LES SIFFLETS DES CHAMPS ÉLYSÉES ANNONCENT-ILS L'HORIZON DE NOTRE MÉMOIRE?

Nous approchons du centième anniversaire du déclenchement de la Première Guerre Mondiale, que nous préférons encore appeler la Grande Guerre, tant elle fut meurtrière pour l'ensemble de la population française de l'époque, et destructrice sur tous ses champs de bataille, qui concernèrent le tiers nord de notre territoire.

Chacune des quatre années de sa durée ayant eu sa part d'événements sanglants que l'histoire a retenus, ce sont quatre années de commémorations mutliples qui s'ajouteront aux rites divers de notre vie nationale, comme le sont les élections. Les municipales, les "européennes", les régionales, et pour finir, la Présidentielle de 2017, et les législatives qui la suivent. Le programme de commémorations de la Grande Guerre ne sera mêmepas achevé.

Depuis l'armistice du 11 Novembre 1918, nous avons entretenu notre mémoire de ces pages d'histoire, et rendu hommage aux hommes qui ont combattu, ont perdu la vie, ou laissé leur santé, sur des champs de bataille bouleversés. Les derniers survivants ont disparu depuis la précédente célébration. 

Mais la dernière, il y a trois jours, a été marquée par un "blasphème" laïc. Le Président François Hollande, qui, naturellement, présidait la cérémonie parisienne, la seule qui soit médiatisée à l'échelle nationale, a été sifflé et insulté par des manifestants. Le monde entier a été témoin de cet acte irrespectueux, tant de la gravité de la cérémonie, que de la fonction du chef de l'État.

L'opinion des commentateurs s'est partagée entre la profanation de la commémoration de nos morts de la Grande Guerre, l'offense faite au chef de l'État, et, quand même, l'expression de la colère de français jeunes, que la crise exclut aujourd'hui, et pour un temps indéterminé, encore. 

Le Président Hollande et sa majorité ont été élus parce qu'ils promettaient la Lune, mais la Lune est cendrée. En dix-huit mois de leur pouvoir, la France continue de couler, jetant par dessus bord des milliers de chômeurs supplémentaires. Du haut en bas de la hiérarchie des nouveaux responsables, la mise en cause du président précédent, et l'affirmation que le miracle est pour demain, alternent.

À mon âge, la piété, la mémoire de ce que notre peuple a subi au cours des deux guerres mondiales du siècle dernier, sont encore fortes, mais attachées à ma propre existence. Dans mon village, la cérémonie ne rassemble que les élus (même pas tous), et les anciens. Aucun jeune, aucun enfant. Un habitant sur dix environ. Ça ne présage rien de bon, mais rien de plus normal. C'est la volonté politique qui a mis en place les moyens de la mémoire, avec l'assentiment du peuple. C'est cet assentiment qui s'affaiblit, perd de son énergie, de sa justification. La majorité des français vit les difficultés du présent et les incertitudes de l'avenir. Elle reproche, maintenant, à ses élus de 2012, leur défaillance.

Guillaume Perrault, du Figaro, rassemblant tous les manquements au respect de la fonction présidentielle depuis son début réel, la IIIème République, conclut à la désacralisation du Président François Hollande. Il n'en a jamais bénéficié, pas plus que les précédents, et c'est bien pour ça qu'une protection rapprochée est nécessaire! La sacralisation du 11 Novembre ne l'a pas protégé.

Sceptique