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Sceptique
16 novembre 2013

HOMME NEURONAL, OU HOMME PARLANT?

C'est un titre curieux des pages "sciences" du "Monde" qui a attiré mon attention:"Dieu, ADN, et dépression". La lecture de l'article m'a appris que les chercheurs en neuro-sciences s'intéressaient à ce phénomène commun, au moins par l'histoire, à toute l'humanité, l'adhésion à une religion. 

Tous les phénomènes existant dans la nature peuvent intéresser des scientifiques, et ils ont bien raison de ne pas en laisser un seul, hors de leur champ d'intérêts.

Ainsi serait née, à mon insu, je l'avoue, une "neurothéologie", qui étudie les relations entre les phénomènes religieux (je dirais plutôt "le phénomène de la religion") et la biologie du cerveau.

Première question: la religiosité est elle imposée par la biologie, ou le développement particulier de notre cerveau a-t-il permis, et rendu avantageux, le développement d'une religiosité?

La première tendance étant la plus lourde, "on" cherche donc le gène de la foi. Une fois qu' "on" l'aura trouvé, il faudra chercher la mutation qui rend athée. Quoique, là encore, selon le philosophe Conte-Sponville, il y a deux façons d'être athée: "je ne crois pas que Dieu existe", ou:"je crois que Dieu n'existe pas". Je crois, je ne crois pas, on n'en sort pas. Il faut absolument chercher, aussi, l'allèle* de la mécréance.

À partir d'une autre question, sur la fonction proprement dite, "à quoi sert la religion?", les neuro-biologico-généticiens ont donc cherché les liens entre la foi, ou l'absence de foi, et les diverses pathologies psychiques, exprimées par les sujets observés. Partant du principe trivial que la religion est faite pour libérer le corps, de ses besoins, désirs et pulsions diverses, ils ont abouti à la conclusion que la croyance ne rend pas heureux, qu'elle s'accompagne d'un mal-être, rangé dans les états dépressifs.

Là où il y a du gène, il n'y a pas de plaisir, ont-ils conclu. Mais ils ne sont pas lancés dans la recherche du gène du doute. Leurs propres certitudes ne leur permettaient pas d'imaginer son existence incongrue.

Que pensent les adeptes des religions de ces recherches? Pour le coup, ils sont de peu de foi! Seuls les boudhistes sont enthousiastes (le mot convient bien!), et soutiennent cette recherche. 

Pourtant, toutes les religions devraient applaudir. Les dévots recevraient une justification de la science, jusqu'ici "sulfureuse", depuis Galilée et Darwin. Les fanatiques seraient présumés "diploïdes", et ce serait un motif pour une nouvelle recherche. Pour être considérés comme normaux, les tièdes, qui ne vont pas à la messe, ne font pas leurs pâques, reviendraient à leur église.

Enfoncés, les simples philosophes ou psychologues qui se contentaient de la banale "créditivité", qui permet aux humains de tenir pour vraie la parole des parents qui leur enseignent le savoir-vivre en société, ou celle qui suit l'enfance, qui permet l'adhésion au pacte social. On ne peut pas dire que les sociétés modernes abusent du bourrage de crâne, qui, de toute façon, trouve toujours des contestataires.

Il me semble, par expérience, qu'au contraire de ce que dit cette étude, les croyants sont plus sereins que les athées, que "leur foi les sauve!"**. 

Sceptique (très!)    source: Cahier du "Monde" N°21405, daté du 13 Novembre 2013

*allèle: variation d'un gène, une sorte de longue phrase composée de quatre lettres seulement, mais dont l'ordre et la place sont indispensables à son bon fonctionnement. Les "coquilles" perturbent ce fonctionnement. La "nature" a remédié à cette faiblesse en mettant en double, dans chaque noyau de cellule, chaque gène, l'un venant de la mère, l'autre venant du père. Cela diminue le risque, et les conséquences, de la malfaçon d'un gène.

**Freud a commis la sentence suivante:"l 'adhésion à une névrose collective permet l'économie d'une névrose individuelle."

