L'ÉNERGIE VUE PAR LE PETIT BOUT. UNE MESSE VILLAGEOISE.
Je représentais mon village, hier, à la réunion du Syndicat intercommunal de l'énergie, une des feuilles de la structuration de la vie politique locale et française. Elle a, elle avait, pour être précis, la fonction d'assister les communes dans les domaines de la distribution de l'énergie (réduite à l'électricité dans la plupart des zones rurales) et de son utilisation collective (éclairage public).
Je dis "avait", car il s'est formé, au dessus de ces feuilles couvrant les territoires de communes regroupées en communautés (de communes), une autre feuille, recouvrant tout le département: la Fédération Départementale de l'Énergie. Qui a maintenant la haute main sur les finances et les normes techniques de l'équipement et des réseaux communaux de distribution. Les syndicats ne sont plus que des transmetteurs de dossiers.
Alors, quand même, l'État semblerait finalement décidé à supprimer une feuille, et son coût, celle des Syndicats intercommunaux de l'Énergie.
Si je pars de cet événement très mince, qui, même répété sur tout le territoire français, n'allègera pas beaucoup la dette publique, c'est parce qu'en fin de messe, nous avons eu droit à la lecture de l'Évangile selon Hollande. Dont la rédaction a été pluripartite, un contrat de gouvernement.
Sa motivation est la menace de la Déesse Nature d'un réchauffement implacable, sous l'effet des gaz à effet de serre que nous produisons, combinée à celle du Démon nucléaire, qui vient de dire aux japonais ce qu'il pensait des humains.
Le contrat politique signé sous cette double menace comporte logiquement un coup de frein à nos besoins d'énergie, un autre modèle de croissance....négative, et une révision drastique de nos procédés de production: les plus "renouvelables" possibles.
C'est alors que la méditation à voix haute des orateurs, le président du Syndicat, le représentant de la Fédération, a "lâché", en direction de l'auditoire, tous les obstacles accumulés en amont, et tous les inconvénients, quantitatifs, de la grande oeuvre fixée comme cap.
Ègrenant les diverses sources de production, par ordre de prix de revient (à faire payer, idéalement, par le consommateur), les sources substituables au nucléaire sont affectées des facteurs 2, 3, 4, jusqu'à 7 pour la plus chère, la photo-voltaïque. Les + 15% qui ont fait hurler le Président de la République donnent une idée de l'accueil que feront les électeurs à ces futurs tarifs d'une électricité vraiment "écologique". Ces deux messieurs raisonnables et pragmatiques étaient saisis par le doute. Un pouvoir politique sans tentation totalitaire ne pourrait jamais faire passer des tarifs doubles ou triples des actuels.
Une idée intéressante fut avancée: constatant que la distribution organisée à l'échelle nationale, toutes les sources étant interconnectées, était inadaptée à la puissance des sources d'énergie renouvelable, des solutions d'autonomie, à l'échelle d'un village, comme une ou deux éoliennes, n'alimentant que la commune propriétaire, s'imposeraient peut-être. Ce serait une révolution culturelle. Les habitants pourraient aussi s'habituer à des coupures, compensées par des batteries chargées pendant les mises sous tension du réseau local. Tant il est évident que le peuple de demain ne se déshabituera pas de l'électricité....s'il n'y a pas de soviets pour l'y contraindre.
Pour le moment, il ne s'agit que de fantasmes. Les interrupteurs sont toujours fonctionnels, libérant, ou ne libérant pas, la fée Electricité.
Sceptique
*Je ne mentionne que pour faire sourire, encore franchement, la méthode imaginée par Jean-Pierre Mocky, dans son film "Les Gaspards", une "centrale" formée de vélos fixés, dont les dynamos sont activées par des reclus volontaires ou "de service", pour satisfaire les besoins minimaux d'éclairage.