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Sceptique
15 juin 2013

LES DISCOURS DU DOCTEUR HOLLANDE, LES SILENCES DU COLONEL HOLLANDE.

Quelques jours après la réunion dont j'ai rapporté l'essentiel dans mon dernier billet, j'ai replongé dans l'affaire en participant à l'assemblée générale de la Coopérative rurale*, qui a, bien avant la nationalisation de 1945, équipé les zones rurales de mon département. Organisme associatif, sans but lucratif, elle a échappé à la nationalisation, et a conservé la responsabilité de distribuer un courant qu'elle ne produit pas elle même.

En guise de conclusion, les électriciens qualifiés qui gèrent ce service au profit des populations rurales, peu nombreuses, mais dispersées, ont exprimé la douleur que leur causent la surdité et la cécité de ceux qui exécutent la politique de l'énergie à l'échelle nationale, élaborée dans les cénacles des partis politiques, d'abord, et adaptés vaille que vaille par les ministères, "cornaqués" par le clergé de la nouvelle religion**. 

S'il y a eu décentralisation administrative et politique, ce qui n'a pas été sans inconvénient sur le coût de cette nouvelle administration, il y a, par contre peu visible, une centralisation idéologique. Chaque Ministre décide, selon les convictions qui l'animent, ce qui est bon, et ce qui est mauvais, pour les citoyens, dans le domaine qui est le sien. Au moins pour ses débuts (un an, ça passe vite), la nouvelle majorité affiche une complaisance manifeste pour le droit de propriété sur leur champ d'action, exercé par les ministres. Ça commence à changer, mais comme pour la pêche au gros, il ne faut pas tirer trop brutalement sur la ligne. Les espadons et autres marlins ne se sont encore aperçus de rien, et auront des forces pour faire de la résistance.

L'obsession du collectif a guidé les premiers pas de la nouvelle majorité et de son chef, François Hollande, élu dans les règles de la Vème République, mais qui semble avoir cru pendant quelques longs mois qu'il pouvait reproduire à l'échelle nationale ce qui était considéré comme bon par le Parti Socialiste, mais aussi, sous d'autres formes, par le parti EELV. Or ce dernier parti a des convictions beaucoup plus fortes, sans concessions, que le Parti Socialiste, majoritaire en voix et en sièges, mais pas en idées. 

Le P.S., pour résumer, travaille pour ses électeurs, ce qui est normal, mais dans le court terme. Or, l'équation est simple: il suffit qu'un facteur soit réduit à zéro pour que le résultat le devienne aussi. Impossible de réduire à la misère une quelconque catégorie de mal-pensants, sans ruiner l'ensemble, bien-pensants compris.

Pour le parti EELV, les convictions sont beaucoup plus claires: le modèle de développement et de prospérité qui nous porte depuis deux siècles est une impasse, et doit être abandonné, sans état d'âme. Rien n'y est bon, tout est à jeter. Que le futur, à leurs yeux, soit une frugalité nécessaire pour tous, n'est pas le problème. C'est sa solution. Que les ouvriers fabriquant des gadgets inutiles soient jetés à la rue fait partie des solutions. Ce qui les ferait soupirer, c'est qu'ils puissent rester à leur poste, et qu'il continuent à pourrir les esprits des consommateurs. Que le reste du monde persiste dans l'erreur ne les trouble pas. Le monde se trompe, point barre. La France doit être la fille ainée de la nouvelle Église. En y parvenant, les français restaureraient leur réputation d'être le peuple le plus intelligent de la terre.

Le dilemme du Président de la République, on le sent, c'est d'avoir à choisir entre le repli austère dans le désert, qui le deviendrait ,non pas par la sécheresse qui ne se commande pas, mais par le choix d'une baisse des rendements, et d'une autarcie totale des territoires, ou de reprendre la course avec les autres peuples, et rester, si possible, dans le peloton de tête.

D'un côté comme de l'autre, il y a la nécessité impérieuse de revenir sur sa parole, sur ses promesses, également partagées entre "bonne chère" et "sobriété".

Sceptique

*Toutes les communes détiennent quelques parts sociales.

**Quelques principes de la religion fondatrice, le marxisme-léninisme, doivent aussi être sauvegardés, par respect.

Note additionnelle: Je semble tenir pour rien l'opposition déclarée à ce gouvernement, répartie entre la droite, l'extrême-droite, et l'extrême-gauche. C'est mon constat, qui me laisse serein. Le bruit qu'elles font ne trouble pas le jeu de ceux qui se partagent le pouvoir, qui constituent la majorité disponible à la prise de décision. Le seul élément décisif est la fêlure originaire entre les partenaires de la coalition. L'avantage institutionnel du Président de la République oriente le pronostic, mais ne fixe pas le moment.

 

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