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Sceptique
21 avril 2013

COMMENT FRANÇOIS HOLLANDE S'HABILLERA-T-IL DEMAIN?*

Un an, à une quinzaine près, après son élection à la présidence de la République, François Hollande n'a pas une place enviable dans l'opinion. Il a été porté au pouvoir par une vague de mécontentements, qu'il a prise au mot, en surestimant la sagacité populaire, et il a plaqué sur la réalité française(gauloise, en fait) son idéalisme, sa vision angélique des rapports sociaux. Or l'histoire de la France et des français n'est pas un "long fleuve tranquille". À force de prendre son désir pour la réalité, il a fini par assister à un déchainement de violences rentrées, auxquelles il a jeté en pature ses idéaux fiscaux et sociétaux. Certains ont passé la frontière, les autres sont descendus dans la rue.

Le problème de la rue, c'est qu'elle excite la surenchère. Chacun veut s'y faire voir. C'est dans la rue que l'extrême-gauche marquera d'un zéro hérissé de piquants l'anniversaire de l'élection. Elle espérait tellement être payée au meilleur prix de l'apport de ses dix pour cent de voix! Mais non, toujours pas de République populaire en vue. Que du compromis, difficile, avec l'ennemi européen libéral, à l'extérieur, et avec les enemis de la classe ouvrière, à l'intérieur. 

Pliant sous le poids de ses handicaps structurels et culturels, notre économie s'est encore affaiblie. Mais il reste encore une frange de la majorité de François Hollande qui ne veut pas le savoir, et qui met des bâtons dans les roues des quelques mesures, prudentes, mais allant dans le bon sens, visant à adapter notre industrie à l'état du monde, très éloigné du rêve français.

Du côté du gouvernement, les ambitions flamboyantes se sont modérées, plus en raison de leur mauvais accueil par l'opinion et par les médias que par les coups de semonce, s'il y en a eu dans les coulisses, du Président de la République.

La réserve stratégique du Président, c'est la Constitution, sa disposition particulière du quinquennat, avec ses défauts et ses qualités. Elle solidarise étroitement le Président et sa majorité. Si cette dernière ne veut pas être balayée en 2017, en même temps que le Président, elle doit le soutenir et lui obéir, sans trainer les pieds, dans le changement de cap et de posture qu'il sera obligé d'accomplir le plus vite possible pour espérer sauver sa présidence, ne pas laisser la France dans un état plus désastreux que celui dans lequel il affirme l'avoir trouvée, justifiant d'accabler son prédécesseur.

À force de jouer le "bonhomme", le Monsieur Thiers rose, François Hollande a convaincu ses opposants et quelques uns de ses alliés, de son manque de caractère et d'autorité, de la fluctuance de son jugement. Ça reste à voir, et ça ne dépend que de l'intéressé. Il s'est pénétré d'une culture antithétique de la réalité triviale de la France. Il lui faut faire sa révolution culturelle, cesser de prendre des canards sauvages pour des enfants du bon Dieu. Ce qu'il a pris comme coups et comme insultes lui a donné de quoi réfléchir, n'a pu qu'ébranler ses illusions. Non seulement il faut qu'il se dégage de la vision erronée de sa majorité, mais il faut qu'il s'en fasse obéir, qu'il lui rappelle qu'elle et lui sont embarqués dans la même galère, qu'il faut ramer à la même cadence, vers un autre cap.

Personne de bon sens et animée par l'amour de la France, et des français tels qu'ils sont, ne peut souhaiter l'échec du Président élu, se réjouir de ses difficultés. Derrière la France, il y a la Gaule, et ses travers qui ne furent pas fictifs. On peut le regretter, mais la pure démocratie ne lui convient pas vraiment, et il a fallu son aménagement constitutionnel de 1958. La dose d'hérésie dont il a été teinté était indispensable et le reste. 

Sceptique

Je recommande l'analyse de Bastien François, professeur de science politique à l'Université Paris-I, livrée dans un entretien publiée par le Monde du Samedi 20 Avril 2013, p.3 .

* L'habit fait-il le moine, ou ne le fait-il pas? Tous ceux qui ont réfléchi à cette question penchent pour la première conclusion, surprenante: l'habit fait le moine.

 

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