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Sceptique
2 avril 2014

LE DIVORCE ROSES-VERTS: PAS DE REGRETS, SURTOUT!

L'alliance des "roses" et des "verts" était "contre-nature", uniquement tactique, destinée d'un côté, le candidat Hollande, à "retenir" des voix, de l'autre, les "Verts", à avoir un pied dans le pouvoir, se faire garantir ce qui leur tenait à coeur, comme l'abandon de l'énergie nucléaire, la réduction drastique de la consommation des énergies fossiles, et l'extension du "bio" à l'ensemble de notre agriculture.

La masse des électeurs des socialistes a une demande bien plus immédiate, et moins austère: un état-providence, qui garantisse la satisfaction de tous les besoins, à tous, par le moyen de la redistribution de la richesse produite. S'il n'y en a pas beaucoup, on en laisse moins à ceux qui l'ont produite.

Car le cas particulier du socialisme français est la nostalgie du marxisme, dans la pureté idéologique de son auteur. Le compromis avec l'économie de marché, dite encore "capitaliste", est du à l'échec patent du marxisme appliqué, qu'il soit sous l'égide d'une dictature, ou démocratiquement approuvé. Dans ce cas là, il ne dure que le temps de la liquidation de ce qu'il y a à distribuer. Après, la main est passée à un pouvoir s'engageant à remettre la machine productive en route, et à lui laisser de quoi bien vivre.

Le choix français du socialisme sans dictature, pas unanime, mais majoritaire, ne lui laisse que peu de temps pour appliquer ses principes. Nos institutions ne lui garantissent pas plus de cinq ans à la fois. La crise qui a accablé le monde, l'Europe, et la France depuis 2008, n'était pas la circonstance la plus favorable pour rétablir de toute urgence une économie de distribution. François Hollande, porté par l'espoir des français lassés par le climat de crise, engendrant un chômage de masse et un appauvrissement de ses victimes, s'est empressé d'appilquer les recettes traditionnelles. L'effet ayant été fulgurant, il lui faut faire marche arrière, douloureusement, lâcher la bride à la production, promettre qu'il ne la rançonnera pas à la sortie, jurer qu'il arrêtera de dépenser, mais, dans la foulée de la première défaite électorale, il a fait augmenter un maximum d'allocations, gagées sur la reprise.

Pour l'allié vert, cette politique était aberrante, car motivée par la satisfaction des besoins, dont le volume a beaucoup trop progressé, depuis trois-quarts de siècle. Eux, convaincus de l'impasse de cette préocupation matérialiste, préconisent la restriction de l'offre, en énergie, en produits de consommation, en services superflus. Leur entrisme dans la gauche de gouvernement n'avait pas d'autre objet que d'infléchir vers la régression, l'économie, la baisse de l'offre pouvant contraindre la demande à se modérer. L'ajustement étant trop douloureux, le bon peuple étant déshabitué de la misère depuis deux ou trois générations, protestait trop violemment, et retirait sa confiance. Il fallait relancer la machine de l'offre, et, pour ça, laisser respirer les entreprises. 

Solution inacceptable pour des théoriciens de la régression. La crise politique déclenchée par le désaveu populaire des municipales, leur a permis de décrocher, de quitter le guêpier, de se refaire une virginité. 

D'un côté comme de l'autre, le couple mal assorti ne doit pas pleurer. Les socialistes pourront gouverner seuls, selon leurs théories. Ils ne sont pas unis sur elles, justement, et il faudra à certains avaler des couleuvres. Ils auront le droit de les mitonner.

Les verts auront retrouvé leur liberté de critiquer le présent, de peaufiner leur projet de sous-développement durable.

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