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Sceptique
20 juillet 2013

LA PRÉSIDENCE DE FRANÇOIS HOLLANDE ET L'ORDRE PUBLIC.

François Hollande est comme tout le monde: il a un bras droit, et un bras gauche. Mais pour l'assister dans sa politique, aussi. Dans le domaine délicat de l'ordre public et de la sécurité, son bras droit est Manuel Valls, le Ministre de l'Intérieur, tandis que son bras gauche, vraiment à gauche, est la Garde des Sceaux, Christiane Taubira. 

Quand Valls promet la sévérité aux fauteurs de troubles, à ceux qui font le tri entre les lois de la République, Madame Taubira laisse entendre que seule la liberté (de tout faire) amende l'homme, et elle a sous le coude un projet de loi permettant d'exécuter, non les criminels, mais les dispositions sévères prises sous la présidence de Nicolas Sarkozy, faisant de la récidive un facteur multiplicateur des peines encourues.

Ce projet de la Ministre de la justice est vécu comme très grave par les parents des victimes de meurtres, commis avant l'arrivée au pouvoir de la gauche. Ces meurtres avaient été pour l'essentiel commis sur des enfants, des jeunes filles, ou des femmes, victimes de "mauvaises rencontres" avec des grands pervers, récidivistes pour la plupart. L'émotion soulevée par ces crimes, le constat qu'ils auraient pu être évités par une surveillance efficace, ou une prolongation de peine spécifique à la nature sexuelle du passage à l'acte, avait amené le président Sarkozy à faire élaborer le cadre judiciaire adapté. Une grande partie de ces dispositions a déjà été au moins neutralisée.

Car sur ce problème de la criminalité, le clivage gauche-droite est encore puissant et actif. La droite se maintient dans la ligne du mythe fondateur de notre civilisation: le crime peut être le choix de l'homme. Il dispose du libre-arbitre entre le bien et le mal.

La gauche postule que le choix du mal est imposé à l'homme par les circonstances, par les nécessités de sa survie. On ne peut nier l'existence de ces circonstances. Mais notre société n'est plus celle d'il y a deux ou trois siècles. Il est difficile de prouver qu'il n'y avait pas d'autre choix que la délinquance pour s'en sortir. Or elle est encore souvent choisie en première intention. Elle présente des commodités et des avantages. Quant à la prise de risque, la jouissance qui la soutient est un fait.

Si, au bout du compte, notre société jouit de plus de sécurité, malgré les apparences, qu'au "bon-vieux-temps", la médiatisation moderne, qui annonce et décrit avec force détails les crimes commis, en "temps réel", à une pincée d'heures près, entretient la représentation de victime possible. Pourquoi ça n'arriverait pas à moi, plutôt qu'à ces autres? C'est pour cette raison que le fait-divers est entré en politique. Il est très risqué de l'ignorer, sous prétexte d'incongruité.

Avantage ou inconvénient, on ne peut trop compter sur l'arbitrage des parlementaires dans ces domaines sensibles de la sécurité. Une majorité, sous la cinquième République, c'est fait pour soutenir le programme présidentiel et son expression gouvernementale. 

Le seul arbitrage possible sera celui du Président de la République en personne. Il a déjà, réagissant à des faits divers sérieux, mis ses pas dans ceux de son prédécesseur. Il en a un autre, plus lointain, dont il a vécu de près les malheurs, dus à un excès de candeur. Il a le pouvoir de contenir le zèle de sa garde des sceaux. Elle concocte une recette présidentielle avec les ingrédients disponibles. Mais le chef cuisinier, c'est LUI. Qui perdra ses étoiles au Michelin de la politique.

Sceptique

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Commentaires
S
Merci . C'est gentil votre réponse , et juste je pense . <br /> <br /> Je vais donc mettre votre conseil en pratique ......
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S
A la lécture du dernier "com" de Gusnave Pignouflard sur le blog imposteurs , le créationniste en quéstion semble atteint d'une sévére paranoïa à tendance conspirationnite aigue ..... Peut-être avons nous affaire à un sujet dangereux au délire mystique dévastateur sur les neurones transformés en bouillon de choux fleur ..... Et Là c'est grave ! ........ Mais heureusement c'est rigolot .....
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S
Oui , internet a bousculé la hiérarchie des "sachants" puisque chacun a pu s'auto proclamer "Grand Sachem sachant savoir"et en conséquence le nombre des idiots postulant au rôle de "Sachem"a permis à des "Sachems idiots" de réussir en se créant une coure d'admirateurs encore plus idiots ...... Mais il me semble que Moliére dénonçait déjà le "Trissotisme" et la fatuité , donc là rien de nouveau non plus .....<br /> <br /> Bon , en ce qui me concerne je ne suis pas spécialement intelligente mais je m'en rend compte et cela me protége un peu , non pas de la disorthographie mais de devenir adépte des gourous créationnistes par exemple qui eux sont des imbéciles inconscients de leur bétise , et c'est ça qui les rend vraiment "cons et très dangereux finalement ....... Et , d'autant plus dangereux qu'ils n'ont pas pour exigence de réspécter les régles de la pensée scientifiques et qu'ils s'en affranchissent sans aucun scrupule et masquent leur "creusitude" scientiste en dénonçant la "science officielle" , ce qui ne veut rien dire ..... Là où c'est grave c'est lorsque des scientifiques authentiques se laissent piéger par de tels charlatans ......... <br /> <br /> Bon , veuillez m'excuser de prendre autant de place sur votre blog . ça m'intéresse ce sujet
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S
Est-ce un effet de la crise, ou celui, inattendu, de la liberté de tout dire sur le net, de proposer sa vision des choses, sa théorie politique, ou économique sur sa société, ou sur un champ plus vaste? Il y a deux ou trois ans, un article, "internet rend-il idiot?" a fait sensation. C'était,à mon avis, un réflexe conservateur, d'un ordre en péril. Internet est un miroir, dans lequel on peut offrir son image, se contempler soi-même, s'y valoriser, se préférer. Rien qui soit mauvais pour un sujet "lambda", au contraire. À choisir entre s'aimer ou se détester, il n'y a pas photo: il est préférable de s'aimer, ce qui pousse à être coquet!
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S
Oui , bien sûr , je comprends votre point de vue . Je pense qu'en période de crise (comme on dit) les gens ont tendance à se replier sur eux même et dans des communautés pour se rassurer .... Et , effectivement cela contribue à diviser la société , à dresser des groupes plus ou moins sectaires et réactionnaires (au sens premier du mot) les uns contre les autres ..... Et cela pèse sur la politique très probablement ..... Ce phénomène me semble être mondiale . "ON" veut se raccrocher à des "vérités" théologiques , "ON" veut croire en tel ou tel sauveur magique et la pensée magique reprend de la vigueur ...... Il me semble que cela est un phénomène cyclique dans les sociétés .....C'est sans doute très interessant et important d'y réfléchir et de l'analyser .....
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Sceptique
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