LA RÉPUBLIQUE EN DANGER: N'OUBLIONS PAS L'ÉCOLOGISME!

Il a été dit et redit que l'islamisme, mettant au dessus de toutes les considérations humaines un ordre divin supérieur, se donnait le droit sacré de combattre la dérive laïque des sociétés humaines, sans tenir compte de l'assentiment de la majorité. Pour défendre les droits de leur Dieu, leur mort est leur récompense suprême. Quant à celle de leurs ennemis, elle n'est que nettoyage.

Le dernier bulletin d'Agriculture & Environnement nous rappelle opportunément qu'une autre pensée s'est arrogée une supériorité sur toutes les autres, l'écologisme. Qui met au dessus des hommes les droits de la nature, dont les premiers auraient gravement abusé. Au point de la mettre en danger.

Le niveau de vie atteint par les sociétés les plus développées, la passion de le rattraper, de le partager, qui anime toutes celles qui en sont encore loin, est le "casus belli" de cette religion nouvelle, prenant à contrepied les précédentes, faisant de l'homme le donataire de la Création, dont il était le chef-d'oeuvre.

Ses adeptes luttent donc sur deux axes, la croissance, qu'il faut stopper, le niveau atteint, qu'il faut faire reculer. Tout ce qui peut maintenir les commodités acquises par l'humanité, ou permettre une nouvelle progression, motive leur combat. Considérant les aspirations humaines comme égoïstes et totalement dépourvues de nécessité, ils les disqualifient, et font du triomphe de leur Vérité la dernière chance de la planète et de ses passagers.

Il faut leur accorder que la logique de leur religion a atteint son niveau imparable, couvrant tout l'éventail des désirs humains, passés, présents, et à venir. Que vous ayez envie de vous acheter une voiture ou un grille-pain, un voyage à New-York, ou une journée à la mer, vous aurez droit au regard courroucé de ces nouveaux saints. Mais ils gardent toutes leurs forces disponibles pour s'opposer aux investissements augmentant l'offre de ces consommations d'énergie, et de prises de possession, temporaire, ou durable, d'une parcelle de la planète.

Leurs troupes ne se mobilisent que pour ces champs de bataille des désirs quotidiens, à ne pas confondre avec les besoins quotidiens. Elles se gardent bien de saccager des jardins ouvriers. Mais elles pratiquent des expéditions punitives ciblées sur des cultures dont la philosophie ne leur plait pas, car présumées se défendre mieux contre les ravageurs. Non, leur objectif, c'est le superflu que s'accorde l'humanité prospère. 

Les protestations molles des autorités défiées et bafouées témoignent du doute qui les ronge. Et si, ils avaient raison, si les hommes, à commencer par les habitants de l'hexagone, n'avaient réellement aucun autre besoin qu'une bonne soupe qui tient le corps, et des protéines fournies par la vermine? Si même la poule au pot dominicale prescrite par Henri IV et Sully n'était que foutaises de privilégiés honteux!

Pauvres politiques, coincés entre les électeurs gâtés et exigeants, abusant de leurs "droits", et ces nouveaux prophètes, dénonçant les péchés de l'espèce humaine, courrouçant Gaïa, la déesse unique!

Comme il fut facile de rassembler, de faire communier, un peuple blessé dans sa fierté par les puristes d'une religion du Livre, d'une religion ne s'occupant que des âmes!

Mais quel os, cette autre qui s'en prend aux corps, à leurs besoins de nourritures, de confort, à leurs désirs de plaisirs, tous devenus frelatés au fil du temps. 

La République est en danger. Mais elle n'aura que ce qu'elle mérite, disent-ils!

Sceptique