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Sceptique
6 juin 2014

UNE NOUVELLE AVENTURE DE TOM ET JERRY.

Les très prisés dessins animés "Tom et Jerry" se terminent toujours par le triomphe de la souris Jerry, et l'humiliation du chat Tom. Dont la bêtise foncière ne lui permet pas de faire évoluer sa méthode. 

Transposées à notre société française, ces petites fables illustrent l'éternel débat autour de la délinquance et de ses victimes. Pour Tom, les délinquants sont des coupables, et les victimes....des victimes. Pour Jerry....c'est le contraire! Les délinquants ont mille excuses, les victimes ont tous les torts: d'être sur le passage, d'avoir des bijoux, d'avoir un joli c..

Pour la troisième fois depuis 1981, Jerry a l'appui du pouvoir, et elle s'emploie à corriger les abus du chat Tom, usurpateur moral de 2007 à 2012. Qui en a profité pour chasser la gent délinquante, de toutes grosseurs, faisant construire de solides cages à son intention, et insistant pour qu'on l'y mette pour la durée la plus longue possible, voire, pour toujours, ses individus les plus dangereux.

Il y a deux sortes de spectateurs des aventures humaines du Gendarme et du Voleur, améliorées en drôlerie par les figures de Tom et Jerry.

Ceux qui voudraient bien que les crimes et délits cessent de faire pleurer ou de faire rire. Qu'on mette à la trappe les auteurs et les acteurs.

Et ceux (mais sont-ils sincères?), qui trouvent que les films qui montrent les exploits des bandits sont plus palpitants que ceux qui les montrent en prison. 

Si on considère la sanction électorale habituelle du pouvoir de Jerry et de ses supporteurs, l'opinion profane,ou arriérée,  préfère Tom, et lui souhaite la victoire.

Le cinéma ancien, d'avant notre époque modernisée, faisait son beurre d'histoires de bandits préparant des coups fumants quand approchait leur libération. Ils étaient renseignés par les nouveaux venus, ayant trop de temps à passer en prison pour garder au chaud dans leur tête les bonnes affaires qu'ils avaient répérées.

À cette époque révolue, ni les voyous, ni les cinéastes, ne croyaient que la prison était faite pour inciter ses hôtes à un changement de métier. Elle n'avait pour fonction sociale que la séparation physique entre les voyous et leurs victimes potentielles.

Pendant la période suivante, le cinéma, toujours aussi suiviste, nous montra des criminels endurcis allant jusqu'au bout d'actes abominables, dont les victimes étaient le plus souvent des adolescentes, et leur chasse par des flics zélés jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il n'y avait pas de case prison. 

Il ne devrait pas y en avoir, non plus, sauf cas exceptionnels...à la discrétion des juges, dans le projet défendu par notre Jerry du jour. Les délinquants méritant moins de cinq ans pour le délit accompli pourront éviter la prison. Ils seront ramenés sur le droit chemin par des anges gardiens persuasifs. Et nul doute, toujours pour Jerry et ses soutiens, qu'ils fondront en larmes de contrition au terme de cette retraite(au sens religieux). 

La crise suffira à expliquer pourquoi ils ont choisi la délinquance au lieu d'un RSA gagné facilement, obtenu par un travail se résumant au remplissage d'un questionnaire. Les chichiteux n'ont pas idée de ce que le remplissage d'un questionnaire peut être difficile. Même des bacheliers calent!

Pendant que les condamnés apprendront les bonnes manières, leurs anges gardiens leur rempliront le questionnaire final.

Rendez-vous en 2017 pour une nouvelle série d'aventures de Tom et Jerry.

Sceptique

 

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Commentaires
P
Je ne suis pas d'accord avec vous: il ne faut pas confondre la mise en cause du "tout carcéral" avec une préférence pour les délinquants. Je pense qu'il est grand temps non pas d'en finir avec la punition mais de sortir de l'équivalence: peine= peine de prison.<br /> <br /> <br /> <br /> En 1790, Charles Chabroud exprimait en ces termes l'absurdité du tout carcéral que la Révolution était en train de mettre en place: « De manière que si j'ai trahi mon pays, on m'enferme, si j'ai tué mon père, on m'enferme; tous les délits imaginables sont punis de la manière la plus uniforme. Il me semble voir un médecin qui pour tous les maux a le même remède."
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Sceptique
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