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Sceptique
11 juin 2013

L'ÉNERGIE VUE PAR LE PETIT BOUT. UNE MESSE VILLAGEOISE.

Je représentais mon village, hier, à la réunion du Syndicat intercommunal de l'énergie, une des feuilles de la structuration de la vie politique locale et  française. Elle a, elle avait, pour être précis, la fonction d'assister les communes dans les domaines de la distribution de l'énergie (réduite à l'électricité dans la plupart des zones rurales) et de son utilisation collective (éclairage public).

Je dis "avait", car il s'est formé, au dessus de ces feuilles couvrant les territoires de communes regroupées en communautés (de communes), une autre feuille, recouvrant tout le département: la Fédération Départementale de l'Énergie. Qui a maintenant la haute main sur les finances et les normes techniques de l'équipement et des réseaux communaux de distribution. Les syndicats ne sont plus que des transmetteurs de dossiers.

Alors, quand même, l'État semblerait finalement décidé à supprimer une feuille, et son coût, celle des Syndicats intercommunaux de l'Énergie. 

Si je pars de cet événement très mince, qui, même répété sur tout le territoire français, n'allègera pas beaucoup la dette publique, c'est parce qu'en fin de messe, nous avons eu droit à la lecture de l'Évangile selon Hollande. Dont la rédaction a été pluripartite, un contrat de gouvernement.

Sa motivation est la menace de la Déesse Nature d'un réchauffement implacable, sous l'effet des gaz à effet de serre que nous produisons, combinée à celle du Démon nucléaire, qui vient de dire aux japonais ce qu'il pensait des humains.

Le contrat politique signé sous cette double menace comporte logiquement un coup de frein à nos besoins d'énergie, un autre modèle de croissance....négative, et une révision drastique de nos procédés de production: les plus "renouvelables" possibles.

C'est alors que la méditation à voix haute des orateurs, le président du Syndicat, le représentant de la Fédération, a "lâché", en direction de l'auditoire, tous les obstacles accumulés en amont, et tous les inconvénients, quantitatifs, de la grande oeuvre fixée comme cap. 

Ègrenant les diverses sources de production, par ordre de prix de revient (à faire payer, idéalement, par le consommateur), les sources substituables au nucléaire sont affectées des facteurs 2, 3, 4, jusqu'à 7 pour la plus chère, la photo-voltaïque. Les + 15% qui ont fait hurler le Président de la République donnent une idée de l'accueil que feront les électeurs à ces futurs tarifs d'une électricité vraiment "écologique". Ces deux messieurs raisonnables et pragmatiques étaient saisis par le doute. Un pouvoir politique sans tentation totalitaire ne pourrait jamais faire passer des tarifs doubles ou triples des actuels.

Une idée intéressante fut avancée: constatant que la distribution organisée à l'échelle nationale, toutes les sources étant interconnectées, était inadaptée à la puissance des sources d'énergie renouvelable, des solutions d'autonomie, à l'échelle d'un village, comme une ou deux éoliennes, n'alimentant que la commune propriétaire, s'imposeraient peut-être. Ce serait une révolution culturelle. Les habitants pourraient aussi s'habituer à des coupures, compensées par des batteries chargées pendant les mises sous tension du réseau local. Tant il est évident que le peuple de demain ne se déshabituera pas de l'électricité....s'il n'y a pas de soviets pour l'y contraindre.

Pour le moment, il ne s'agit que de fantasmes. Les interrupteurs sont toujours fonctionnels, libérant, ou ne libérant pas, la fée Electricité.

Sceptique

*Je ne mentionne que pour faire sourire, encore franchement, la méthode imaginée par Jean-Pierre Mocky, dans son film "Les Gaspards", une "centrale" formée de vélos fixés, dont les dynamos sont activées par des reclus volontaires ou "de service", pour satisfaire les besoins minimaux d'éclairage. 

 

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Commentaires
S
L'énergie renouvelable sera peut-être rentable si elle devient la fourniture de base locale, le réseau et la production nationale étant toujours prêts à se substituer aux défaillances "naturelles "(nuit, calme plat) ou accidentelles, par défaut, ou par excès. Pour le moment, le nucléaire est la source la plus indépenante et "sans effet de serre".
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H
Coût de l'électricité EPR (fin 2016) : 107 €/MWh<br /> <br /> EPR de série !! 81 €/MWh, mais ce serait plutôt 110 à 120 €/MWh chez les anglais<br /> <br /> <br /> <br /> Coût de l'éolien terrestre : de 67 à 86 €/MWh sur 15 ans ou de 63 à 77 €/MWh sur 20 ans<br /> <br /> <br /> <br /> Coût du photovoltaïque : de 82 à 316 €/MWh sur 20 ans, en moyenne 117 €/MWh selon la puissance installée dans chaque catégorie. Presque gratuit les 10 années suivantes.<br /> <br /> <br /> <br /> http://energeia.voila.net/electri/cout_electri.htm <br /> <br /> <br /> <br /> Dans dix ans, le photovoltaïque moins cher que le nucléaire ancien. Faites le pari avec vos amis.<br /> <br /> <br /> <br /> En Allemagne, coût du photovoltaïque de 104 à 151 €/MWh en juillet 2013. Et 1% à 2% de moins chaque mois (pour du neuf).
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M
Vous serez peut-être rassuré: sera-t-il possible à François Hollande, de fermer Fessenheim, pour commencer, après avoir volé au secours du nucléaire japonais. Eux, savent que le maintien de leur puissance économique passe par la remise en route de toutes les centrales en état de fonctionner. L'expertise d'Areva s'y appliquera, ça fera des emplois sauvés en France. Le contrat imposé par EELV se fera chiffon de papier. Le chantage ne paye pas toujours.<br /> <br /> Quant à nous, le maintien de notre capacité nucléaire nous permettra de maintenir des tarifs corrects pour notre électricité.
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Sceptique
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