HARO SUR AREVA.
Un mauvais placement, une escroquerie peut-être, même, le tsunami au Japon, ses dégâts très graves à ses centrales les plus exposées, et le renchérissement des projets de centrales, en raison des suppléments de sécurité, exigés par l'opinion, travaillée par les anti-nucléaires, il y avait de quoi faire passer au rouge vif, les comptes de cette société d'État, détentrice de notre savoir-faire national en matière de nucléaire civil.
Déconfiture aggravée par le non-savoir-faire gestionnaire de nos sociétés d'État, qui n'ont pas à craindre des exigences d'un actionnaire avide de dividendes, ce qui serait une énorme faillite pour une entreprise privée.
Ce coup-ci, L'État, ses responsables politiques du moment sont quand même bien ennuyés. Si la société ne peut être mise en faillite, ses dettes doivent être inscrites au poste dépenses du budget. Ça se chiffre en milliards. Et il faut recapitaliser pour satisfaire des commandes, faute de quoi la confiance serait perdue. Dans le contexte actuel d'une économie atone, peu productrice d'impôts (en valeur absolue), de restrictions de toutes sortes imposées aux français, la mésaventure d'Areva fait désordre.
Le management a été confié à un PDG venu du privé, mais les syndicats veillent à ce que les erreurs de l'ancienne direction ne lèsent pas le personnel. Leur logique n'est pas industrielle. L'épaulement "capitalistique" va être demandé à EDF, où l'État, majoritaire, fait encore ce qu'il veut. Tant pis pour les petits actionnaires dont les titres perdent leur valeur.
L'essentiel du débat, dans les médias, c'est le sort de la production d'électricité par les centrales nucléaires. En 2012, le candidat Hollande s'est engagé auprès de ses alliés écologistes, force d'appoint précieuse....en vue de l'élection, à réduire de 50% la part du nucléaire, sans pour autant réduire la production, ou la déplacer vers des centrales produisant du CO2. Il s'en est vite mordu les doigts, sans l'avouer, et a commencé à mettre des mouchoirs sur ses promesses.
"On" l'attend sur le sort de la centrale de Fessenheim, qu'il a promis de mettre à la poubelle, parce qu'elle est la plus vieille en service. Les centrales nucléaires ont moins de chance que les Ferrari ou les Bugatti du même âge....pour une question d'amour, en fait. Fessenheim n'est aimée que par ses personnels et ses riverains. Ils sont minoritaires, mais ont-ils tort? Les comptables soufflent que non. Quant aux abonnés d'EDF qui reçoivent la plus grosse part de leurs kilowatts de Fessenheim, ils l'ignorent, car les kilowatts sont sans couleur, sans odeur, et ne sont pas signés.
On sait déjà que la promesse de réduire à 50% la production nucléaire ne pourra être tenue, faute de justification technique et économique. Il lui faut, aussi, être clair sur l'avenir de la filière, qui, si elle est boudée, officiellement, par la majorité actuelle, a des défenseurs solides.
Faut il sauver le soldat Areva? Oui!
Sceptique
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