Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sceptique
5 décembre 2014

QUAND NOTRE MINISTRE ET SA COUR CONFONDENT LE CALCUL ET LES MATHS.

J'ai le souvenir d'un aphorisme qui courait il y a quelques dizaines d'années, et qui énonçait:"L'Éducation Nationale est organisée pour fournir à l'École Polytechnique ses 300 lauréats annuels." Et j'entends encore un vieux professeur ajouter:"L'Éducation Nationale ne sait pas quoi faire de ses déchets."

Soixante ans plus tard, malgré un tas de réformes, les nombres absolus sont plus élevés. Plus de lauréats, déclarés, plus de déchets. Dont la société, privée de ses emplois peu qualifiés par la mondialisation, sait encore moins quoi faire.

La solution mal pensante est de faire l'impossible pour maintenir la renommée internationale de nos bons élèves. La solution bien pensante semble de faire en sorte que personne ne parle plus de rien, ni en bien, ni en mal. Il s'agit de remplir la mission de décharger les familles qui travaillent, de leurs enfants, et de les occuper le plus agréablement possible, dans le plaisir et la facilité. 

Si nous n'avions pas la responsabilité mondiale de la francophonie, notre langue serait depuis longtemps débarrassée de ses difficultés perverses. En France, même, d'ailleurs, aucune exigence de sa connaissance correcte n'a plus cours, jusqu'au baccalauréat. Au delà, seuls les étudiants en littérature française ont la charge d'entretenir ce patrimoine immatériel.

La langue et ses oripeaux poussiéreux n'est pas la seule à rendre visible le déclin de notre culture. Il parait, aussi, que nous ne savons plus compter. Heureusement, les Chinois nous fournissent en calculettes programmées "à l'ancienne". Mais gare à ne pas l'oublier!

Les entreprises se plaignent de ce que leurs employés ne savent pas poser une règle de trois, "gégène" de leurs ancêtres d'un autre temps. Pourtant, ce serait encore utile. Les calculettes ne peuvent les réaliser que si leurs éléments sont bien posés.

Mais on s'inquiète, aussi, en haut lieu politique, de ce que les études scientifiques de haut niveau, dont les mathématiques sont l'outil incontournable, rebutent les élèves qui doutent de leurs capacités. 

Il y a deux catégories d'élèves qui peuvent s'orienter vers ces études: les "forts en maths", pourvus d'une aptitude naturelle dont la distribution est étroite. Et  les "bosseurs", qui se fixent un projet ambitieux, pas "évident", et qui travaillent méthodiquement à vaincre la résistance de la science mathématique. 

Or, l'effort n'est plus à la mode, et même officiellement décrié, car il crée de l'injustice en récompensant ses adeptes! La première étape, la suppression des notes, en primaire, est franchie.

Comment pousser sous le tapis les "dyscalculies" qui handicapent de plus en plus de jeunes français, malgré les calculettes chinoises? Par le jeu, répond l'adorable Ministre. Réponse qui fait tapoter le menton à beaucoup de monde.

"Nous utilisons le Jeu de Bridge!", annoncent les promoteurs de ce réel exercice mental. Oui, c'est une bonne idée. Mais pour quelques bons joueurs, combien d'assignés à tenir la place du mort?

Rêvons un peu: qu'après la gloire du Réconfort, revienne celle de l'Effort!

Sceptique

Publicité
Publicité
Commentaires
Sceptique
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité