LE MASSACRE DE PESHAWAR.

Pour un occidental vivant dans un pays "administré", ce qui vient de se passer dans cette ville du Pakistan, son horreur méthodique, est impensable. L'effet de surprise dans un pays en état de guerre civile, ne l'est guère moins.

Et, pourtant, ça a bien eu lieu, "ils" l'ont fait, le plus complètement possible, en prenant tout leur temps. Les rescapés n'ont dû leur vie qu'en faisant les morts, en se cachant efficacement.

Le commando est maintenant assiégé dans un bâtiment de l'école, protégé, semble-t-il, par un nombre important d'otages. Sans lesquels, effectivement, aucun ne s'en sortirait vivant. En ont-ils envie? Leur fanatisme l'emporte sur leur instinct de vie.

Cette haine, propre aux guerres civiles ou religieuses, domine de très haut celle qui clive déjà notre société. Elle a fait partie de notre propre histoire, mais nous l'avons surmontée, extirpée de nos esprits, en prenant notre temps. 

Bien que lointaine, cette horreur doit nous faire réfléchir sur les potentialités de notre humanité, nature et culture, associées, s'étayant l'une l'autre. Il ne faudrait pas se croire à jamais épargnés par des drames d'un autre âge.

Un retour sur nous-mêmes sera utile. Les individus et les groupes se déclarant ennemis des autres, classés comme méprisables, à soumettre ou à éliminer, se forment et se donnent en spectacle, en "roulant des mécaniques" pour commencer, mais comptant sur la répression des forces de l'ordre, pour justifier le passage à l'étape suivante, les actes de violence.

La République n'est plus "une et indivisible", depuis longtemps. Ceux qui disent la défendre s'y prennent-ils tellement bien?

Sceptique