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Sceptique
20 octobre 2014

EUROPE: UNE TRÈS INTÉRESSANTE RÉFLEXION DE JOSCHKA FISCHER.*

Joschka Fischer est l'ancien ministre (vert) des Affaires Étrangères de l'Allemagne fédérale. Il a été un fervent croyant en les États-Unis d'Europe. Il a perdu la foi, et il le dit dans un livre qu'il vient de publier, bien que sa désillusion date de la crise de 2008, et de l'attitude, on ne peut moins européenne, d'...Angela Merckel.

Chacun lui accordera que l'Union Européenne ne se remet, ni de la crise, ni de cette fracture politique. Les forces centifuges, populistes, d'extrême droite ou d'extrême gauche, sont prêtes à la curée. Ce sont leurs claquements de dents qui font le mieux hésiter les dirigeants des nations à malmener l'Union Européenne à travers...ses membres.

Mais l'ancien ministre, ne croyant plus au premier modèle, utopique, des États-Unis d'Europe, propose l'autre, celui que nous avons sous les yeux, la Suisse. Qui fait plutôt bien tenir des cantons de langues et de nuances religieuses différentes. Qui se fait respecter par toutes les puissances du monde, même si leurs intérêts inavouables ont leur part dans ce respect.

J'avoue que, malgré mon admiration pour l'idée européenne, il y a longtemps que je suis torturé par le doute, constatant ce qu'en ont fait les successeurs des pères fondateurs, un tapis rond tendu par un cercle de mains, non pour sauver quelque malheureux tombant du ciel, mais pour arracher le tapis des mains des "autres".

Le résultat est l'impuissance de l'ensemble, traité avec condescendance par les États-Unis, avec mépris par Vladimir Poutine**. Notre convergence, entre Joschka Fischer et moi, sur cet homme, est totale.

La renommée et l'expérience de l'ancien ministre allemand apportent une crédibilité à l'idée d'un revirement sur l'avenir de l'Europe, vers plus de respect des singularités culturelles et juridiques, mais une plus grande solidarité face à la concurrence ou l'hostilité des autres puissances du monde. Il insiste, très conscient du danger que représente le satrape de Moscou, sur la non-neutralité, et une unité de la politique de défense de l'ensemble. Comme l'a réussi la Confédération Helvétique, justement.

J'espère que, grâce à lui, une révision du mode de rassemblement des nations européennes fera pacifiquement son chemin, que les jeunes générations reprendront et défendront cette nouvelle vision.

Sceptique

*Le "Monde" daté des 19-20 Octobtre 2014, p.4

**Admiré, voire, adulé, par les nationalistes-populistes de toute l'Europe. Ses plus gros mensonges sont avalés comme des bonbons de chocolat.

 

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Commentaires
S
En relisant un billet du 5 Février 2014, dans la catégorie "Notre Europe", et ses commentaires, consacré au même sujet, j'ai relevé que j'avais mentionné mes doutes, et souligné les avantages de la confédération.
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S
J'ai toujours préféré l'Union Européenne à....rien. Mais je suis conscient de ses difficultés majeures, de la permanence des réflexes nationalistes dans les relations entre membres. La progression vers une fédération me parait de plus en plus difficile, et grosse de risques. <br /> <br /> Je n'ai pas voté non en 2005 et je ne le regrette pas. Ce n'est pas à mon niveau que des révisions peuvent être pensées et étudiées. Ma préférence pour une solution confédérale me semblait bien isolée(le dilemme est encore entre fédération ou dissolution),, et la conversion de Joschka Fischer fait que je ne suis plus tout seul!
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P
Voici une évolution de votre part qui justifiera de plus amples explications!
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Sceptique
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