Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
23 novembre 2013

À L'EST, RIEN DE NOUVEAU.

Nos médias en ont "un peu parlé". Mais nos problèmes hexagonaux nous obsèdent à tel point, que la négociation, ses enjeux, et son échec possible, sont passés inaperçus. 

À  l'est de l'Union Européenne (Les "vingt-huit" , dit-on, maintenant), se trouvent des pays qui faisaient partie de l'Union Soviétique, et qui s'en sont détachés, quand le système s'est effondré, il y a plus de vingt ans. C'est alors vers l'Occident démocratique et libéral que ces États restaurés se sont tournés en premier. 

Mais après une  crise sévère et forcément trop longue, la Russie a été reprise en mains par un homme fort, issu du prestigieux KGB, pépinière de cadres du régime soviétique, pas entièrement tombée dans l'affairisme ou le banditisme ordinaire.

Cet homme, c'est Vladimir Poutine, le nouveau "Grand Dirigeant", ou le nouveau "tsar", qui tient d'une poigne de fer, et dans la crainte de Dieu, une Russie qui n'a pas eu le temps de faire de la liberté une valeur indispensable. La misère n'y est plus obligatoire, et la majorité se satisfait de cette différence essentielle d'avec le régime précédent.

Assuré d'un soutien reconnaissant et obéissant, Vladimir Poutine s'est mis en tête de reconstituer, dans l'esprit, sinon dans les formes, l'empire des tsars. Empire très vaste et très hétérogène, que personne ne peut conduire avec le petit doigt. La poigne de fer a toujours eu plus de chances, et elle correspond au tempérament de Vladimir Poutine.

Tout naturellement, le chef de la Russie s'est tourné vers l'Est, vers l'Asie, où l'Empire possède ou contrôle un territoire plus vaste que la Russie d'où est partie l'aventure russe. Mais il ne veut pas avoir dans son dos des nations prêtes à se vendre pour quelques euros ou dollars de plus. Et ces dernières savent que les considérations politiques l'emporteront toujours sur les commerciales. Poutine les tient par la gorge en leur fournissant le gaz dont elles ont besoin. Mettre en difficulté les clients "capitalistes" qui sont au delà de ces "marches", indociles,mais faibles et dépendantes, ne l'a pas gêné, et ne le gênera pas.

Le sort d'état tampon n'empêche pas l'aspiration de ces peuples à une vie matérielle meilleure, comme ses images leur parviennent, de l'Ouest. Lequel ne cracherait pas sur le marché que constitueraient ces nations si elles étaient plus prospères. Favoriser les échanges fait partie du credo de la majorité des états de l'Union Européenne. Mais ils tiennent, aussi, en majorité, aux libertés individuelles qui sont garanties aux européens. Pour aller plus loin, ils exigent donc une meilleure gestion, plus transparente, des finances publiques, et des garanties des libertés individuelles, d'opinion, au premier plan. Exigence la plus douloureuse pour les héritiers d'un système qui avait en horreur ce principe dangereux. Il leur paraissait, et leur parait toujours, que du moment où eux, en bénéficient, cela suffit bien.

C'est Angela Merckel, la Chancelière allemande, qui est en pointe pour exiger que les peuples de ces voisins de l'Est, bénéficient, aussi, "de la fin de la guerre froide". La France, si elle était disponible, ne serait sans doute pas aussi tatillonne. Les nostalgiques de l'Union Soviétique, qui aurait pu, si les États-Unis n'avaient pas eu la volonté de l'empêcher, aider ses partisans à prendre le pouvoir dont ils rêvaient, ont encore une influence idéologique, et une créance sur l'actuelle majorité.

Pris entre le chantage "au gaz" brandi par Vladimir Poutine, et les exigences d'Angela Merckel, allergique au communisme, même au niveau minimum, réservé aux concurrents politiques, les quatre états* qui pourraient obtenir le feu vert de l'Union Européenne pour en obtenir une aide au développement, préféreront ne pas prendre le risque d'affaiblir leur appareil répressif, ou de provoquer la mauvaise humeur du maitre du Kremlin.

Sceptique

* Dans l'état actuel des choses, persécution des opposants, falsification des élections au Belarus, procès politique et emprisonnement de Loulia Timochenko en Ukraine, ces deux importants pays sont exclus. Les quatre autres, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie, et l'Azerbadjan(en guerre larvée avec l'Arménie), ne seront pas lâchés par le maitre russe.

Note complémentaire du 24 Novembre 2013: L'éditorial du Monde daté du 23/11/2013 reprend cette information, et la présente comme un "camouflet de Kiev", humiliant l'Europe. l'Union aurait du, ta, ta, ta, arracher le morceau, laissant Poutine sur la touche. Il n'y a aucune raison de le ressentir ainsi. Iakounovitch n'est pas vraiment maitre chez lui. Il peut mettre en cage sa rivale, mais pas plus. Comme pendant 80 ans, l'URSS s'est confondue avec l'Empire russe, le Fédération de Russie rappellera l'URSS.

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Merci à vous, pour votre intérêt.
Répondre
P
Merci pour cette mise au point.
Répondre
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité