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Sceptique
17 octobre 2013

HAÏR, À PERDRE LA RAISON...

Si ce sentiment était admis dans les statistiques du Gouvernement, il pourrait augmenter son indice d'auto-satisfaction. Au fond, il pourrait y avoir un rôle secret, une fonction d'identification, de réassurance. Tant qu'on hait, on est entre soi.

Mais il vient aussi d'ailleurs, de ce FN, qui monte, qui monte, qui vient d'emporter une élection locale, balayant le Front Républicain tenté contre lui*.

Il y a encore les débris de l'ancienne majorité, qui, comme les morceaux de balai de l'apprenti sorcier, se remettent tous en mouvement, et dénoncent les erreurs et les faiblesses d'un pouvoir toujours hésitant, fragmenté, et pris entre la réalité et ses fantasmes. 

Les malheurs industriels et sociaux continuent, dans les secteurs à faible valeur ajoutée, et exposés à la concurrence mondiale. Leurs personnels, surpris par cet effondrement, après vingt à trente ans de sécurité sans faille, sont au désespoir, aucune solution de remplacement n'ayant été prévue, à niveau égal de compétence. La Bretagne, en particulier, est exposée à un retour à sa pauvreté d'origine, dont elle n'était sortie, il y cinquante ans, que par le rôle de nourrir toute la France, qui lui avait été confié. Mais la France d'aujourd'hui mange différemment, et se fournit au meilleur coût, dans toute l'Europe. La Bretagne est de nouveau lointaine. De plus, toute cette activité agricole a un retentissement sur l'environnement, sur lequel les citadins estivants ont un droit de regard sans indulgence. S'il faut que les bretons soient dans la misère pour que les plages soient propres, il n'y a pas photo.

Le diagnostic de la maladie de notre industrie fait l'unanimité des spécialistes appelés à son chevet: une trop faible rentabilité, une trop faible valeur ajoutée, un coût excessif du travail, auquel on demande une prise en charge de tous les besoins de la société, en plus de ceux de ses acteurs. L'âne est trop chargé, mais c'est toujours bien fait pour lui. Dès qu'une SPA propose de le soulager, haro sur le baudet! Pas de cadeaux aux ânes bâtés!

Après les ânes, ce sont les femmes qui trinquent. Celles de gauche sont "des poules", et un député de l'opposition s'est permis d'accompagner le discours d'une femme de la majorité, par des "cot, cot, cot". Il a fait scandale, y compris dans ses rangs, et il a été mis à l'amende.

Celles de droite sont des "connes" et des "salopes", sans modération. L'une a été insultée par un humoriste engagé, agissant par conviction mais sans mandat. L'autre, jeune et bien tournée, mais du FN, l'a été dans les mêmes termes, par un attaché parlementaire, que son patron, un sénateur du PS, a refusé de réprimander. Quant à la Ministre du Droit des Femmes, elle est restée bouche cousue. Entendu et approuvé.

Dernier "casus belli", une famille Rom venue illégalement du Kosovo il y a cinq ans, ayant épuisé tous les recours aux refus d'un droit de séjour, a été finalement reconduite à la frontière. Pour qu'elle soit au complet, la PAF est allée récupérer la fille ainée, âgée de quatorze ans, en sortie scolaire avec sa classe de collège. Des salves d'injures sont parties des associations de défense des immigrés illégaux en direction de Manuel Valls, Ministre de l'Intérieur, responsable à la source de ces mesures d'expulsion. Qui ne devraient pas exister du tout, selon le coeur de ces militants mondialistes. 

La jeune fille, propulsée dans la célébrité, a donné de sa destination, Mitrovitsa, un "interview" à faire larmoyer. L'Éducation Nationale, dans le délai dont elle a disposé, aurait du faire mieux. Manifestement, la demoiselle a fait de la résistance.

Le dilemme posé à la majorité, c'était le respect de la Loi par tous, ou sa limitation stricte, version "obligations", aux seuls citoyens français. Une bonne partie a aboyé contre Manuel Valls, coqueluche des chauvins, et affiché sa conviction: les vrais étrangers, ce sont les électeurs hostiles ou ingrats.

Sceptique

* À une collègue très alarmée par l'existence même du FN, dans les années 1980, j'ai exposé que la meilleure manière de résoudre le problème serait de revenir au vote nominatif sur registre, tel qu'il avait été pratiqué au cours de la Révolution. À moins de revenir sur le secret du vote, il n'y a que la seule solution d'y voir un indice d'insatisfaction. À prendre en compte, ou non.

 

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