LA RUSSIE SE PAYE...AVEC LA CRIMÉE!

Poutine a comblé de joie tous les nostalgiques de l'URSS, en confirmant la primauté de ses valeurs sur celles d'un Occident bêtement libéral et démocratique. Bon joueur d'échecs, il a bouffé en un seul coup la Reine, très mal protégée sur le bord Est de l'échiquier, et, de plus, très consentante! Il peut encore progresser, dans les mêmes conditions, vers l'Ouest, où une Ukraine bien-pensante, parle et pense en russe. Puis vers le Sud-Ouest, où la ville d'Odessa, née russe, pourrait préférer la paix russe à la fièvre ukrainienne. 

Il parait qu'il a bien retenu le principe occidental du "droit des peuples à disposer d'eux mêmes", que nous avons fait jouer en faveur des kosovars, refusant la douce tutelle serbe. Et bien, en avant pour le droit des russes de Crimée, et des russophones de l'Ukraine orientale, qui votent à leur façon, en rossant les ukrainiens pur sucre.

Il est dans la tradition des dictateurs en général et de Vladimir Poutine en particulier, de montrer ses muscles, de les faire gonfler sous le T-shirt, avant de s'en servir. Ça laisse le temps aux faibles de ramener leur pavillon et d'en brandir un blanc. Envoyer des protecteurs à ceux qui le demandent est sans risques. Monter une expédition punitive contre les vrais récalcitrants est nettement plus risqué, en termes d'image, mais aussi en coûts divers. Dans cette affaire, laisser l'Union Européenne prendre en charge la partie pro-européenne de l'Ukraine, tandis que LUI coupera le gaz russe à l'ensemble, constitue l'option la moins coûteuse, et la plus efficace, à terme.

Je ne vois pas l'avantage qu'IL aurait à ouvrir le feu, où que ce soit, sur le terrain concerné. Il n'y a pas d'inconvénient majeur, autre que moral, à ce que les frontières, "de fait", soient durablement différentes de ce qui avait été prévu à Yalta. Il y a eu bien des changements, y compris des imprévus, depuis.

Sceptique

Note du 4 Mars 2014: Selon un bulletin d'information diffusé cette nuit, Poutine aurait brandi un document "décisif": une lettre de Yanoukovich, le Président (en principe déchu) de l'Ukraine, lui demandant expressément d'intervenir pour mater la révolte et le rétablir dans ses fonctions. Si chaque dirigeant en délicatesse avec ses "sujets" faisait ça et obtenait satisfaction, ce serait un retour au 19ème siècle! Je pense que Poutine se contentera d'annexer la Crimée et d'humilier l'armée ukrainienne. Et, manifestement, les ukrainiens ne se battront pas pour la crimée, où leur présence n'était que formelle.