Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
26 septembre 2013

TOURISME EN ARCTIQUE.

Le monde (le "Monde", aussi), s'est ébaudi, récemment, de ce qu'un "promène-couillons", comme on les appelle à Marseille, ait emmené quelques centaines de touristes dans le Passage du Nord-Ouest, un bras de mer qui se faufile entre les terres du Nord-Canada, du Nord du Groënland jusqu'à l'Alaska. 

Ce bras de mer n'est navigable que pendant les semaines de l'été, jusqu'ici, jamais complètement, et, surtout, jamais en parfaite sécurité. Mais le dogme du réchauffement climatique autorise à prédire qu'il le sera un jour, complètement et sans danger, pendant la même période.

Comme le passage du Nord-Est, qui longe la côte nord de le Sibérie, de la Mer Blanche au détroit de Behring, et permet une saison de navigation commerciale rentable. Sous la surveillance stricte des brise-glaces russes, précise-t-on.

La curiosité de hommes pour les régions polaires s'est excitée dès qu'ils ont acquis la conviction de la rotondité de la terre, autorisant à réviser les distances en fonction des latitudes. Ils savaient que le froid et les glaces constituaient un obstacle infranchissable et mortel, dont on pouvait s'approcher en été, mais qu'il ne fallait pas s'y laisser surprendre à la fin de cette saison.

L'optimum médiéval, dont l'histoire de la viticulture a gardé des souvenirs, avait permis aux vikings scandinaves d'aller coloniser, non seulement l'Islande, mais aussi le sud du Groënland. Le petit âge glaciaire des années 1500 et suivantes anéantit jusqu'au souvenir, ces implantations européennes. Et les premières expéditions dans la foulée de la découverte des continents américains furent meurtrières à calmer tous les enthousiasmes. 

Mais rien ne vient à bout de la curiosité et de la forfanterie de l'homme. Ses progrès techniques, sa capacité à préparer avec minutie ses expéditions, ne tardèrent pas à le relancer "à l'assaut des pôles"*. Au prix de souffrances et de morts, des hommes purent planter le drapeau de leur nation là où leurs instruments désignaient l'emplacement du pôle . L'américain Peary au Nord, en 1909, un rival, Cook, peut être, aussi, un an plus tôt. Le norvégien Amundsen au Sud, en Février 1912, précédant d'un mois l'anglais Scott, qui mourra sur le chemin de retour.

Tous les progrès techniques, le dirigeable, l'avion, servirent tour à tour à des explorateurs pour survoler le pôle Nord. Plus tard, d'autres expéditions établirent des campements sur la banquise de telle manière que sa dérive continue les amène au pôle, situé sous quelques kilomètres d'eau. La mise au point du sous-marin à l'énergie nucléaire permit aux américains, en premier, d'y passer, sous la glace. 

Après l'ivresse de la découverte, la gueule de bois! Entre notre boulimie d'énergie pour notre industrie, notre confort, et nos plaisirs, le climat se serait déréglé, se réchauffant à une allure inquiétante, invitant les hommes, toute l'humanité, à réduire sa production et sa consommation, en excluant, en premier lieu, les énergies produisant du CO2. Ça fait beaucoup, et du plus quotidien. Notre respiration en fait partie, mais ça, quand même, nous est encore autorisé. Ce n'est peut-être qu'un sursis.

Il n'est pas encore à la portée de nos anges gardiens d'empêcher les hommes des pays frais ou même tempérés d'aller chercher loin le soleil et la chaleur. Par contre, le tourisme polaire, même s'il est de plus en plus couru, malgré son prix, n'a pas encore de poids politique**.

La virée d'un bateau de croisière dans le passage du Nord-Ouest est un avertissement. Il ne l'a pas franchi en totalité, pour ne pas prendre trop de risques. Mais l'exemple est mauvais. Si "on" en parle, c'est avec réprobation et inquiétude. Ne pas désespérer les ours blancs, ne pas salir ce qu'il reste de neige à la sortie de l'hiver.

Nul doute que les "chercheurs" en quête des traces de nos crimes dans les glaces polaires vont travailler au corps les responsables politiques ayant autorité pour prendre les mesures de restriction nécessaires.

Les temps ont changé. Il est recommandé d'interdire.

Sceptique

*Ouvrage de Roger Vercel, paru dans les années 1930.

**Le paiement du tribut aux Verts, toujours prêts à se fâcher et à excommunier, a jeté son poids politique, sous forme de promesses de réduction drastique de nos consommations d'énergie, pour l'habitat, le transport, les travaux agricoles. Tout ce que les citadins, majoritaires, ne voient pas. Pour les loisirs, c'est plus délicat, "on" préfère ne pas trop en parler. Encore quelques transhumances vacancières permises: botus et mouche cousue***.

***Le chômage, mon bon monsieur.

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Ce ne sont pas les mêmes qui portent à la fois la diminution et le désir de trouver une nouvelle ressource. <br /> <br /> Chacun est libre de penser qu'il faudrait réduire notre production de CO2, mais qu'il faut qu'il fasse le plein d'essence de sa voiture pour partir en vacances. Pour satisfaire ce désir, ou cette nécessité, il attend des pétroliers qu'ils lui procurent ce produit....essentiel! <br /> <br /> La situation actuelle, et sans doute future, c'est qu'il faudra résoudre l'incompatibilité entre la régression prônée par l'écologie, et le plein emploi dont nous avons la nostalgie justifiée.
Répondre
M
On veut nous obliger à limiter notre production de CO2, mais en même temps, on veut percer la calotte glaciaire pour y exploiter le pétrole!
Répondre
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité