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Sceptique
14 février 2015

VINGT ANS DE MALHEURS?

Il est toujours agréable, pour un homme qui médite sur les avatars du monde humain, le seul qui parle et auquel on peut parler, de reconnaitre ses conclusions, confirmées par les professionnels, journalistes ou "experts" de tout poil, diplômés des grandes écoles ou d'instituts spécialisés. 

Les échecs rencontrés par les maitres du monde, en particulier depuis la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'URSS, sont notre vécu quotidien, dont nous nous demandons si nous en verrons la fin.

Alain Frachon, chroniqueur du "Monde", rapporte dans le numéro daté du Vendredi 13 Février (page 24), les conclusions de Barack Obama lui-même, sur l'évolution du monde, à partir de son état actuel. Le Président américain, critiqué pour ses hésitations*, mais dont l'intelligence et la sagesse  ne sont pas contestables, réfute toute espérance d'une solution à court teme et simple, tant pour la situation du Moyen-Orient, que pour celle créée par la chute de l'URSS. Prudemment, il évalue à une génération, le délai qui nous sépare d'une éclaircie.

J'y ajouterai la situation léguée par la colonisation de l'Afrique**, au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle, et son reflux précipité, un siècle plus tard. Les états issus du découpage utilitaire du continent ne sont pas réellement viables, qu'ils soient sous la férule d'un dictateur, ou gouvernés par des démocraties....ethniques. J'ajoute à ce handicap historique, un certain nombre d'autres appartenant à la géographie.

Si on veut bien se souvenir qu'il a fallu plusieurs siècles à notre monde unifié par Rome, pour se restructurer sous la forme de l'Europe d'aujourd'hui, après avoir réglé les situations créées par les invasions germaniques, arabes, puis, ottomanes, il est plus facile de s'inviter à la patience, envers celles qui sont résultées de nos coups de force concluant chacune des deux guerres mondiales.

Il faut malheureusement prendre en compte un paradoxe: si la Raison spécifie l'homme comme espèce, ce sont ses Passions*** qui le manipulent à l'échelle des groupes de toutes dimensions qu'il constitue: ethnies, religions, nations, empires....et, j'oubliais, les partis. Le remplacement de la Passion par la Raison est un processus qui ne peut résulter d'une pression extérieure, qui renforce, par la crispation et la purification, la Passion en jeu. La Raison ne peut s'épanouir que dans la réflexion froide, sans pression, sans urgence. Ce qui n'est pas facilement compatible avec notre monde pressé.

Si la Raison peut nous montrer comment les problèmes du monde d'aujourd'hui seront réglés, par un remaniement des frontières et des entités politiques du Moyen-Orient et de l'Afrique, ces buts pourvoyeurs de paix ne seront atteints que par les peuples concernés, sans aucune pression extérieure, positive, ou négative. Vingt ans paraissent bien peu, mais c'est le maximum imaginable pour ne pas désespérer.

Nous ne pouvons que souhaiter l'affaiblissement de toutes les Passions: religions, idéologies, appartenances ethniques, obstacles naturels à l'exercice de la Raison. Mais taire absolument tout commentaire ou recommandation dans ce sens. Chaque peuple, comme "sujet collectif", doit "advenir", comme disent les psychanalystes quand il s'agit d'individus. Un pari, un simple pari.

Sceptique

*Plus intelligentes, malgré tout que les "rentre-dedans" désastreux de ses prédécesseurs.

**Les autres colonisations, asiatiques, sud-pacifiques, se sont mieux sorties, en général, de l'épisode. Certaines, du Pacifique Sud, sont devenues des états constitués par les colonisateurs. L'Afrique a des handicaps naturels particuliers. Quant à celle qui a concerné les continents Nord et Sud américains,  au 16ème siècle, elle a duré assez longtemps pour faire des colonies des nations viables, possédant une unité religieuse et linguistique. Des revendications surgissent, mais restent minoritaires. 

***L'étude des groupes informels, constitués de personnes de même culture, mais ne se connaissant pas, ne s'étant pas choisis, montre que sa cohésion ne résiste pas à un nombre atteignant ou dépassant cinq participants. Dès cette dimension, le groupe se fissure, et réagit par une tentative de structuration. Émergence d'un leader, parfois d'un co-leader, mise à l'écart des non-conformes. Ces constatations s'étendent aux groupes structurés par un projet, de dimensions plus importantes. Mais loin d'être infinies. Leur structuration propre, indépendante du projet initial, façonne une hiérarchie, et des "courants".

 

 

 

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