PARIS: VERS UNE RÉSERVE DE BONS SAUVAGES?

Madame Hidalgo a de la suite dans les idées. Paris n'est plus la capitale de la France, ouverte aux péquenots de province, aux touristes du monde.

Paris appartient à Madame Hidalgo et à son conseil, d'abord, à ses habitants, les parisiens, après,à condition qu'ils soient sages et obéissants.

Il y a du vrai dans ce jugement. Les vrais parisiens sont heureux, il ne leur manque qu'un peu moins de bruit, qu'un peu plus d'air pur.  Ils ont des magasins pour faire leurs courses, des cafés pour se désaltérer, des restaurants pour se nourrir loin de chez eux. Ils ne posent pas la question du renouvellement des liquides et des solides qu'ils consomment. De toute évidence, Madame Hidalgo, non plus.

Elle voit rouge, alors qu'elle voudrait voir vert. Comme Léocadie Fenouillard, elle a senti sa colère monter, et elle vient d'exploser. Dès le premier juillet de cette année, les camions de ravitaillement, et les cars de touristes seront bannis du Paris "intra-muros". Les touristes seront déposés aux portes de Paris, dont partent la plupart des lignes de métro ou de bus, et ils se débrouilleront pour gagner les sites d'intérêt.

Le ravitaillement, "on" n'en parle pas. Parce que lui aussi, il ne parle pas. Quel avantage! Le démon caché qu'il faut chasser dans le désert s'appelle Diesel. Pour des raisons de coût d'utilisation, ce moteur équipe la quasi-totalité des véhicules utilitaires. Ses versions les plus anciennes polluent l'air en émettant de fines particules charbonneuses, incomplètement brûlées. Les moteurs les plus récents sont équipés de filtres, qui en retiennent la plus grande partie. Si j'ai bien compris, pas de quartier pour ces moteurs, vieux, jeunes, ou nouveaux-nés! En 2020, finis les diesels, que de l'électrique ou de la charette à bras.

Si on compare une ville à un organisme vivant, il parait logique qu'il dispose de voies de circulation proportionnelles à sa taille. C'est tout le contraire à Paris, où les municipalités dominées par les écologistes se sont évertuées à rétrécir les voies pour dissuader la circulation automobile de toutes catégories, comme si elle ne résultait que d'une fantaisie inconsciente. La nécessité crée une surcharge, des ralentissements, et des blocages prolongés, pendant lesquels les moteurs tournent et alimentent l'air en gaz d'échappements.

Un être humain dont les artères sont rétrécies fait de l'hypertension. Quand elles se bouchent, on utilise encore le vieux mot d'apoplexie. Il y a un rapport logique entre les encombrements, les ralentissements, les bouchons, et la largeur des voies.

Les parisiens votent, et expriment leur innocent contententement. Ceux qui les servent, taxis et utilitaires de ravitaillement ou des divers artisanats, viennent de banlieue, n'ont rien à dire à Paris. Ils continuent, ou ils lâchent.

Sceptique

Comments

[Sceptique]

Si mes souvenirs sont bons, le centre de Londres est très peu habité, tandis que Paris, justement prisé, l'est encore beaucoup. Je sais pour avoir été asphyxié en Décembre 1995 lors des grandes grèves des transports publics, combien l'air peut rapidement devenir irrespirable.

[Pat]

Bien des grandes villes à l'étranger ont déjà pris des mesures dans ce sens, comme Londres. Chez nous on parle de pollution mais on n'agit pas. Fera-t-elle mieux que le précédent maire qui n'a déjà pas fait grand'chose pendant tout son règne. Il faut vivre à Paris et près des périphs pour savoir comben cette pollution est néfaste, concrètement par la répétition de bronchites.