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Sceptique
24 mai 2013

RETOUR À LA POLITIQUE-II

L'actualité franco-française me paraissait tellement vide, ou insaisissable, ces jours-ci, que j'ai repris un de mes dadas professionnels pour ne pas laisser rouiller mes doigts*.

Et, puis, brusquement, un bruissement, "multi-focal", a repris. De la matière à penser, à causer, était lâchée dans l'atmosphère.

Par ordre de poids, ce fut l'éloge appuyé de notre Président, aux mesures d'assainissement du marché du travail, prises par Gerardt Schröeder, en Allemagne, il y a quelques années, préférant alors sacrifier sa carrière politique à la nécessité économique de l'Allemagne. François Hollande, invité aux 120 ans du SPD, en déversant ses compliments à l'ancien chancelier présent, tout comme l'actuelle, Angela Merckel, également invitée, se serait-il convaincu de faire de même en France, sur ce qui reste de notre industrie? Les hurlements de sa gauche et ceux de nos syndicats n'étaient pas encore audibles à l'heure de diffusion de ces propos. La sidération était-elle encore à l'oeuvre? À moins qu'un message ne leur ait été passé: "Je vais dire des gros mots. Mais c'est du flan, n'en croyez rien!". 

Une heure plus tard, c'était François Fillon, l'ancien premier Ministre de Nicolas Sarkozy, qui bénéficiait de l'amplification médiatique du Club LCI. Il a pu rectifier les vrais bobards et les interprétations tendancieuses concernant "leur" action, expliquer les apparents retournements des suites de la crise interne de l'UMP, conséquence de l'élection contestable de son Président, Jean-François Copé**. François Fillon estime que son ancienne fonction exclut qu'il aille défendre dans la rue ses prises de position sur les oeuvres de la nouvelle majorité. Il veut préparer le programme de reconstructions et de réformes qu'il présentera aux électeurs vaccinés par 5 ans de hollandisme, en 2017. Pour autant, et il a toujours eu cette attitude modérée et responsable, il ne souhaite pas l'échec de l'actuel Président. Mais il doute d'un succès remarquable des moyens mis en oeuvre.

Auparavant, entre 19 heures et 20 heures, l'équipe du Politiquement show, avec comme invité le coriace électron libre de l'UMP, Jacques Myard, avait analysé la situation du gouvernement à la suite de l'affaire Cahuzac, et lancé maintenant dans une contestation large du principe et des décisions de l'arbitrage dont a bénéficié Bernard Tapie, après des années de contentieux avec le CDR du Crédit Lyonnais, mis en faillite par ses gestionnaires étatiques. Avant cette faillite, le Crédit Lyonnais avait abusé de celle de Bernard Tapie. Son principal bien laissé en gage à la banque avait rapporté à celle-ci plus que le montant de son ardoise. Toutes les décisions de justice qui avaient suivi avaient été favorables au plaignant, mais le perdant faisait systématiquement un pourvoi, et "ça" repartait pour un tour se chiffrant en annnées. Christine Lagarde, Ministre des Finances du gouvernement Fillon, avait adopté la procédure courte d'un tribunal d'arbitrage***. Qui rendit justice à l'homme d'affaires, ajoutant même une indemnité pour préjudice moral. Avalée de travers par ses anciens amis devenus ennemis. Revenus au pouvoir, mortifiés par le rétablissement de leur ancien ami, ils ont brusquement décidé de poursuivre l'ancienne Ministre pour action préjudiciable à l'État, et en cas de gain de cause, de faire annuler la décision du tribunal arbitral. La convocation de l'ancienne Ministre, devenue directrice du FMI, devant les magistrats de la Cour de Justice de la République, était l'événement du jour.

Sceptique

*Le "Quotidien du Médecin était revenu, une Nième fois, sur les souffrances des soignants.

**En même temps qu'à propos des nouveaux statuts de l'UMP, qui donnent satisfaction aux deux parties, les adhérents de l'UMP seront consultés sur la nécessité d'une nouvelle élection du président de l'UMP, telle qu'elle a été prévue par l'accord Copé-Fillon, qui a mis fin à la scission de fait du Parti, après la première, victime de sérieuses irrégularités. Dans l'état actuel du mouvement, pacifié par les accords qui ont suivi, il est probable que le renoncement sera préféré.

***Il est plus que probable que le Président Nicolas Sarkozy approuva cette procédure simplifiée. L'intéressé se défend d'avoir rien demandé. Mais les ennemis de nos ennemis sont nos amis, et Nicolas Sarkozy n'avait pas caché sa sympathie pour le "self-made man" infatigable qu'avait été Bernard Tapie. Ils étaient "faits du même bois". 

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