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Sceptique
10 novembre 2013

LES MÉFAITS DE LA FINANCE LABORIEUSE BRETONNE

Le candidat François Hollande imputait les malheurs de la France à "LA FINANCE". Mais dès qu'il a eu le pouvoir, LA FINANCE a pris des formes humaines et porté des noms. 

Ces suppôts de LA FINANCE se sont rebiffés, et ont fait reculer le pouvoir. Ils lisaient  le Monde, les Échos, la Tribune, et ils ont été prévenus du complot. Ils avaient du poids, ils étaient indispensables à un meilleur fontionnement de l'économie, immédiat, ou futur. Ils ont fait fuir les politiques inconséquents.

Mais la France ne possède pas que des fleuves, des rivières. Elle comporte aussi des petits ruisseaux. Des entreprises agricoles, des entreprises de transformation, des petits transporteurs, des artisans. Dont les produits ou services ont une faible valeur ajoutée. Qui emploient une main d'oeuvre peu qualifiée, payée au smic avec ses charges.

Du patron aux ouvriers, personne ne lit les journaux que j'ai cités. Tous ont "la tête dans le guidon", se préoccupant de leur affaire, de leurs petits bénéfices, de leurs petits salaires. Et depuis quelque temps, justement, les bénéfices n'étaient plus au rendez-vous, le présent s'assombrissait, l'avenir se dérobait. Et l'évolution de l'Europe vers plus de concurrence et moins de soutien, laissait apparaitre leur faiblesse, leur prix de revient excessif, conséquence de charges excessives, continuement alourdies. 

La faillite d'un abattoir, le retrait d'un transformateur de saumon, étranger, quelques annonces pessimistes d'autres entreprises agro-alimentaires, ont troublé l'humeur d'une Bretagne, qui, en cette saison, ne s'occupe que de ravitailler ceux qui sont en attente de ses produits.

Mais voilà qu'avec ses gros sabots, le gouvernement a annoncé aux acteurs de l'économie de tous grades qu'ils auraient à payer une taxe au kilomètre, pour tous les déplacements en rapport avec leur activité. Car le déplacement, le transport des marchandises, ou des matières premières, grâce à des véhicules à moteur à explosion, est devenu le "péché du monde". Péché dénoncé par une nouvelle église, en phase militante, l'écologie, qui veut arracher à l'homme le pouvoir qu'il a conquis sur la nature depuis...trente mille ans. Avec une accélération certaine depuis l'invention de la machine à vapeur, puis celle du moteur à explosion.

Mais ces inventions auraient comme conséquence un changement du climat, d'une part, un épuisement des ressources en combustibles fossiles, d'autre part. 

Ces conséquences dicteraient à l'humanité d'avoir à faire machine arrière, de renoncer totalement aux machines, justement, et de revenir à des niveaux de production et de consommation, dont le seul encore en mémoire de quelques survivants est celui de nos quatre années d'occupation par les allemands, entre 1940 et 1944. Pour les puristes de la mise à la diète de l'humanité, c'est encore beaucoup trop. L'idéal serait qu'on régresse jusqu'au premier niveau de l'agriculture et de l'élevage. Le sort de l'excédent de population résultant de cette régression conséquente est recouvert d'un mouchoir à l'ancienne, de bonne qualité et de dimensions "itou".

Toute échappatoire sous forme d'inventions réellement innovantes est interdite par la dite église. L'humanité doit faire marche arrière, point-barre.

Les politologues n'ont pu que remarquer l'usage quotidien, par la nouvelle majorité, de l'injonction contradictoire, ou paradoxale. Travaillez plus, produisez moins, produisez plus, consommez moins, gagnez moins, riez plus, etc, etc. Il est à plaindre, ce pauvre pouvoir (dans tous les sens du terme!), le premier à être soumis à la fatwa écologique, "en avant vers l'arrière, toute!"

Je dis le premier, non: le précédent a cédé aussi à l'injonction. En trainant les pieds, en finassant, en oubliant. L'écotaxe qui a fait déborder le vase, c'est une concession qu'il a faite, puis oubliée. Mais qui a été rappelée au nouveau pouvoir.

Alors, me direz-vous, qu'est ce qu'on fait, qu'est-ce que le pouvoir doit faire? 

ROMPRE AVEC L'ÉCOLOGISME! Cette doctrine ne dicte aux politiques que des bêtises, qui les déconsidèrent. Ils s'attaquent aux plus faibles, qui vivent de leur travail "moderne", intégré dans la marche générale de l'économie. L'écologie, comme toute religion, doit être une affaire privée. Ceux qui veulent vivre en autarcie complète, produisant leur nourriture, leur énergie, leurs tisanes, doivent être libres de le faire, mais sans faire prendre de risques à leurs enfants. Pourquoi ne pas leur proposer un "Édit de Nantes", leur accordant des territoires à leur niveau idéal de développement, où ils pourraient vivre comme les Amish des États-Unis. Seule l'obligation de scolariser leurs enfants, et de les soigner, serait une restriction de leur liberté. 

Notre faiblesse est précisément notre difficulté avec la liberté, à laquelle nous préférons l'uniformité, l'obligation, ou l'interdiction, pour tout le monde.

Sceptique

Note complémentaire du 24 Novembre 2013: Dans le "Monde" daté du Samedi 23 Novembre, Chantal Delsol, Philosophe, et historienne des idées politiques, souligne et déplore la réaction majoritaire des commentateurs de la jacquerie bretonne. La gauche ne reconnait pas ses petits, hume l'odeur de soufre, et voit en arrière plan les joueurs de flûte du Front National et de l'UMP. Les bretons, qu'elle croyait indefectibles, se retournent contre leurs bienfaiteurs. Oubliant l'instrumentalisation qu'ils avaient faite des manifestations organisées contre la réforme des retraites, pendant le prédédent quinquennat, dont les gros bataillons étaient des personnels à statut, à l'abri des réformes, ils accusent les manifestants bretons....d'instrumentaliser les déboires de quelques entreprises, de défendre leurs patrons "incapables". Il est normal que la fraction du peuple qui est en bas de l'échelle des rémunérations et du niveau de vie, soit séduite par les promesses de la gauche. Mais elle n'est pas sotte au point de ne pas s'apercevoir qu'elle a été trompée. Il est évident que la droite n'en profite pas. Que seul le Front National peut ramasser une partie des votes des mécontents. Insulter ces derniers ne pourra que les crisper et les détacher durablement de la majorité. 

 

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