Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
9 juin 2014

LA RÉFORME RÉGIONALE AU GRAND JURY RTL-LCI-LE FIGARO.

Bien sûr, comme chaque semaine, il y avait un homme au menu. En l'occurrence André Vallini, député socialiste, et rapporteur du projet, devenu concret il y a quelques jours.

J'ai de l'estime et de la confiance en cet homme, devenu très "public" par sa prise en charge de la commission parlementaire sur le scandale d'Outreau. Magistrat de métier, il en avait la compétence. Mais il a ajouté son propre esprit de justice.

Parmi les docteurs socialistes, il est un des rares à ne pas proposer le "saignare, ensuita purgare" radical. Il a de bons amis dans son camp, mais d'autres, dans l'actuelle opposition.

Il a réussi à apaiser les inquiétudes que les trois journalistes représentaient, en bottant systématiquement en touche parlementaire. Pour simplifier, la nouvelle carte des régions, réduites en nombre, agrandies en surface, ne sera définitive qu'à l'issue du débat parlementaire. Il n'est pas favorable à la prise en compte des voeux d'autres échelons, de "votations" locales. Autrement dit, la foire est un instinct que nous trainons depuis deux millénaires, mais qui ne nous sert pas favorablement. 

Cette réserve contribue au dénigrement de la réforme, du côté des extrêmes.

Comment passer "en douceur", de l'organisation départementale, qui sera supprimée, à la régionale élargie?  André Vallini reconnait au passage que l'abandon de l'ébauche de Sarkozy, la fusion des missions de conseiller général de de conseiller régional, sous la dénomination de "conseiller territorial", relève bien du "saignare, ensuita purgare". La nouvelle recette va reposer sur l'élargissement des communautés de communes, agglomérant actuellement des communes rurales autour d'une commune urbaine, regroupant autour de 5.000 habitants, à des ensembles allant jusqu'à vingt mille. Comment ne pas asphyxier les communes rurales dans de tels ensembles? Là est la question.

Si le projet peut séduire, c'est par la mission confiée à ces régions d'organiser elles-mêmes leur développement économique, en négociant directement avec les investisseurs. Mais le risque politique d'une féodalisation toujours plus agressive, telle qu'elle fut évidente avec la création des vingt deux régions, ne peut être balayé. La raison, la constatation de défaillances de services publics dans leur état décentralisé, pourrait faire revenir certaines compétences à l'État. Je pense en particulier au réseau routier, à la protection civile. Car la nation, l'État qui est son échelon de fonctionnement, existent toujours, et doivent pouvoir agir à tout instant, en tout point du pays*.

De toute façon, ce ne sera pas parfait, tout le monde ne sera pas content, et les économies attendues ne seront pas au rendez-vous.

Sceptique

*En cas de graves événements climatiques, les services publics départementaux sont dépassés.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité