FRANÇOIS HOLLANDE, CET INCONNU.
Je partageais avec ses ennemis, et bon nombre de ses "amis", les doutes qui fleurissaient sur son expérience, sa compétence, son esprit de décision, sa propension, idéologique, à l'angélisme. Son parcours intellectuel, par contre, était plus qu'estimable, la prudence de son langage, rassurante. C'était, à gauche, le "moins pire", comme disent les enfants.
La musique produite par son orchestre, par contre, vrillait les oreilles. Une vraie cacophonie, qui perdure, et dont les effets restent inquiétants.
Mais, c'est déjà une bonne surprise, il a manifesté une résistance aux foucades de ses ministres les plus pseudo-présidents, corrigeant leurs propos, rassurant les victimes de leurs insolences. Défendant, contre les extrémistes de son camp, les accords conclus entre le patronat et les syndicats raisonnables. Prolongeant l'attitude de son prédécesseur envers les victimes d'une violence qui est la plaie de notre société depuis plus de dix ans.
Alors qu'il a amorcé des replis stratégiques sur quelques propositions idéologiquement correctes, mais risquant d'affaiblir le pouvoir qui lui a été remis par les français, ou de lui faire perdre leur confiance, il vient de prendre en quelques semaines trois décisions de "chef de guerre".
La première fut celle de la tentative d'exfiltration d'un agent français prisonnier depuis trois ans des "chebab" somaliens. Rien n'avait pu être obtenu par la négociation. Le martyr de l'homme et de sa famille étaient révoltants. Ses collègues qu Service "Action" étaient prêts à tous les sacrifices pour le sortir de son cachot. C'est lui qui donna l'autorisation de préparer l'action, puis de la déclencher*. Peu de temps après, il fut confronté à l'offensive des djihadistes qui occupaient le Nord Mali, en direction de Bamako, et il donna à notre armée l'ordre d'intervenir, ce qui brisa l'élan des attaquants. La reconquête des territoires occupés, la destruction de ses occupants jusque dans leurs caches soigneusement préparées, constituaient la suite du plan, et sont près d'être achevées, grâce à nos unités d'élite et à l'armée tchadienne. Cette bataille, il faut souligner qu'elle a des chances d'être historique, de marquer le commencement de la fin d'Al Quaeda, cette nébuleuse dont la haine et l'inhumanité rappellent de terribles modèles. J'ajoute l'acte déterminant de l'armée algérienne, anéantissant le commando djihadiste qui avait attaqué et occupé la station gazière d'In Aménas, capturant ne nombreux otages, dont la plupart furent exécutés ou tués au cours des combats.
Nouveau refus de la lâcheté, paré de l'alibi du pacifisme, François Hollande a décidé de secouer, au moins, l'Union Européenne, ou de passer outre à son abstention, si elle s'y maintient, en livrant des armes aux rebelles syriens, qui s'essoufflent face au dictateur Bachar El Assad, bien armé, lui, par ses alliés russes et iraniens. Il partagera cette décision avec David Cameron, le premier Ministre britannique (nous ne sommes pas en désaccord avec lui sur tout!).
Il est difficile d'imaginer que cet esprit de décision ne servira pas à régler des problèmes intérieurs résistant aux belles idées du programme électoral, conçu pour plaire à un maximum de militants et d'électeurs. Un Président de la cinquième République dispose d'une autorité en proportion de ses responsabilités. Il n'est réellement handicapé que par la résistance de ses amis. Il subsiste des promesses de Mai 2012 beaucoup de solutions à revoir, beaucoup de fantasmes dont il faudra sortir, beaucoup d'illusions, à dissiper.
Sceptique
*L'action ne permit pas de récupérer le prisonnier, assassiné dès le début de l'opération. Mais les pertes infligées aux geôliers furent sévères.