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Sceptique
4 juillet 2014

LE SYNDICAT: HORREUR? OU NÉCESSITÉ?

Nécessité, sans discussion. C'est l'assurance "défense et recours" pour toutes les professions, salariées, ou non salariées. À ses débuts, elle n'a concerné que les salariés, devenus nombreux par l'effet de la révolution industrielle. La massification du travail dans l'industrie a dégradé les rapports entre patrons et salariés. Les patrons n'étaient souvent plus que les délégués de sociétés puissantes et lointaines, uniquement préoccupées du rapport attendu du travail. Ce n'est que regroupés dans des syndicats que les salariés ont pu défendre leurs intérêts.

Leur faiblesse, en France, c'est leur dispersion, leur micronisation. Il est trop facile de créer un nouveau syndicat, toujours sous le prétexte que les existants ne sont pas parfaits. L'introduction d'une exigence de représentativité, démontrable par le nombre de cotisants, ou les voix obtenues aux élections professionnelles est un frein à la dispersion. Les nouvelles créations diminuent, mais des fusions sont rarement observées. 

C'est aussi, le manque d'intérêt des salariés pour leur défense. Ils n'ont pas été sans remarquer, de plus, que les avantages obtenus par l'action d'un syndicat, sont généralisables aux non-syndiqués. Pourquoi cotiser sans nécessité?

Leur travers, c'est de vouloir infléchir la politique générale, pas seulement l'économique et la sociale. Leurs dirigeants prétendent parfois contrer les choix exprimés dans les urnes. À certaines époques, le "dialogue social" a la fonction d'un troisième "parlement", entérinant, ou non, les décisions prises par les élus.

Comme, très logiquement, les syndicats sont investis et dirigés par des hommes (ou des femmes) "de gauche", option qui, de nos jours, n'est pas liée au niveau de revenu ou au rang social, ils constituent une force d'appoint à la gauche politique. Force d'appoint qui peut se révéler contrariante et encombrante. À coup sûr, la gauche politique se casse les dents sur des réalités diverses qui sont exclues de sa culture. Elle ne trouve pas, alors, le soutien des syndicats (de salariés), dont ce n'est pas la préoccupation. Des oppositions vives et agies sont même possibles.

Pas plus tôt qu'hier, "on" a parlé d'un syndicat, le Syndicat de la Magistrature. Il n'est pas le seul de cette fonction de l'État, mais il est d'une gauche idéologique, et ne dissimule pas son antipathie pour une bonne moitié de la population française, pesant sur la vie politique et sociale, dans un sens opposé à celui de la gauche. Trop périodiquement au goût de ce syndicat (entre autres) cette moitié, de droite, enfle jusqu'à représenter plus de 50% des électeurs, et place un Président de la République, et un Parlement du même bord, auxquels la Constitution attribue le pouvoir.

Ces deux dernières années, plusieurs dossiers judiciaires ont été montés à l'encontre du précédent président de la République, battu aux  élections de 2012. Depuis quelques décennies, il n'y a pas beaucoup d'hommes politiques qui ne se soient vus  dénoncés par des journalistes d'investigation, dont la justice prend le relais, soit d'elle-même, soit à la demande de la nouvelle majorité. Le combat politique est devenu un match dont l'arbitrage est pratiqué sur les videos et les rapports des arbitres de touche, après le coup de sifflet final. C'est à ce moment là qu'on épluche les hors-jeu, les fautes  "ad hominem". Le résultat du match n'est pas contesté, mais il s'agit d'exclure les mauvais joueurs, puisque perdants, de la revanche ou de la belle. 

En l'occurrence, Nicolas Sarkozy, ex-président, poursuivi par la justice pour des "affaires" remontant parfois à vingt ans, s'est fait "coincer" sur des propos enregistrés par les soins des juges chargés de "se le faire". "Mis en examen", c'est à dire "inculpé", il s'est rebiffé, et a dénoncé publiquement la partialité de ses juges. Parce que affiliés à ce fameux Syndicat de la Magistrature, qui avait jeté son poids dans la balance, pendant la campagne présidentielle. Les cris d'horreur l'emportent sur les "pas volé!" Mais d'aucuns ont postulé que les magistrats ne devraient pas être syndiqués. 

Ce n'est pas le problème. Sauf pour les militaires, se syndiquer est un droit. Mais j'irai plus loin: ce devrait être une obligation pour bénéficier des avantages obtenus par un syndicat. La politisation des syndicats, l'existence de syndicats, avant tout, instruments d'une idéologie politique, n'est possible que parce qu'ils ne prennent aucun risque. Le vrai travail, au profit des salariés, ou des professionnels, est fait par les autres, ceux qui signent les accords.

Sceptique*

*Bien que non salarié, j'ai toujours adhéré à un syndicat spécifique de ma profession. L'un d'eux avait une sensibilité politique, et pratiquait le refus par principe. Mais il ne crachait pas sur les "avantages acquis"....par les autres.

Note du 7 Juillet 2014: Les hostilités annoncées par les syndicats CGT et FO à l'approche de la Conférence Sociale montrent que ces syndicats continuent de nier l'évidence: la sortie de crise exige que les hostilités contre l'économie de marché et ses aspects structurels, cessent complètement. Une "conversion" à la raison n'est pas "un cadeau".

 

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Commentaires
P
Pourquoi faut-il que les syndicats soient politisés ? Il semblerait qu'en Allemagne, ils défendent très bien les intérêts de leurs mandants sans faire de politique. En France, ils agissent comme des formations politiques (de gauche) très puissantes, avec un assez petit nombre d'adhérents. Est-ce bien normal.
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Sceptique
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