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Sceptique
13 octobre 2013

TOUT VA TRÈS BIEN, MONSIEUR XAVIER BERTRAND, TOUT VA TRÈS BIEN, TOUT VA TRÈS BIEN!

Xavier Bertrand, Député-Maire de Saint-Quentin, ancien Ministre, était interrogé, ce matin, sur I-Télé, par le trio de journalistes politiques, Jean-Pierre Elkkabach, Michaël Darmon, d'I-Télé, et Arnaud Leparmentier, du "Monde". Avec le renfort d'une journaliste  du "Monde" dont je n'ai pas retenu le nom (qu'elle veuille bien m'en excuser).

Leur premier angle d'attaque a été la dimension "provinciale", le niveau de célébrité nationale de l'audacieux, "qui n'aurait que 18% de pronostics d'avenir" chez les citoyens-parieurs. "Quel culot ! Comment osez-vous?" répétaient tour à tour les interviewers. 

Xavier Bertrand assume d'être un provincial, un picard, de la catégorie des "faiseux"*, qu'il revendique. Il ne fait pas partie de l'aristocratie politique, formée dans les grandes écoles, mais s'appuie sur son parcours local, méthodiquement construit. Pour autant, sa dimension nationale, acquise pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, comme Secrétaire Général de l'UMP, et comme Ministre, du Travail, puis de la Santé et des Affaires Sociales, est loin d'ête négligeable, en termes d'expérience et de reconnaissance de compétence. 

En tout cas, face aux assauts des quatre journalistes, il a montré une résistance qui est le "minimum" vital d'un homme politique. "Bon pour le service", la porte d'entrée dans la bataille.

Le contenu de son ambition? Reprendre les réformes qui n'ont pas été faites pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, réparer les dégâts de la gestion désastreuse de François Hollande et de sa majorité. Pour sortir du piège de la campagne présidentielle permanente, il préconise un mandat présidentiel unique de sept ans, et un référendum en début de mandat, exposant  dans ses détails le programme présidentiel.

Dernière phase de l'attaque "ad hominem", la mise sous son nez des réticences probables de l'ancien président. Xavier Bertrand semble en admettre l'existence, mais il ne croit pas à un retour de Nicolas Sarkozy, Il s'en remettra aux primaires prévues dans les nouveaux statuts de l'UMP. Il s'est, par ailleurs, refusé à parler de ses rivaux, connus ou potentiels. La primaire tranchera.

Un autre angle d'attaque est alors mis sur la table: la vanité à enfoncer une porte ouverte! C'est que tout va mieux, la croissance est de retour, le chômage baisse, les dépenses de l'État vont baisser, promis, juré, le problème des retraites est réglé.

En quelques phrases et chiffres, Xavier Bertrand exécute ces flagorneries. Son point de contre-attaque, c'est l'indécision du responsable de l'exécutif, dans les domaines politiques justement, son refus de trancher dans les conflits, de maintenir l'ordre dans sa majorité. Celui que l'on peut constater est défensif: la majorité se rassemble autour de son chef parce qu'elle est menacée sur les différents fronts qui approchent, les municipales, les européennes. Les votes sanction vont pleuvoir.

C'est le principal argument que le candidat à l'élection présidentielle apporte à sa réforme constitutionnelle. Que celle-ci sélectionne le Président sur le critère du courage, en supprimant la carotte de la réélection**. 

Sur le champ de la vie politique, des succès d'un Front National dragueur, Xavier Bertrand n'est tombé dans aucun piège, n'a rien dit qui puisse être retenu contre lui. Il n'y aura pas de secousse exploitable à la suite de cette parole médiatisée.

Sceptique

*Picard, d'adoption, moi-même, je reconnais l'existence de cette catégorie, nettement minoritaire en comparaison des "taiseux". J'ai eu, aussi, plusieurs occasions de rencontrer Xavier Bertrand, de percevoir ses qualités, de considérer sa candidature comme sérieuse et légitime.

**Le point faible que je vois à ce dispositif constitutionnel est le risque d'une cohabitation aux cinq septièmes du mandat, et l'éventuelle nécessité d'une dissolution, renouvelée par le Président élu suivant. "Nothing perfect!"

 

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