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Sceptique
24 avril 2013

LES NOUVELLES INQUISITIONS.

Il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sottes gens, osait-on dire autrefois. Aujourd'hui, plus personne n'est sot, et les sots métiers sont légion.

Qui dit ça? Ceux qui ont décidé une fois pour toutes qu'ils étaient les moins sots de tous, que leur métier était de révéler aux sots ordinaires tous les méfaits que d'autres, un petit peu moins sots, semaient à leur insu tous les jours de leur vie, avec la claire intention de leur soutirer leur argent, et de les faire mourir, dès qu'ils n'en auraient plus.

Pour le moment, les statistiques sont encore muettes sur le début de la fin de l'humanité, mais il faut se mettre dans la tête que nous ne perdons rien pour attendre.

Ces parfaits, qui se sont souvenu de cet hommage accordé à leurs lointains prédécesseurs, les cathares, ou albigeois, ces hommes et ces femmes qui faisaient l'admiration de leurs contemporains en renonçant à tous les plaisirs de la vie, ont décidé de porter secours à l'humanité menacée. Si les hommes d'aujourd'hui ne sont pas moins sots que leurs ancêtres, ils ne sont plus dirigés par des brutes promptes au massacre, sous l'influence de dévots rigoristes. Les haines existent toujours, mais elles ne se traduisent plus, sauf exceptions grossières et condamnables, qu'en mots bien sentis.

Nos nouveaux parfaits ne risquent donc plus de répression impitoyable. Ils sont au contraire adulés et flattés pour leur souci vigilant d'un monde égaré, qu'avec dévouement ils cherchent à remettre sur le droit chemin, celui qui mène à un paradis terrestre, sans besoins, ni désirs.

L'échec patent d'une justice, lourde, lente, pinailleuse, et persécutée par une engeance odieuse, les avocats, leur a dicté une nouvelle procédure, simplifiée, en l'absence des présumés coupables, auxquels il reviendra de prouver leur innocence, après leur condamnation.

J'ai assisté coup sur coup à deux de ces procès publics, grâce au patriotisme de nos chaines de télévision, qui n'hésitent pas à héberger ces nouveaux tribunaux, à diffuser en direct le procès, son réquisitoire et son verdict. Ils font l'économie des plaidoiries.

Le premier concernait nos eaux de boisson, tant celles qui nous sont fournies par la puissance publique, avec ou sans l'aide des capitalistes assoifés d'argent, que celles qu'une mafia met en bouteilles(en matière plastique) pour les gogos craintifs, gribouilles modernes. Nous n'aurions à boire que de l'urine presque pure. Beurk!

Quelques "hommes modernes", comme moi-même, à l'odorat faiblard après quelques millions d'années de station debout, ont été saisis par le doute, et se sont penchés sur les chiffres, cachés dans les dossiers du tribunal. Des résidus d'origine humaine peu discutable, pour la simple raison de leur existence. Des médicaments, qui ne peuvent se trouver là qu'après être passés par les émonctoires des soi-disant malades, et des substances chimiques de synthèse, étaient détectables. À l'échelle du nanogramme par litre. Re-beurk? Re-beurk! "On" a vite fait taire les grincheux qui osaient dire qu'à cetté échelle du millionième de gramme, ces substances dégoûtantes pouvaient venir d'ailleurs que du produit analysé. Le verdict était une condamnation de principe, une injonction en direction des responsables, service public, ou concessions privées, d'avoir à corriger leurs fautes. Car, en attendant, le peuple français ne pouvait s'arrêter de boire*.

Le second procès était celui de l'"obsolescence programmée", c'est à dire la mise en panne d'une machine quelconque, dans les jours qui suivent la fin de la garantie légale, grâce à un dispositif secret, genre micro-bombinette à retardement, détruisant sans bruit ni fumée un organe vital de la machine. 

Comme il s'agit de machines importées de pays à faible coût de main-d'oeuvre, montées à partir d'éléments fabriqués dans diverses usines, par des ouvriers ou des ouvrières répétant les mêmes gestes des milliers de fois par jour, à une cadence infernale, il n'y a plus, en France, de personnes ayant été contraintes à travailler de cette manière, et susceptibles de deviner l'origine de la panne, et de la réparer, si, toutefois, la machine est démontable. Le malheureux propriétaire de la machine se voit annoncer un prix de réparation probablement supérieur au prix d'achat, et un délai de plusieurs semaines ou mois, la marque incriminée n'ayant qu'un seul service après-vente pour toute l'Europe. Le magasin ne prendra en charge l'objet que contre une caution qui sera acquise en cas de refus du devis définitif, mais décomptée des frais de réparation, quand même.

Dans la plupart des cas, l'acheteur préfère racheter un produit neuf**, de la même marque, ou d'une autre. Soi-disant!

Dans ce tribunal-là, qui siégeait dans les locaux de la Chaine Parlementaire, il n'y avait qu'un témoin à décharge, des témoins à soupçon négatif, et un juge-procureur, brandissant d'un côté son acte d'accusation, de l'autre le verdict tout prêt. Il était arrivé en retard, après les témoignages, s'accordant tous sur un point: aucun dispositif d'auto-destruction n'avait jamais été trouvé dans les entrailles des machines tombées en panne

Pour un des témoins, ce constat donnait à penser que l'accusation n'était pas fondée. Pour les autres, l'avantage financier retiré de cette pratique, entretenant la production, était une preuve suffisante. Le producteur était malin, très malin, même. Ce qui prouvait qu'il était malhonnête. Quant au Président du Tribunal, un petit vieux rigolard, aux cheveux blancs mi-longs, sa religion était faite. Preuve, ou pas, la garantie légale devrait être très allongée. 

Sceptique

*Pour les autres usages de l'eau, la cuisine, la toilette, les condiments, le savon, recouvrent puissamment, vu leur dose, ces résidus venus d'ailleurs, par la faute de nos médecins, qui bourrent de médicaments, absolument inutiles, nos malades imaginaires.

**Le témoin à décharge osait invoquer la baisse du prix de ces machines, grâce à la délocalisation de leur fabrication, non pas en monnaie, d'évaluation peu fiable, mais en heures de travail, en diminution régulière.

P.S. Pour ne pas abuser de votre intérêt, je n'ai pas ajouté le procès intenté aux opticiens, qui s'engraissent des yeux, des femmes et des hommes, auxquels ils font croire, qu'en plus de leur vue, les lunettes doivent leur faire une belle gueule. "Même Johnny y devient beau, dis!" 

 

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