Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
2 juillet 2014

L'APPARTENANCE À L'EUROPE: NI UN DROIT, NI UNE OBLIGATION.

Le renouvellement de la représentation des nations constitutives de l'Union Européenne, et celui à venir de la Commission européenne, chargée d'appliquer les compromis élaborés par les gouvernements nationaux au terme de négociations longues et difficiles, a rouvert la boite de Pandore, au contenu inépuisable.

La Grande Bretagne officielle, faisant la synthèse de son propre débat interne sur la question de l'Union Européenne, dont elle fait partie, par raison, mais contre ses passions, ressort les grognements de celles-ci. Et "je ne veux pas untel", "je veux ceci, mais pas celà". Et pour conclure:"si je n'ai pas satisfaction, je me tire!"*

À ce moment-là, les instruments des passions, les médias, s'excitent, soufflent sur le feu, tandis que les parties prenantes de la raison, les industriels et les hommes d'affaires, annoncent les conséquences négatives d'un retrait. Comme les responsables politiques de toute démocratie ont le devoir de faire prévaloir la raison (on est bien placé pour le savoir, en France!), "on" respire du côté des "raisonnables".

L'un d'eux,Wolfgang Schaüble, Ministre allemand des Finances, s'est fendu d'un entretien dans le Financial Times, pour affirmer que la Grande-Bretagne était indispensable à l'Europe, que l'Union Européenne ne pourrait exister sans la présence de la Grande Bretagne.

Cet homme a surement raison. Mais je lui ferai remarquer que l'Union Européenne, dans une forme plus réduite que de nos jours, a existé avant l'adhésion de la Grande-Bretagne. 

À l'origine de la constitution de l'Union Européenne, la passion, de la paix, et la raison, mesurant les obstacles et leur cherchant des solutions, tenaient des places égales dans l'esprit des "pères fondateurs". Depuis, les passions, négatives, se sont développées, elles ont nourri les oppositions à l'Europe, les nationalistes, d'une part, les révolutionnaires, d'autre part, qui comptaient sur la victoire de l'idéologie soviétique, et qui continuent à refuser le modèle politique, économique et social qui a bénéficié d'un consensus souple de toutes les parties de l'Union Européenne. Les premiers, comme le Front National en France, travaillent au retour des nations protégées par leurs frontières, tant des "hommes étrangers" que des produits étrangers. Les seconds pestent contre la "mutualisation politique" qui solidarise les démocraties, libérales ou social-démocrates, contre toute dérive totalitaire. Il y en a les germes chez tous les membres de l'union. C'est un mode de penser. Notre problème particulier en France est l'état minoritaire du courant social-démocrate. Pour que la gauche parvienne au pouvoir, il faut qu'elle rallie l'aile socialiste jusqu'à son extrême, sur un programme qui dissimule les incompatibilités avec le consensus européen.

Dans l'ensemble des 28 nations qui composent maintenant (et provisoirement), l'Union Européenne, il y a des courants d'opinion souverainistes de droite et de gauche. L'option "passion" contre la raison doit donc être comptée dès qu'on réfléchit à ce produit maintenant plus "rationnel" qu'est devenu l'Union. 

D'un côté, je pense qu'une nation devrait pouvoir la quitter dans le contexte d'une crise de folie majoritaire. Mais que, revenue à la raison, elle pourrait re-demander son adhésion, aux conditions que tous les autres membres ont acceptées (la Grande-Bretagne pourrait, ainsi, faire l'expérience de la sortie, puis revenir en renonçant aux privilèges qui lui ont été accordés).

Quant à l'entrée de nouveaux membres, elle doit être soutenue par la raison, par la prise en considération de toutes les difficultés qui pourraient surgir et compromettre la paix intérieure de l'Union. 

Sceptique

* Le "Monde", daté du 1er Juillet, donne la liste des "NO" britanniques, depuis l'adhésion en 1973, et acceptés. Le dernier, celui de David Cameron, est le premier refusé. Un changement!

Publicité
Publicité
Commentaires
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité