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Sceptique
25 mai 2013

DU BIO À GOGOS*

Le agriculteurs, sont, en majorité, des "taiseux". À moins que, dans la société d'aujourd'hui, ils ne puissent pas "en placer une". 

Par contre, "on" en cause. De moins en moins en bien. Leurs bêtes et leurs machines saccagent le paysage, stérilisent le sol, et polluent les eaux et l'atmosphère. Ils coûtent cher aux états de l'Europe, qui mettent la main à la poche pour financer la PAC*.

Si les états, ceux qui en reçoivent plus que ce qu'ils lui donnent, défendent la PAC, ils sont soupçonnés de retenir les bonnes grâces de cette catégorie de la population, mais aussi d'en avoir une peur honteuse. Car, privés de leurs primes européennes, les agriculteurs ne pourraient plus vivre, en majorité, même en faible nombre, comme ils le sont devenus. Aussi, poussés à bout par des événements conjoncturels ou par des décisions qui les atteignent, ils ont vite fait de lancer sur les routes leurs tracteurs et leurs tombereaux, de déverser leurs récoltes devant les préfectures, de bloquer la circulation de leurs concurrents sur les routes. 

La grande affaire de nos jours, c'est la réponse à la question:"Quelle est la part de l'agriculture ordinaire dans l'abondance de l'offre, dans la satisfaction des besoins des autres habitants, dans l'amélioration de la qualité de vie, dans sa prolongation bien au delà des moyennes observées il y a cinquante ans?"

À la première partie de la question, la réponse ne peut être que oui. L'abondance de l'offre a un rapport avec la multiplication des rendements, par cinq, en moyenne, depuis l'après-guerre 1939/1945. La mécanisation et l'usage des intrants, engrais et pesticides, sont à l'origine de cette envolée des rendements. L'exode rural, au détriment des moins bonnes terres, des territoires les moins avantagés par le climat ou la nature des sols, a diminué de manière d'abord très inégalitaire, la population adonnée à l'agriculture. Partout, même dans les régions les plus favorables, il y a eu un regroupement des terres et une diminution du nombre des hommes les prenant en charge.

Par contre, la réponse aux items suivants est souvent "non", sans qu'il soit nécessaire de le prouver. D'abord, tout ce qui écourte la vie d'un individu, hors accident, est, "a priori", imputable à ce qu'il a consommé pendant sa trop courte existence, ou à ce qui s'est faufilé dans son corps, porté par l'eau du robinet, contaminée par les résidus des intrants agricoles. Le coup de grâce lui est donné par l'air qu'il respire, porteur des poussières produites par les activités humaines, et des résidus des carburants des innombrables véhicules automobiles, qui ont remplacé les charettes et les charriots d'entan. La diminution de la mortalité infantile, l'allongement de l'espérance de vie, ne seraient dus qu'aux artifices d'une médecine mercantile, à la recherche d'inventions juteuses, et absolument pas à l'amélioration globale des conditions de vie.

D'où l'invention d'une agriculture pure et sans tache, la culture "bio". Une agriculture qui s'interdit tout artifice pour améliorer ses rendements, en "amont", par les engrais industriels et les traitements préventifs, en "aval", par l'abstention des traitements curatifs inventés par les ingénieurs chimistes. Seuls, et par nécessité absolue, les traitement empiriques à base de substances encore simples, comme le sulfate de cuivre, sont tolérés, dans la douleur.

Le problème majeur de cette agriculture, pas seulement saine, mais en plus, sainte, c'est son prix de revient, et son rendement inférieur de 30% de celui de la culture dopée. Pour autant, elle s'affirme capable, une fois généralisée, de gré, ou de force, de nourrir la population mondiale, pas plus mal, ou mieux, que ne le fait notre agriculture moderne actuelle.

La montée en charge de l'agriculture "bio" prévue par les accords de Grenelle, avait comme premier objectif d'atteindre 20% de notre production totale.

Une escapade sur le site "agriculture&environnement" m'a permis de prendre des nouvelles de ce secteur si politiquement correct. Et bien, ce n'est pas la joie, pour commencer: les superficies en agrculture "bio" ont ralenti leur croissance, leur production globale, leur chiffre d'affaires, ont subi la même inflexion.

Que se passe-t-il? L'engouement pourrait bien avoir été refroidi par une grave toxi-infection par des graines germées "miraculeuses", et par des troubles neurologiques provoqués par un alcaloïde d'un datura sauvage, infestant des cultures de blé noir, matière première de crêpes dont la couleur fait plus "nature" que celles de froment.

En plus de ces trahisons de la bonne nature, la filière a été victime, comme toutes les autres, de fraudes avérées. Portant sur les oeufs "bio". Pour baptiser "bio" un produit, nul besoin d'une catéchèse. Un tampon suffit.

Alors, si même avec le "bio", on ne peut plus avoir confiance!

Sceptique

*La mise au pluriel de "GOGOS" est tout à fait intentionnelle!

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Commentaires
C
Pardon, Bob le Silencieux - le Taciturne, c'est Guillaume : http://www.evene.fr/celebre/biographie/guillaume-le-taciturne-360.php<br /> <br /> celui qu'on a connu ici...
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C
J'en reste à penser que http://www.agriculture-environnement.fr/ reste une belle référence. Comme je l'ai vu en googlant sur ce site "Mais qui donc paye ce bonhomme ?" (ce n'est pas verbatim, mais presque). Heureusement aussi que Bob le Taciturne ait quelques idées sur le sujet qu'il semble connaître bien mieux que moi...
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E
Excellent article
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S
Merci pour ces lectures conseillées. L'affaire m'apparait encore plus compliquée que je le pensais. Ce qu'il me semble, c'est que l'agriculture passe du contrôle, légitime dans une société, à une stricte tutelle, qui postule l'incompétence ou la malhonnêteté de ses acteurs.<br /> <br /> Mais il ne s'agit peut-être que d'une évolution spécifiquement "hexagonale", visant tous les secteurs d'activité. Encore cette histoire de "normes"!
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O
Merci Monsieur Sceptique pour cet excellent article ainsi qu'à Bob pour ses commentaires avisés, qui permettent de relativiser les prétendues vertus du bio. Pour qu'une culture soit durable, il faut qu'elle soit rentable... <br /> <br /> Ce matin, un arboriculteur me confiait que la culture biologique des pommiers ne pouvait tenir que grâce à l’utilisation interdite de l'huile de neem (procurée en toute illégalité) et à la bouillie sulfocalcique. Cette protection phytosanitaire était indispensable pour espérer pouvoir récolter des fruits...<br /> <br /> <br /> <br /> Autres liens :<br /> <br /> <br /> <br /> Trier le bon grain de l'ivraie<br /> <br /> http://0z.fr/MRFhm<br /> <br /> <br /> <br /> L'agriculture biologique, fausse piste politique et supercherie marketing <br /> <br /> http://0z.fr/w9a0y
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Sceptique
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