend "du poil de la bête", celle d'une époque de l'histoire de l'humanité, où la mort naturelle n'était que naturelle, ne devait rien à l'intervention maladroite de l'homme, qui n'en pouvait mais.

De nos jours, lorsque la mort, autrefois naturelle, survient, il y a toujours, sur le parcours d'approche, des médecins, des chirurgiens, des pharmaciens. La mort est forcément leur faute, leur échec.

Ainsi de la pilule anticonceptionnelle. Apparue dans les années 1960, elle subit les tirs de barrage, non pas pour sa dangerosité, déjà connue et signalée, mais pour son effet dévastateur, réel, sur la vertu, et annoncé, sur la démographie. Les ventres des femmes étaient alors, encore, nationalisés. Leur virginité, propriété des familles. Le trouble de la société était double.

Mais d'un autre côté, l'avortement provoqué, dans les pires conditions, sévissait parmi les contrevenantes, faisait quelques morts (peu, grâce aux antibiotiques) et beaucoup de séquelles. Si les femmes adultes pouvaient y recourir, les jeunes filles devaient avertir leurs parents, et parfois le payer par une exclusion, leur fermant tout espoir d'être libérées, les contraignant à une vie de mère célibataire, en retrait sur leurs rêves.

Il y avait, en principe, un bilan lipidique* à pratiquer avant de prescrire ce précurseur surdosé. Comment faire pratiquer ce bilan à des jeunes filles mineures sans ressources propres, prises en charge par la Sécu de leurs parents? Il fallait prescrire illégalement, sans bilan**. L'argent de poche payait le pharmacien, du bon côté. Ma main n'a pas longrtemps tremblé (j'avais de l'avance sur notre Président!), mais j'ai eu de la chance.

Par petites touches prudentes et arrachant des cris de douleur, la Société s'est ajustée à la nouvelle réalité, celle là, et la suivante, nettement plus audacieuse, l'IVG, confiée à des médecins volontaires. Une paix des familles, une levée de l'angoisse des couples s'essayant, ou se concentrant sur leur pelote(maison, meubles, équipement, et petits voyages sympa). Cinquante ans, une paix de cinquante ans. 

On peut comprendre que les va-ten-guerre s'ennuient. Mais les vraies, trop lointaines, les ennuient aussi. Alors, ils cherchent qui ils pourraient ennuyer. Il y a des chanceux, qu'un vrai scandale vient combler. Ils les gardent précieusement pour eux. Il y a les laborieux, qui arrivent trop tard pour le scandale en cours. Il faut qu'ils en dénichent un autre.

Le champ médical est vaste, et foisonnant. Il a pris une telle place, dans la société actuelle, qu'en plus de l'accaparement de sa prise en charge, il la ruine, à son insu. "La santé n'a pas de prix, mais elle a un coût!". Depuis le temps que ce constat obsède nos politiques, toutes les recettes ont échoué. Même la raréfaction des praticiens de toutes sortes. La variable médicale est coriace, Pour un même service, elle coûte nettement plus cher.

Alors, il semble bien qu'on se rabatte sur ceux qui croient en dépendre, les utilisateurs de la santé, comme on les désigne parfois. Si on arrive à leur faire croire que le remède est pire que le mal, ils s'en détourneront, et apporteront du baume au coeur des gestionnaires. Le flux continu des erreurs médicales, des abus de l'industrie pharmaceutique, ne semble pas se traduire par une baisse de la demande. Les vrais scandales, débusqués, montés en neige, éclaboussant pharmaciens, médecins, et experts de l'administration, annonçant des épurations drastiques, finissent trop vite par se dégonfler, sans agir de façon significatice sur les dépenses de santé, sans faire bouger les indices de mortalité. Les périodes de grand froid, qu'on espérait obéissantes au GIEC, sont toujours plus efficaces. Mais elles ne risquent pas de susciter l'enthousiasme.

On vient de trouver un intéressant bouc émissaire, un produit hormonal conçu pour traiter l'acné juvénile, mais aussi, par sa composition, anti-conceptionnel***. Les gynécologues qui sont confrontés à de jeunes patientes boutonneuses et pas pressées d'enfanter, se sont emparées de cette association à double effet, possédant  les mêmes inconvénients connus et signalés sur l'appareil vasculaire que les autres "pilules", justifiant les mêmes bilans et la même surveillance.

Entre quatre et sept décès imputables, pour vingt-cinq ans de prescriptions, à raison de cinq millions de plaquettes par an, c'est, de nos jours d'affollement général, beaucoup trop, et les politiques demandent le retrait du produit****. Ce sera toujours ça de gagné.

Sceptique

*Dosage des divers composants du métabolisme des corps gras dans l'organisme, dont l'excès prédispose aux accidents thrombo-emboliques. 

** La Loi Neuwirth n'était pas encore votée. La prescription aux femmes majeures était possible, à leurs frais. La Loi confirma l'autorisation de prescrire, l'exclusion de la prise en charge par la Sécu, l'autorisation parentale, pour les mineures. Des mères intelligentes conduisirent leurs filles chez leur médecin.

*** Cette pilule comprend une hormone "anti-testostérone". La testostérone, présente dans l'organisme féminin, est un des facteurs de l'acné juvénile. Son inhibition est donc utile. L'effet anti-conceptionnel, assuré par l'autre hormone, un dérivé de la progestérone, constitue une commodité.

****Les accidents relevés sont associés dans la proportion de 80% à un risque associé, tabac, nutrition, sédentarité, voyages prolongés, en particulier en avion. Ils ne sont pas pris en compte. Tout est mis sur le dos de la pilule. On se demande quel est l'avenir de la profession médicale? Elle a, pour le moment, une marge de jugement, insupportable à certains politiques.

 

 

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