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Sceptique
12 avril 2014

LE RETOUR DU "SMIC JEUNES".

Aucun "politique" de droite n'oserait plus en parler....en France. Deux gouvernements sont tombés sur ce sujet, submergés par l'émeute des futurs non-smicards, lancés à l'attaque par des non-smicards en titre. Mais indirectement responsables, en partie, de l'existence de cette catégorie de salariés. En effet, l'échec scolaire, qui est le principal facteur de l'inaptitude professionnelle, est réciproque: échec de l'élève, échec des maitres. 

Il s'y ajoute le trait particulier du savoir délivré par l'école, à ses premiers niveaux: il n'est spécifique d'aucune profession particulière. C'est l'outillage de base pour passer à l'étape suivante, choisir et "apprendre" un métier. Il est logique que l'échec scolaire expose à l'échec professionnel, à la non insertion dans une société, qui est une organisation complexe de multiples formes de travail. Y compris "l'inspection des travaux finis".

Quel que soit le niveau atteint dans l'enseignement général, à part la transmission de tout ou partie de ce savoir*, il n'est pas suffisant pour prétendre à l'exercice d'une profession. Il est nécessaire de passer à l'étape suivante d'un enseignement ou d'une formation professionnelle. L'échec scolaire est un double handicap. Non seulement les outils de la connaissance manquent, mais le dégoût qui les enveloppe est enraciné. Dans la société d'aujourd'hui, ces jeunes en échec scolaire ne sont pas malheureux. Ils ne sont pas rejetés par leurs familles. Ils s'amusent, ils "s'occupent", comme le lièvre de la fable. Mais ils découvrent, ou "on" le leur met sous le nez, qu'ils sont exclus de la société, et surtout, qu'ils ne sont pas libres, que la liberté dont ils pensaient jouir est fictive. Ils sont "enfermés dehors", comme disent les enfants.

Ils ne sont pas bêtes, mais ils ne savent rien, y compris du fonctionnement de la société. Il est nécessaire qu'ils en aprennent une partie, en quantité suffisante pour rendre les services attendus d'eux. Il y a le savoir-faire proprement dit, et le savoir se conduire qui permet de durer, dans l'exécution du contrat qu'est une embauche.

C'est une personnalité "socialiste", mais passée par l'expérience de commissaire européen, Pascal Lamy, qui a jeté "dans la mare", le pavé du "smic jeunes", c'est à dire, "pas vraiment le smic". Le tollé a été immédiat, dans la majorité gouvernementale, toujours auto-satisfaite.

Il faudrait que les possesseurs de la parole admettent que la situation de l'emploi, en général, et en particulier pour les jeunes sans qualification, doit être examinée avec souplesse et pragmatisme. Les grands principes sont un handicap. Il n'est pas question, bien sûr, de revenir à "l'exploitation de l'homme par l'homme". Qui, pour certains, serait encore générale, sauf en quelques coins du monde, très privilégiés. Pas d'exploitation de l'homme par l'homme, certes, mais prise en compte de ce qu'une embauche ne peut être obligatoire**. C'est un donnant-donnant.

Quand il s'agit d'un jeune sans qualification, le risque est du côté de l'employeur, qui aura à former son nouveau salarié à sa tâche, à accepter son faible rendement et ses erreurs, à le voir partir sans prévenir au bout de quelques heures ou de quelques jours. Le capital de confiance entamé est celui de l'employeur.

Donc, exiger que ce dernier paye au SMIC, dès la première heure, quelqu'un dont il ne sait qu'une chose, qu'il est sans emploi et sans qualification, qu'il aura tout à lui apprendre, témoigne d'une rigidité d'esprit inadaptée à la situation réelle.

La solution serait l'acceptation du contrat co-signé par l'employeur et le salarié, précisant le salaire convenu pour la durée légale de la période d'essai. Est-il nécessaire de rédiger une loi spéciale pour légaliser une telle disposition? 

La contestation du pouvoir démocratique s'est maintenant étendue de l'exécutif au législatif. Dès son ébauche, toute loi est maintenant attaquée, parce qu'elle serait définitive, non amendable, non révocable.

Sceptique

*J'ai connu l'époque où de nombreux professeurs de lycée ne possédaient qu'une licence. Les succès au bac de leurs élèves faisaient leur réputation.

**C'est le rêve des nostalgiques du marxisme-léninisme des origines. Tenir les mains des patrons, les flanquer d'un commissaire politique, en attendant "l'appropriation de tous les moyens de production". La situation "bâtarde" de l'entreprise française les exaspère.

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Commentaires
S
Le smic "débutant" était le fond du smic jeunes de Balladur. Il ne trouverait pas grâce auprès des gardiens de la vertu. Il n'y a qu'un secteur où la souplesse du contrat, et celle du salaire, existe encore: les aides à la personne. On peut embaucher qui on veut, et qui veut bien, aux conditions proposées. Ce ne sont pas des emplois "normaux", et les employeurs ne le sont pas davantage! Mais leur utilité immédiate dans le contexte d'aujourd'hui tient en respect les censeurs orthodoxes.
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P
Compte-tenu des arguments que vous avancez et qui me paraissent convaincants, pourquoi pas un smic débutant plutôt qu'un smic jeune? L'important n'est pas l'âge mais le défaut immédiat d'efficacité.
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Sceptique
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