TRANSPORTS DE BESTIAUX EN MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE.
Les camarades syndiqués de la SNCM seraient en droit de poursuivre TF1 pour publicité comparative à l'avantage de leur concurrent, Corsica Ferries. Ils ont trouvé moins risqué d'insulter les représentants de l'État et des propriétaires, lors d'une assemblée visant à désigner un cadre chargé de faire fonctionner la compagnie jusqu'à la fin de l'été.
La Société de Navigation Corse-Méditerranée est une entreprise française, au bord du dépot de bilan depuis...un certain temps. Elle a été frappée d'un jugement la contraignant à rembourser à l'État français une subvention* interdite par nos traités européens. Bien sûr, l'État français, responsable, ne lui met pas le couteau sur la gorge, mais ne peut décemment remettre la main à la poche, aggravant à la fois son cas et celui de la compagnie.
Les navires de la SNCM ont des équipages composés en majorité de corses...nationalistes, dans l'esprit desquels la Corse est déjà souveraine et ses citoyens non concernés par les lois françaises. Ainsi, le salaire qu'ils touchent est plutôt un tribut, tentant de réparer le passé, que la contrepartie d'un travail.
Ce malentendu, entièrement imputable à la partie française, lui retire, dans l'esprit de la partie corse, le droit de mettre fin aux fonctions de la compagnie, aucune raison ne pouvant être valable.
La compagnie Corsica Ferries, et les compagnies aériennes qui désservent la Corse, assurant l'essentiel du transport de touristes et de marchandises, le bras de fer à peu près permanent entre la direction française et les équipages corses se passe dans la discrétion souhaitée par les deux parties. Le gouvernement français y a placé une bonne dose de sa veulerie, et les marins corses savent qu'ils ne maitrisent pas l'antipathie que leur conduite suscite. Donc, les deux parties s'accommodent du "Botus et Mouche cousue"**.
L'indépendance des médias a quand même du bon. Des journalstes de TF1 ont conçu un reportage complet, usant d'un unique aller-retour, de Marseille à Bastia, l'aller étant confié à Corsica Ferries, et le retour à la SNCM.
Bien qu'au retour, ,les anges gardiens de la SNCM aient interdit aux journalistes l'usage de leurs caméras, len vue d'un reportage en bonne et due forme, l'autorisation implicite d'user de leurs yeux et de leur stylo, sans doute, aussi, des possibilités des portables modernes, ne prive pas d'intérêt et de vraisemblance leurs constatations. Pour moins cher, les passagers de Corsica Ferries sont traités comme des seigneurs. Tandis que ceux de la SNCM sont des moutons, heureusement pas trop serrés, au contraire. Car si les hommes peuvent se comporter comme des moutons, c'est uniquement quand ils le veulent. Ils s'en souviennent quand c'est contre leur gré***.
Sceptique
*Autour de 400 millions d'euros.
**Formulation jubilatoire placée par Hergé dans la bouche de ses policiers Dupont et Dupond (les aventures de Tintin)
***Les mauvaises manières et le bouche à oreille s'épaulent mutuellement.
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