Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
21 mars 2014

MUNICH II, ET APRÈS....

Un titre du "Monde" a attiré mon attention: "Poutine, 1, Merckel, Obama, 0". Un titre idiot!*

De 1948 à 1989, le "monde libre", formé par les nations européennes non dévolues à l'occupation soviétique, échappant ainsi à l'instauration de pouvoirs politiques communistes dévoués à l'occupant, et leur allié et protecteur, les États-Unis, a vécu dans l'angoisse permanente d'une invasion par les russes et leurs alliés et satellites, faisant replonger l'Europe dans la guerre et l'occupation. Une occupation présumée soucieuse de liquidations, mais cette fois là, sur des critères de mauvaise pensée.

À aucun moment de cette "guerre froide", les forces armées des alliés de l'OTAN n'auraient été capables d'arrêter le rouleau compresseur de l'infanterie et des blindés soviétiques. La dissuasion ne reposait que sur la puissance aérienne stratégique des États-Unis, et une capacité nucléaire égale à celle de l'adversaire. Il n'y avait de choix qu'entre la paix armée et l'anéantissement mutuel.

Le vieillissement du personnel politique de l'URSS, la persistance d'une économie de misère, et des désirs de liberté des jeunesses de la Russie et de ses satellites, ont provoqué le brusque écroulement de cette puissance fictive, protégée par le secret, l'espionnite, et le contrôle de la presse et des médias. Le géant avait des pieds d'argile**.

Vingt-cinq ans plus tard, délesté de ses satellites européens, tous passés dans l'Union Européenne, le noyau russe de l'Union Soviétique s'est soumis à un chef, produit du KGB soviétique, possédant les compétences enseignées par cette école, et pénétré par l'ambition de restaurer la puissance russe et sa "suzeraineté" sur ce qui avait été l'Empire Russe, puis, l'URSS. 

La résistance de l'Ukraine à la mise au pas, l'affirmation de son indépendance, et son attirance pour une Union Européenne rassemblant tous les "ennemis de classe", ont irrité fortement le maitre du Kremlin. Il incarne, au sens propre et au figuré, la loi du plus fort, et il est donc passé à l'acte. Il annexe la Crimée, russophone et consentante, comme le fit le dictateur nazi, des Sudètes. Il en fera autant de la partie est, russophone et sympathisante, de l'Ukraine, si il estime l'opération sans trop de risques.

Il joue avec le feu, c'est sûr, mais il sait bien que depuis la chute du mur de Berlin et la dislocation de l'URSS, l'Europe s'est démobilisée non seulement militairement, mais surtout moralement. Ce ne sont pas les "beaux restes" français et britanniques qui peuvent l'impressionner.

La guerre ne fait pas partie des méthodes "normales" des démocraties. Leurs dirigeants élus ont même du mal à maintenir un minimum de budget de défense. Nous nous retrouvons avec une Europe sans forces, face à une brute, admirée par la majorité de son peuple, et par une forte minorité....d'européens, qui louchent sur un modèle de chef, inconnu au sein de notre Europe, que sa diversité neutralise.

Le problème de l'Union Européenne et du "monde libre", c'est ce déséquilibre des forces, de leur volet moral, surtout. Il y a une décision unanime et immédiate à prendre, une augmentation des budgets militaires. Elle aurait l'avantage de participer à la relance de l'économie, à la résorption du chômage. Une politique de défense de l'Europe, de ses valeurs, de ses libertés, en restaurerait l'image dans les esprits des européens eux-mêmes.

Sceptique

*J'ai lu l'article, qui fait le récit des rebuffades subies par Obama, et, surtout, par une Angela Merckel convaincue d'avoir Poutine "dans sa poche". "Il" lui a démontré combien il s'en moquait. Au delà de ces personnes en vue, ce sont les états qu'ils représentent qui sont offensés.

**L'URSS, malgré ses "roulements de mécaniques" permanents, n'avait pas pu suivre la course aux armements de haute technologie lancée par le Président républicain Ronald Reagan. Ce sentiment d'être largués a été fatal à la gérontocratie soviétique.

Note complémentaire: L'arme nucléaire, justement redoutée, n'est plus que de dissuasion....de l'utiliser. Elle ne peut plus servir, à personne. Comme le montrent les conflits limités en cours, les moyens "ordinaires", déjà bien sophistiqués, sont suffisants. À condition d'en disposer, ce qui n'est plus le cas de l'Europe. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité