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Sceptique
15 janvier 2015

QUAND LA VAGUE SE RETIRE (LES SUITES DES ATTENTATS)

"Cette France qui n'est pas Charlie!" titre le "Monde" paru hier après-midi.

Oui, très vite, à l'horreur, à la révolte, à la désapprobation des actes commis par les autorités religieuses musulmanes, de France, se sont mêlées des dissonances en provenance des collégiens des cités, invités à respecter une minute de silence à la mémoire des journalistes assassinés. Certains n'ont simplement pas voulu, d'autres ont ajouté:"ils ne l'ont pas volé". La mort comme punition de dessins moqueurs du Prophète Muhammad (Mahomet dans notre langue), paraissait normale aux adolescents. Cette "vérité qui sort de la bouche des enfants", c'est dans leur famille qu'il l'ont entendue.

Il est possible, ou même probable, que nombre de ces parents, craignant un retour de flamme, ont eu une attitude différente dans le milieu mixte qui fait leur quotidien. Ils ont manifesté leur désaveu. Les adultes sont plus prudents que les enfants.

Il y a un fait: les populations immigrées en provenance de l'Afrique du Nord, ou de l'Afrique sub-saharienne, sont musulmanes. Elles n'ont pas émigré par plaisir, mais par nécessité. Elles se sont fixées en l'absence de toute perspective de retour au pays. Elles ont bénéficié des dispositions prises en leur faveur, pour faciliter leur intégration. Mais en même temps que nos églises sont désertées, leurs mosquées ou leurs salles de prière, font la place à leur ferveur, chaque Vendredi. 

Fondées en Vérité, les religions révélées ont une tolérance zéro du blasphème, propos ou représentations ironiques, ou injurieuses, de la divinité. Dans ses phases militantes ou triomphantes, notre religion principale, historique, a veillé sévèrement sur ses éléments douteux, s'est fait assister par le pouvoir laïc, pour réprimer les actes blasphématoires. Depuis la Révolution, le blasphème est un droit, et donc, n'est plus un délit. Nos médias font écho à ce qu'il en coûte à ceux qui perdent la foi en pays musulman, et qui le manifestent. L'apostasie avouée est punie de mort.

Les musulmans qui sont fixés définitivement en France sont donc déchirés entre leur religion, juge de leur vie, et le refus qu'elle joue ce rôle dans la société laïque. La laïcité implique l'absence de tout pouvoir politique des religions, et de tout pouvoir disciplinaire sur ses adeptes. Si les églises chrétiennes et juive se sont accommodées, pas toujours sans mal, de la laïcité, la religion musulmane a du mal à s'y faire. Nos rapports entre l'organisation de la société et la vie religieuse, affaire privée de ses membres, ont de quoi dérouter. Les concessions qui ont été faites étaient secondaires, et ne nous engagent pas à aller plus loin, sans dénaturer nos principes. Et ceux qui ont pu, par leur réflexion, ou leur instruction, prendre de la distance avec la bigoterie de mise, apprécient ce don de la liberté, et le disent en privé.

Que les manifestations de grogne, de refus, soient venus d'adolescents, a fait porter immédiatement un regard accusateur en direction de l'Éducation Nationale. La défense de la laïcité n'est pas un des rôles de l'Éducation Nationale. L'État doit, par contre, la faire respecter par toutes les parties prenantes, enseignants, familles, et élèves.

Au rôle possible, des enseignants, d'expliquer les différences entre, interdit, permis, et obligatoire ("on" n'est pas obligé de lire Charlie Hebdo), l'État devrait ajouter une action spécifique en direction des imams et des familles repérées comme militantes.

La tâche n'est pas mince, mais les événements ont tiré le coup d'envoi. 

Sceptique

 

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