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Commentaires
T
Ce que les gens appellent Dieu est la Conscience Initiale. Laquelle a 2 aspects.<br /> <br /> D’une part: un «Rien du tout» (qui est quand même quelque chose).<br /> <br /> D’autre part: un «quasi rien» (grâce auquel le «Rien du tout» peut tout).<br /> <br /> <br /> <br /> Dire le «Rien du tout» n’a de sens que si l’on se place au niveau matérialiste. Prenons n’importe quelle abstraction: la liberté, la justice, etc. Peut-on les couper en tranches concrètement mesurables: poids, taille, couleur, composition chimique, structure nucléaire, densité, masse, etc.? Pour ces idées, des humains peuvent néanmoins mourir. Elles comptent mais ne se réduisent pas à des dimensions quantifiables.<br /> <br /> Pensons aussi aux règles géométriques, à la suite des nombres premiers, etc. Rien de concret, tant qu’elles ne servent pas à résoudre des problèmes pratiques.<br /> <br /> Il en ressort que les idées pures, aux yeux d’un expérimentateur de labo, sur le plan du mesurage, égalent: rien du tout.<br /> <br /> <br /> <br /> Autre abstraction, et non des moindres: la conscience. A distinguer des impulsions cérébrales, dont les traces sont enregistrables par certains appareils. Comme la liberté, la justice, les règles géométriques, la suite des nombres premiers, etc., la conscience ne peut être coupée en tranches concrètement mesurables. Elle n’a rien de matériel.<br /> <br /> Cette conscience existe chez les animaux, y compris les insectes.<br /> <br /> Conscience sans laquelle nul ne peut vivre. Grâce à elle, tout individu sait qu’il existe. Tout individu sait qu’il doit prolonger sa vie en renouvelant des actes indispensables (manger, boire, excréter, se protéger des conditions météorologiques extrêmes, dormir dans un lieu sûr…). Tout individu sait que s’il affronte un rival ou un prédateur, il doit prendre garde à ne pas perdre la vie. Tout individu sait qu’il doit perpétuer son espèce…<br /> <br /> <br /> <br /> Les préoccupations précédentes ne concernent pas la Conscience Initiale. Pareille aux concepts de liberté, de justice, de règles géométriques, de suite des nombres premiers, etc., n’étant jamais né, Elle ne peut mourir.<br /> <br /> Reste que la Conscience Initiale sait qu’Elle vit, et pas seulement cela.<br /> <br /> D’aucuns affirment: la Conscience Initiale est une abstraction. Ils n’ont pas tort, jusqu’à un certain point cependant. Tout étant affaire d’interprétation. En fait, c’est Sa nature ultime qui relève de l’abstraction.<br /> <br /> <br /> <br /> La conscience se forme spontanément dès qu’un ensemble complexe est en mesure de fonctionner par lui-même. Autrement dit: dès qu’une possible autonomie le rend viable. Processus automatique, comparable à la formation d’une planète s’agrégeant à partir d’une myriade d’astéroïdes éparpillés dans l’espace, sous l’effet de la gravitation.<br /> <br /> S’agissant de la Conscience Initiale, n’étant jamais née, parler de Sa formation n’aurait aucun sens.<br /> <br /> Principes universels:<br /> <br /> La conscience engendre la conscience.<br /> <br /> Rien de vivant n’existe sans conscience.<br /> <br /> <br /> <br /> Voyons maintenant le «quasi rien». Second attribut de la Conscience Initiale.<br /> <br /> D’après les scientifiques, l’univers est constitué d’atomes et de vide. Les atomes sont constitués d’énergie. Le vide aussi. Bref, n’existe rien d’autre que de l’énergie, sous des formes diverses.<br /> <br /> Ainsi la «matière» est une «illusion» qui trompe l’homme sa vie durant. Mais une illusion parfaite.<br /> <br /> Partout où nos sens perçoivent le «dur», il n’y a, essentiellement, que du «vide».<br /> <br /> La principale caractéristique de l’énergie est sa capacité à produire des effets. Une capacité qu’on peut donc nommer: cause.<br /> <br /> En approfondissant l’analyse de l’atome, les scientifiques tombent sur de nouvelles parcelles d’énergie. Les mini-briques de la création. Impossibles à voir. Impossibles à tenir. Difficiles à imaginer. Si peu de chose. Quasiment rien.<br /> <br /> Où l’on voit que la création sait être économe. Avec quelques éléments «immatériels», elle produit tout. L’univers entier. A l’instar des lettres de l’alphabet avec lesquelles on peut écrire une infinité d’ouvrages différents.
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S
La culpabilité a longtemps donné sa forme à la mélancolie, et aux névroses. Elle a été remplacée par la culpabilité des autres, une paranoïa, depuis que l'Église est redevenue "militante" et privilégie la spiritualité et les oeuvres positives aux dépens de l'observance des prescriptions de la religion. La dérive de la mélancolie vers l'amok, son expression clinique en Asie, est évidente. Les tueries qui caractérisent son expression aux États-Unu-is et qui gagnent l'Europe ont remplacé le suicide "altruiste". Comme je le rappelle souvent, en matière de pathologie mentale "le génétique permet, l'événement déclenche, la culture donne la forme.
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P
Le lien établi par les checheurs en "neurothéologie" entre religion et dépression est inattendu (cf votre propre expérience) et d'autant plus intéressant. Pas totalement inattendu toutefois: Epicure quelque chose de très proche dans sa Lettre à Ménécée où il fait de la crainte des dieux le premier obstacle à la sérénité.
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Sceptique
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