"RÉFORME PÉNITENTIAIRE": LA" GAUCHE" ET SA LOGIQUE .
Un délire est un raisonnement faux à partir de bases vraies, ou un raisonnement juste à partir de bases fausses. Ce qui l'oppose à la Raison, ou à la vérité*, c'est l'affectivité qui conduit au choix le plus sympathique. Tout préjugé crée une logique spécifique qui contraint à des conclusions en accord avec le préjugé. Les préjugés sont plus rassembleurs que les vérités. Surtout celles qui ne sont pas bonnes à dire.
Il y a donc une logique dans les réformes préparées par la Garde des Sceaux, Madame Taubira, avec le soutien du Président de la République, et les mesures qui collent le mieux à la logique préalable sont mises en exergue, tant par le "donneur d'ordre" que par l'opposition.
Or, si on lit de près l'éditorial, dédié, du "Monde" daté du 3 Septembre 2013, on s'aperçoit que la fameuse "probation" est bien garnie de "capteurs" alertant de ses dérives. La fonction sécuritaire de la justice est rappelée fermement. Comme depuis toujours, le Parquet aura un droit de regard sur ce que les juges décideront.
Lisant entre les lignes du dit éditorial, il me semble que le vrai pouvoir actuel se méfie de son angélisme atavique, et ne s'y est pas trop laissé aller.
D'autres lignes laissent apparaitre les préférences de son rédacteur, en faveur des intentions originaires de Christiane Taubira. Il, ou elle, emploie le terme de "résilience" pour désigner les bienfaits que le condamné retirerait pour lui même de cette pseudo-peine. Or ce mot, mis en valeur par le psychiatre Boris Cyrulnik, qui sait de quoi il parle, concerne la résistance morale qui permet à un sujet "normal"de vivre des épreuves des plus atroces, et d'y survivre avec une volonté et une dignité intactes. Je ne pense pas que cette situation soit comparable à un "chemin de Damas"**, faisant d'un délinquant "enraciné", un lauréat du "paradis sans confession".
Cette question de la récidive, vue comme un enracinement de la préférence pour le mal, depuis....la nuit des temps, ou comme la persistance de la malchance, pour quelques penseurs "modernes", s'est exacerbée avec le clivage politique droite-gauche de notre société, plus radical depuis la constitution de la Vème République. Il faut bien que la majorité ait de quoi exciter l'opposition. Que celle-ci ait du "grain à moudre"!
Le souvenir que j'ai de la période qui a précédé, celle de l'après-guerre, et de ses "trente glorieuses", est celui d'une sécurité à peine troublée par des actes de banditisme de "haut-vol". Le cinéma, dont je soutiens qu'il est "suiviste", nous régalait, à l'époque, de films, dont les vedettes étaient des gangsters préparant, en prison même, les coups fumants qu'ils réaliseraient pendant leur période de liberté. La délinquance, vue comme une carrière à temps complet, ne suscitait aucune désapprobation philosophique. Les bandits les plus galonnés essayaient de se faire une retraite tranquille, dont ils se faisaient arracher par des vieux amis en difficulté. Ils savaient encore, heureusement pour eux, se servir d'un "flingue".
Notre gauche est la seule à faire de cette question une bannière. La gauche des autres pays, comparables au nôtre, n'est jamais tombée dans ce travers. Elle croit, comme tout le monde, que "qui vole un oeuf, vole un boeuf". Les policiers français savent que la délinquance routière fait partie des petits plaisirs de la grande. C'est pourquoi ils vous "embêtent" tant quand vous faites prendre. En Suède, les mêmes savent que les voyous ne crachent pas sur les aides sociales. C'est toujours ça de pris. Très légalement, leur Sécurité Sociale signale à la police ceux qui semblent abuser d'elle.
Serait-ce imaginable, en France? Il y aurait, pourtant, probablement des surprises!
Sceptique
*J'écris vérité avec un "v", car elle n'existe pas.
**La coïncidence avec l'actualité est fortuite.
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