LA RÉPUBLIQUE DES MUFLES?

En deçà du coup de poignard dans le dos, du comportement de traitre, possiblement pour faire soupçonner la victime de l'être, aussi, il y a d'abord une ahurissante impolitesse. 

Un homme notable en invite un autre, à une bonne table, dans un salon privé, au vu de tout un chacun. Un troisième "pote", de même classe, est présent. "On" était amis, "on" se sépare de même.

Quand deux mois plus tard, deux journalistes chasseurs de gloire(s) ont vent du déjeuner politiquement improbable, ils se précipitent chez l'hôte, Secrétaire général du Président de la République, tout simplement pour lui demander ce que lui, et son invité, ancien Premier Ministre, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, en 2017, se sont raconté. L'auteur de l'invitation obtempère, et aux journalistes qui l'enregistrent, il raconte de quoi "foutre la merde" dans la famille politique de son hôte, dont il fut un secrétaire d'État.

Les deux journalistes, du "Monde", dès qu'ils sentent le "bon" moment, publient dans leur journal ce qu'ils ont recueilli, "assez sale pour être propre"... à briser l'élan de l'homme politique vers son but, disposer du pouvoir présidentiel pour faire appliquer son programme de redressement.

Outré par la trahison de son ancien collaborateur, François Fillon, la victime, dément, et contre attaque, devant la justice. Bousculé, le vrai traitre commence par démentir, puis, par reconnaitre les propos qui lui ont été attribués. Ils sont, de toute façon, enregistrés. Ils sont peut être mensongers, mais néanmoins, calomniateurs.

Un mal certain est fait. C'est "du gâteau" pour les ennemis et les rivaux, dont l'ancien Président, Nicolas Sarkozy. C'est une aubaine pour la majorité au pouvoir, un tonneau d'huile sur la mer en furie qui la secoue. Si l'histoire ne mettait pas en cause l'Élysée, son bonheur serait parfait.

Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. La première étape, c'est le manquement à la courtoisie la plus élémentaire. "Ça" ne se fait pas! La muflerie continue par une trahison, par une tentative de meurtre politique. Tentative, car un homme politique a forcément un cuir épais. Ce qui fait la faiblesse de l'attaque, c'est celle de l'attaquant et de ses reniements.La grosse tête n'a rien dans le ventre.

Le bénéficiaire, dans l'instant, est l'ancien Président, de retour dans l'arène, en vue d'une reconquête du pouvoir. Mais les "marrons" à récupérer pourraient être d'une autre nature.

Sceptique

Note du 11 Novembre à 19 heures: Dans la mise à jour de la lettre du Figaro.fr, Antoine Gousset-Grainville, participant au déjeuner, dément les propos de jean-Pierre Jouyet aux journalistes du "Monde". Pourquoi cet acte infect? 

Il fera partie de l'histoire de ce quinquennat, en tout cas.

Comments

[Sceptique]

Dans le "Politiquement Show" de ce jour, dirigé par Michel Field (LCI), des intervenants ont insisté sur le fait que les journalistes du "Monde" avaient micro ouvert chez le Président François Hollande en personne, et que c'est probablement lui qui leur a révélé le fameux déjeuner, et leur a conseillé d'interroger Jean-Pierre Jouyet. Ce dernier a-t-il cru bon d'inventer de quoi servir la cause du Président?